Archives par étiquette : street art

7 ans de politique culturelle à Grenoble

A tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la vie culturelle en France et à l’évolution des politiques culturelles, le long article que Frédéric Martel vient de publier sur le site de France Culture sur la politique culturelle de la ville de Grenoble, qui fait suite à un numéro de son émission Soft Power, et surtout à une longue enquête fouillée sur place, est chaudement recommandé.

Pourquoi Grenoble ? Parce que, suite à son élection surprise en 2014, l’écolo Eric Piolle avait affiché une vaste ambition de refondation de la politique culturelle de la ville, et assumait une volonté de se libérer des modèles classiques à la fois ambitieuse et intrigante. Où en est Grenoble 7 ans après ? La lecture de l’enquête de Frédéric Martel permettra à chacun de se faire un point de vue; et même si celui de l’auteur est assez clair, il est à remarquer qu’il laisse tous les points de vue s’exprimer de manière assez longue, et qu’il ne tire pas de conclusions définitives ou hâtives.

Rose Girl, Shepard Fairey, oeuvre monumentale réalisée à l’occasion du Street Art Fest de Grenoble. Photo StreetArtAvenue.

On remarquera déjà que les questions de gouvernance, de direction, d’organisation sont très présentes; ce qui correspond tout à fait à mon expérience en la matière, mais échappe souvent à ceux qui ne sont pas proches du sujet. Oui, le monde culturel est mouvant et complexe; sa gouvernance oblige souvent à associer de nombreux partenaires; les décisions exigent un consensus pas toujours évident à trouver. L’article rappelle bien que le solo d’une ville dans ce contexte peut très facilement avoir des effets pervers ou négatifs, ce qui n’a pas manqué de se produire à Grenoble.

Sicile, Nicolas de Staël, collection du Musée de Grenoble. Photo Jean-Luc Lacroix, Ville de Grenoble / Musée de Grenoble

On constate aussi que, loin d’être des outils fumeux ou des figures de style un peu superflues, les projets culturels des villes, des structures, des équipements, sont des outils majeurs pour orienter les actions, les décisions, et associer les partenaires pour leur réalisation. Des projets flous, changeants; ou des décisions non cohérentes ou arbitraires, laissent immanquablement des traces et peuvent paralyser durablement des équipements même en plein succès.

Fête des Tuiles 2019. Photo Ville de Grenoble.

Ce qui m’a surtout frappé, c’est à quel point les sujets de tension, de discussion, de débat, peuvent se retrouver dans ce qui anime et agite la vie culturelle métropolitaine et roubaisienne, avec bien sûr des situations très différentes, mais des enjeux bien communs. On remarquera par exemple les passages sur la place du street art, sur l’importance des bibliothèques, sur la création d’une parade (la Fête des Tuiles) pour essayer d’associer les habitants, sur la manière de rapprocher un musée des artistes et de la création locale, sur les débats et les points de vue parfois divergents entre une ville et la métropole, sur la manière d’associer un centre chorégraphique – ou un orchestre baroque – avec les habitants d’une ville, sur la confiance faite aux acteurs culturels ou la volonté de la ville de reprendre un main certains sujets.

Outwitting the devil, spectacle d’Akram Khan, au programme de la saison 20-21 de la MC2. Photo Jean-Louis Fernandez.

Et on s’accordera sur le paragraphe de conclusion de Frédéric Martel, qui rappelle à juste titre que « la valorisation des initiatives locales, la prise en compte de la pluralité des cultures, l’élargissement de l’accès, l’éducation artistique et le nécessaire renouvellement générationnel sont autant de pistes à remettre sur le chantier sans dogmatisme ».

Benjamin Duquenne… NATUREllement peintre urbain !

IMG_20140406_201234ter

TRANSPARENCE, LUMIÈRE, MOUVEMENT, DIRECTION
« Mes œuvres naissent d’un travail de la lettre et s’intègrent dans le paysage. Je prends mon inspiration des éléments qui composent la nature, universelle soit-elle, et des différents règnes qui l’animent. Mon travail s’apparente à un réseau filaire énergétique, à une créature imaginaire telle une calligraphie vivante lumineuse et porteuse de messages. »

DSC_0192 bis

Un jour, je vous avais conseillé d’arpenter les rues de Roubaix afin de prendre un bol d’art frais. Je vous avais dit que #RBX était pleine de surprises. Aujourd’hui, je vous le confirme, cette ville est décidément surprenante. Et en ce moment, c’est dans le quartier de l’Alma que cela se passe. Ce week-end encore, j’y ai vécu une expérience incroyable, une expérience au 160 rue de France

Il était une fois un message sur FB
La semaine dernière, je reçois un message privé d’un artiste. Il me propose d’aller le voir, lui et ses potes, bosser sur un projet en commun. Il avait remarqué mon intérêt pour son travail, suite à un billet sur le #StreetArt. En effet, ses graffiti avaient tout de suite attiré mon attention. J’aime l’énergie qui se dégage de ses dessins. Imaginez donc ma fierté et mon excitation ! Moi, un simple blogger inconnu, contacté par benjAMIN, mon artiste préféré ? J’achète ! J’avais prévu d’aller déguster une gaufre chez Meert mais c’est une occasion en or et elle ne se présentera pas tous les jours. Il serait impoli de la refuser, non ? Désolé Monsieur #GrandPlaceRbx, cela sera pour une prochaine fois !

