


L’intérieur de l’église St Joseph, rue de France, à l’Alma. Le seul bâtiment classé Monument historique de Roubaix. On voit comme il le mérite…
L’intérieur de l’église St Joseph, rue de France, à l’Alma. Le seul bâtiment classé Monument historique de Roubaix. On voit comme il le mérite…
On avait laissé le bureau 112 farouchement mélenchoniste au soir du 1er tour, on se demandait ce que le 2ème tour allait donner…
Première émotion du président du bureau : la porte d’entrée ne s’ouvre pas, la serrure est coincée. Il est 7h30 le dimanche matin (oui, le président arrive tôt…), comment fait-on dans ces cas-là ? La solution est simple : on appelle l’astreinte des ateliers municipaux, et quelques minutes après 8h, 2 techniciens changent le canon et permettent aux électeurs d’entrer par la porte principale et non plus par la porte arrière. Un grand merci à eux, et encore désolé pour les premiers votants qui ont dû faire un léger détour dans les couloirs de l’école maternelle !
Autre émotion du jour : les assesseurs sont toujours là; le 1er tour semble ne pas les avoir dissuadé de tenir une nouvelle fois le bureau de vote, et je suis bluffé par leur jeunesse (ils passent tous les 3 le bac cette année…), leur bonne humeur, leur enthousiasme, et le sérieux avec lequel ils tiennent la fonction. S’il y a bien une raison de croire à l’avenir de Roubaix, c’est bien en faisant confiance à ces jeunes, car ils ont un potentiel incroyable. Un grand merci à Yasmina, Léonardo et Thomas; en espérant les revoir aux Législatives…
Un moment un peu troublant a aussi été cette électrice, assez âgée, qui s’est présentée une 2ème fois à peu près une demie-heure après son premier vote, en nous disant qu’elle n’avait pas voté et qu’elle ne se souvenait pas du tout être déjà venue. Nous étions fort affirmatifs, mais il a fallu lui montrer sa signature sur le cahier d’émargement pour qu’elle convienne qu’elle était déjà venue. Evidemment, nous avons essayé d’être délicat, « ça arrive à tout le monde madame d’oublier qu’on a fait quelque chose »…
Enfin, un grand bonheur pour moi en tant qu’adjoint à la Culture, ça a été de lire, dans les couloirs de l’école maternelle, le panneau suivant :
oui, à Roubaix, les écoles maternelles vont visiter le Musée La Piscine, 1er musée de France, y font de la peinture, des dessins, bref apprennent ce qu’est un musée… Rien ne pouvait me rendre plus fier. J’en suis ressorti boosté comme jamais 🙂 Et puis cette punchline finale, « ils ont laissé de l’eau pour s’en souvenir », j’adore !
Bon, au final, le bureau 112 enregistre 30 voix de moins qu’au 1er tour et se retrouve farouchement macroniste 🙂
Déjà le 2ème jour. Peut-être celui où l’on commence vraiment à réaliser. A réaliser que près de 130 victimes sont tombées, d’imaginer ce que cela représente. Et qu’avec les blessés, c’est près de 500 personnes qui ont été touchées. Affolant, tout simplement. A peine concevable. Ce sont des chiffres et des images de pays en guerre, pas de la France que je connais.
Paradoxalement, par rapport à la lourde ambiance parisienne, Roubaix m’apparaît presque comme un havre de paix et de tranquillité, dans laquelle on sort encore sans arrière-pensées, même un jour comme aujourd’hui.
Par un effet psychologique bizarre de compensation, je suis pris d’une frénésie de ménage, de nettoyage, de javelilsation. Un jour peut-être j’en comprendrai le sens.
https://twitter.com/Fredrbx/status/666952372804042754
Mais l’après-midi, alors que nous avions prévu de prendre un café à la très sympathique Bulle du 27 ( le nouveau bar salon de thé du Vestiaire, rue de l’Espérance), force est de constater que le sujet des attentats est le premier et presque le seul abordé par tous les gens que nous croisons. Et c’est bien normal, voire salutaire, que chacun s’exprime, échange, et fasse ainsi un bout de chemin psychologique.