Samedi 05 avril, je suis sur place. On fait connaissance, on tchatche. Cool, le courant passe! Tout à l’image de ses oeuvres, il est décidé, cohérent et SYMPA. Il me parle de ses projets, de sa conception de l’art, de ses inspirations. Et effet, tout cela me parait bien décidé, cohérent et SYMPA.

C’est lui le chef de chantier du jour avec les autres, il mène la danse. Il donne des instructions. Ils commencent tranquillement à s’installer. Comme cela risque d’être long ! Je les observe encore un peu et reprends notre discussion. J’ai envie d’en apprendre davantage sur lui et sa passion. Et c’est passionnant !

Quand l’art flirte avec l’enseignement
Son papa de cœur est musicien, sa maman enseigne et la pomme ne tombe pas loin de son arbre… Il a grandi en côtoyant ces univers différents et il a su en garder le meilleur de chacun. De cette différence, il en a fait une complémentarité qui lui a permis d’avoir une approche plus pragmatique de l’art; son papa de cœur lui a transmis l’art de créer, sa maman lui a légué l’art de transmettre. C’est certainement de là que lui vient ce désir d’apprivoiser, de cadrer son travail et de le démocratiser auprès des enfants  » J’aime encourager les jeunes, les dynamiser.  » dit-il.

Son art doit être visible par tous et non par une élite. Il est éphémère et non gravé dans le marbre car il évolue avec son temps en se nourrissant des courants du moment. Il est généreux, il est solidaire, il est participatif et non individuel. Il doit redonner vie à un bâtiment, une friche, une rue voire une ville et non le mur d’un musée. Et la peinture en pleine rue semble répondre parfaitement à ses exigences. Il s’intéresse au graffiti en 1992 et maintenant, c’est son travail à plein temps.

Tous pour un et un pour tous…
Il collabore avec des collectifs ou divers artistes indépendants qui ont eux aussi la même conception de l’art. Ils travaillent sur des projets titanesques, des fresques grandioses souvent en partenariat avec la SEM et l’association  » Astuces  » sur le quartier de l’Union – Lille métropole.

2014-04-08 18.59.26

Ensemble, la peinture de rue devient un moment de festivité et de convivialité. La bonne humeur est de mise et elle se reflète dans leurs œuvres à la fois colorées, fluides et joyeuses. Chacun sa technique, chacun sa sensibilité mais tous apportent leur pierre à un projet commun afin de créer une fresque monumentale. Et le résultat est époustouflant. Composée de différents styles, son harmonie est d’une cohérence incroyable. C’est ce qui fait toute son originalité et sa richesse !

Que la nature soit
Il aime les courbes, il aime le style aérien et sensuel de la calligraphie et surtout il aime la NATURE. De ses amours, il tire son inspiration en imaginant un monde idyllique où la faune et la flore vivent en symbiose dans une architecture urbaine et hostile. Il rêve de faire revenir la nature dans la ville en créant des formes cellulaires, des amibes et autres calligraphies organiques.

Très soucieux de son environnement et en accord avec ses principes, il tend à utiliser des peintures adaptées en privilégiant une peinture acrylique, un peu plus écologique.

Des projets à l’international… et bientôt des projets sur #RBX ?
De retour à Roubaix en 2008, il se consacre à 100% à son art et essaie tant bien que mal d’en vivre. Il a sa propre association et travaille fréquemment avec des structures telles que la SEM ou Vilogia sur des projets d’envergure. Il est de plus en plus sollicité à l’international. Il peint en Europe mais c’est surtout à Roubaix et ses environs qu’il a envie d’intervenir

Grâce à lui, j’ai pu voir une oeuvre prendre forme. Tout le monde ne peut pas se vanter d’avoir pu assister à la naissance de Poséidon! Regarder un artiste bosser est un spectacle unique en son genre. C’est une expérience qu’on devrait tous connaître et il m’est difficile de comprendre comment un artiste roubaisien aussi visible (ce sont tout de même des fresques sur une vingtaine de mètres), aussi talentueux, aussi volontaire, aussi présent sur des quartiers entiers soit aussi peu (re)connu des services officiels de Roubaix.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

A l’heure où le StreetArt émerge dans notre ville, par les visites de l’office du tourisme, la braderie de l’art ou l’expo Bibliograff, il faudrait aussi compter avec le talent de benjAMIN… ET j’espère que la nouvelle équipe saura reconnaître les talents de celui-ci et faire évoluer les choses. L’appel est lancé !

Un avant-goût de ses différents projets

THANHnguyen

INFOS
www.benjaminduquenne.com
Tél : (+33) 06 51 09 35 09
Mail : duquennebenjamin@gmail.com
Twitter : actamin
Facebook :www.facebook.com/duquennebenjamin

==============================================================================
CRÉDITS D’AUTEUR
Je n’indique que les œuvres où plusieurs artistes sont intervenus

(1) « Jardin rêvé «  :  benjAMINduquenne, Square Raoul Dufy
Woluwe : Sorka – benjAMINduquenne
Sheffield : Fauna – benjAMINduquenne – Rocket01
Grimmstraße : Threehouse 2012 – benjAMINduquenne
(1) 13 Bd d’Halluin : benjAMINduquenne – Boris
(2) « Jardin rêvé  » : Square Raoul Dufy
(1) Pennel & Flipo : Réa – benjAMINduquenne
(1) Pennel & Flipo : Trev – Smates – benjAMINduquenne / Collectif Propaganza
Soignies : Trev – Smates – benjAMINduquenne / Collectif Propaganza
(2) 13 Bd d’Halluin : Jeps