En fin d’après midi, je passe au Musée La Piscine, témoigner présence et soutien aux personnels municipaux, et expliquer le sens de l’ouverture de l’équipement en période de deuil national. Nous avons en effet considéré que les manifestations festives n’avaient plus lieu de se tenir, mais que les autres activités culturelles, pour peu qu’elles soient empruntes de recueillement, n’avaient pas vocation à être annulées, d’où le maintien de l’ouverture du musée et de l’exposition Chagall. Le message passe bien, et auprès des visiteurs, la légère attente due aux contrôles et au portique de sécurité ne pose plus de problème à personne…
Intime et délicat, ces 2 mots décrivent simplement mais fidèlement mon ressenti à la visite de l’exposition « Mazerolle, itinéraire d’un grand décorateur », qui vient d’ouvrir à La Piscine.
Cette exposition, l’avant-dernière avant le début des travaux d’agrandissement soit dit en passant, met pour la première fois en lumière le travail d’un illustre inconnu : Alexis-Joseph Mazerolle. Ce décorateur très actif durant la Monarchie de Juillet et le Second Empire a exécuté de nombreuses commandes privées pour des hôtels particuliers, des salons de réceptions, tout en honorant des commandes publiques de très grand prestige comme un plafond de la Comédie Française (un de ses chefs-d’œuvre !).
Malheureusement, s’il fut un réel grand nom de la peinture à son époque, il a sombré dans l’oubli pour plusieurs raisons : son style classique, très académique, a été balayé par les très nombreux courants picturaux et artistiques de la fin du XIX siècle et par tout le XXème siècle. Ses œuvres mythologiques et figuratives furent complètement oubliées, une telle proposition artistique fut au mieux moquée, au pire violemment critiquée.
L’autre grand drame que connurent les tableaux de Mazerolle vient de leur état, la plupart sont dans les mains de collectionneurs privés et tiennent plus d’œuvres décoratives que de tableaux, de ce fait, elles ont disparu, en même temps que la décoration de la pièce dans laquelle elles se trouvaient.
Enfin, dernier regret, sa « France couronnant Molière, Racine et Corneille » disparut lors de l’incendie de la Comédie-Française en 1900.
Heureusement, aujourd’hui Alexis-Joseph Mazerolle sort de l’oubli grâce à l’Association des Amis du peintre Alexis-Joseph Mazerolle et de Marie-France Lavalade qui a effectué sa thèse de l’École du Louvre autour de l’œuvre du peintre décorateur.
Cette dernière signe d’ailleurs le commissariat de l’exposition avec Alice Massé, conservatrice adjointe à La Piscine.
Mais ce qui fait d’ores et déjà la réussite de cette exposition nous vient de la précieuse aide des descendants du peintre. Ils ont travaillé pendant des années en très étroite collaboration avec Bruno Gaudichon, conservateur en chef de La Piscine, pour offrir le meilleur panorama de leur aïeul. Ils sont également très généreux, offrant 27 dessins du maître et permettant à La Piscine de devenir le musée ayant le plus grand fond de dessins de Mazerolle en France, merci encore à eux !
Nicolas Herbet, arrière-petit-fils du peintre célébrant le travail réalisé par les équipes de La Piscine
Car c’est aussi une des vocations de notre musée que de révéler ou de faire redécouvrir des artistes parfois injustement oubliés. Le fond du musée, éclectique et assez riche dans un style et une période bien identifiés, nous permet d’être souvent à l’origine de telles opérations; et c’est tout le talent de Bruno Gaudichon et de ses équipes de faire réapparaître des oeuvres longtemps négligées…
Pour finir cet article, et revenir au vif du sujet, voici les coups de cœur que j’ai eus durant ma visite avec Alice Massé, je vous laisse le soin de découvrir le reste de l’exposition, par vous-même, bien entendu 😉
C’est avec une grande fierté et un réel bonheur que je vous annonce officiellement que le musée de La Piscine va être agrandi !
Je vous avais déjà annoncé il y a quelques mois le financement de la salle d’Histoire de Roubaix grâce au mécénat, mais cette nouvelle annonce est d’une ampleur bien plus importante, et ce pour 4 principales raisons :
– Le musée a clairement atteint son seuil de saturation. Lors de l’exposition Camille Claudel et de son succès sans commune mesure, c’étaient jusqu’à 3 000 personnes qui visitaient le musée chaque jour, un niveau disproportionné par rapport aux capacités d’accueil. Les conditions de visite n’étaient pas agréables9, les œuvres étaient mises en danger, les équipes ne travaillaient plus dans de bonnes conditions…
– Des oeuvres et notre patrimoine sont à valoriser, mais les bâtiments du Musée sont déjà exploités au maximum de leur capacité, quand on pense que l’intérieur des cabines est utilisé pour valoriser des céramiques et des pièces textiles, on constate vraiment le manque criant d’espaces d’exposition.
– La Piscine est l’un des grands symboles de Roubaix (quand on pense que c’est elle qui a représenté le Nord-Pas de Calais dans l’émission Le Monument Préféré des Français). Son rayonnement est prestigieux et d’une ampleur certaine. Ce n’est pas que le musée de la ville de Roubaix et des roubaisiens, sa fréquentation est bien plus variée que cela, les habitants de l’Eurométropole étant les plus importants. Il était donc légitime que la Métropole Européenne de Lille, la Région ou encore le Département du Nord participent au financement des travaux d’agrandissement. Cela permet également de se rendre compte de la nouvelle place, plus assurée, plus reconnue, qu’occupe Roubaix dans les instances territoriales et intercommunales.
– Guillaume Delbar et moi-même n’avons cessé de le répéter, l’agrandissement de la Piscine était le dossier majeur dans le domaine de la culture pour la mandature (dis ici, encore là). Notre engagement et notre ténacité ont payé , l’extension est actée !
Les équipes du musée se réjouissent vivement de cette annonce, de même que l’équipe municipale, les roubaisiens et les amateurs d’art.
Début des travaux dès la fin de l’année pour un retour à la normale en 2017.
Petit plaisir final, le musée reste bien sûr ouvert durant la durée des travaux, et ça, c’est la nouvelle meilleure nouvelle qui soit 🙂
Les chiffres définitifs donnent presque le tournis – et c’est plutôt indiqué dans une exposition dont un des clous était un mur complet de « valses » : plus de 106 000 visiteurs se sont rendus à l’exposition du Musée La Piscine « Camille Claudel, au miroir d’un art nouveau », entre le 8 novembre et le 8 février. Et d’ailleurs, sans chauvinisme roubaisien (ou si peu…), je remarque que la (très belle) exposition Sésostris III du Palais des Beaux Arts de Lille annonce elle 105600 visiteurs sur une durée de 3 mois et demi…
Pour vous donner un ordre de grandeur, cette fréquentation de Camille Claudel, c’est presque au niveau du record du musée depuis son ouverture (Picasso avait fait un chouïa plus en 2004…), et ça veut dire qu’il y a eu des journées à plus de 3000 visiteurs.
Donc d’abord merci à tous ces visiteurs qui ont patienté au contrôle (Vigipirate oblige), puis parfois longuement dans le hall du musée en attendant de pouvoir entrer dans la salle d’exposition temporaire tout en respectant la jauge de sécurité. J’espère – et à vrai dire je suis persuadé – qu’ils auront pensé que le jeu en valait la chandelle, et que la parcours parmi les oeuvres de Claudel justifiait amplement les quelques inconvénients des périodes les plus chargées…
S’il fallait d’ailleurs une seule bonne raison pour laquelle l’agrandissement du musée est indispensable, la saturation qu’a connue cette salle pendant les jours les plus chargés suffirait…
S’il fallait aussi une seule bonne raison de croire dans le potentiel de notre ville, le succès de cette exposition y suffirait aussi. Combien de fois ai-je entendu pendant ces 3 mois « j’ai de la famille qui vient de loin, ils ont entendu parler de l’expo Camille Claudel et ils voudraient absolument la visiter ». Douce musique à mes oreilles d’adjoint à la culture 😉 et surtout démenti implacable aux Cassandre qui veulent croire que la réputation de Roubaix est un handicap insurmontable. Quand Roubaix fait une proposition qui dénote, on accourt de la France entière et même au delà. Trouvons d’autres occasions de le faire, pas juste des expositions de sculpture…
Un grand merci aussi, on ne le souligne pas assez, au scénographe de l’exposition, Cédric Guerlus pour Going Design. C’est merveille d’avoir réussi à la fois à mettre en valeur et même à magnifier les oeuvres présentées, mais aussi d’assurer une réelle fluidité de circulation et une bonne visibilité des oeuvres mêmes dans les moments de foule les plus importants.
Cette exposition n’aurait pas été possible sans les généreux prêts de nombreux musées et particuliers en France et dans le monde; et plus spécialement du futur musée Camille Claudel de Nogent sur Seine, qui ouvrira au 2ème semestre 2015, au musée Rodin bien sûr, et au musée Ste Croix de Poitiers, entre autres. La confiance qu’ils ont témoigné à La Piscine en lui prêtant leurs chefs d’oeuvres montrent qu’ils étaient sûrs que leurs collections seraient mises en valeur et admirées par un public nombreux, comme ils ont eu raison !
Mais tout cela n’a tenu que grâce à la formidable équipe du musée. Depuis 15 ans, la Piscine est un peu plus qu’un musée, c’est sur un projet de musée solidaire qu’il s’est bâti, et cette solidarité s’est à nouveau exprimée pendant ces 3 mois, les personnels ont été au rendez-vous d’un planning chargé, d’événements incessants – dont un superbe bal de clôture – , d’une fréquentation monstre, des inévitables péripéties (la fuite d’eau sur le toit…); et malgré tout les gardiens, les personnels d’accueil, les administratifs et bien sûr les équipes de conservation, le tout dirigé par Bruno Gaudichon, ont tout fait pour permettre à un maximum de visiteurs d’apprécier l’exposition. C’est sans doute la plus belle façon de nous prouver que ce musée vit, qu’il mérite sa réputation, et qu’il doit continuer à se développer pour porter encore plus haut le flambeau de Roubaix. Nous comptons sur nos partenaires régionaux, départementaux et métropolitains pour nous y aider…
Cette semaine, le Cercle des Mécènes de la Piscine a organisé une conférence de presse (cf ici le communiqué de la ville), et ici l’article de Nord Eclair ) à laquelle il tenait beaucoup, pour annoncer fièrement qu’il avait rempli la mission qu’il s ‘était fixée. Cette mission, c’était réunir la somme de 400 k€ pour financer la salle de l’histoire de Roubaix dans la future extension du musée.
Juste pour vous dire comme ça que j’étais passé au Musée La Piscine cette semaine, et que j’avais eu la chance de traverser l’exposition Camille Claudel en plein montage, et que c’était….wow !
Une scénographie épurée et magnifique, une collection de chefs d’oeuvre impressionnante, des mises en scène renversantes (ces 4 « valses » côte à côte, quelle idée extraordinaire !), des oeuvres méconnues absolument sublimes (« Les causeuses », en vrai, c’est à peine croyable!), des pièces uniques jamais sorties de leur musée ou de leur collection ou presque (ce buste Renaissance de Mino da Fiesole qui n’avait jamais quitté son musée de Lyon…), de pures merveilles comme cet « Âge mur » bouleversant, et bien sûr « notre » petite châtelaine, la star de la Piscine, fort justement choisie pour être l’affiche de l’exposition, mise en valeur comme jamais je crois dans cette scénographie.
Autant vous dire qu’à partir du 8 novembre, la foule va se presser à la Piscine, et elle aura mille fois raison !