Je dois avouer être un peu énervé par l’angle choisi par la presse locale pour la couverture de notre victoire aux Municipales de Roubaix. Il s’agirait donc avant tout des fruits de la division de la gauche locale (impeccable et implacable chronologie de @chob59 il faut l’avouer), éventuellement du contexte national, qui expliquerait que « Un avenir pour Roubaix » ait remporté la majorité des suffrages, à la stupéfaction générale.
Cette explication me semble un peu courte dans une ville qui avait voté à 68% pour François Hollande en 2012, et si l’interview de ce matin de Guillaume Delbar par Julien Gilman rééquilibre un peu les points de vue, il me semble qu’on n’a pas encore assez souligné que cette victoire est aussi le fruit d’une campagne réussie, sur plusieurs points en particulier.
- Tout d’abord, notre campagne a été une campagne de terrain, méthodique, laborieuse, peu visible par les médias (ce qui explique sans doute leur scepticisme sur nos chances jusqu’au soir du 2ème tour). Dès le mois de septembre, des réunions de proximité ont été organisées dans tous les quartiers de la ville ; nous sommes allés à la rencontre des roubaisiens. Ca a tranquillement développé la notoriété de Guillaume Delbar, ça a permis de former et souder une équipe, et surtout ça nous a aidé à sentir les vraies aspirations des roubaisiens. Ainsi, le thème du (mal)logement est vite apparu comme majeur dans la campagne, ce que nous n’avions pas forcément identifié de prime abord.
- Une campagne, c’est aussi une équipe. La presse a abondamment commenté les heurs et malheurs de celle de Pierre Dubois, marquée par les schismes, les excommunications, les dissensions, les défections, l’alliance des carpes et des lapins. Une bien mauvaise image de ce qu’aurait donné la gestion de la ville…A contrario, nous avons réussi à fédérer une vraie équipe. A-t-on entendu parler pendant toute la campagne d’une seule divergence de point de vue parmi les membres de l’équipe ? Et pourtant ce n’était pas gagné d’avance ; mais Guillaume Delbar a réussi à rassembler autour de lui toute la diversité de Roubaix, qu’elle vienne du monde sportif, économique, associatif, politique, et ce malgré une investiture UMP pas forcément vendeuse à première vue. Et cela tient en grande partie à la personnalité de Guillaume Delbar lui-même. Les électeurs ne s’y sont pas trompé.
- Une campagne, c’est aussi un projet, des propositions phares, et l’aptitude à saisir l’air du temps. Qui a vraiment critiqué sur le fond notre projet ? Personne, à part quelques anicroches idéologiques sur la baisse du taux de taxe d’habitation. Et quelles propositions constructives a-t-on vraiment entendu dans la campagne ? Les nôtres, que ce soit sur Bl@nchemaille (en une de Nord-Eclair), l’ilotage, la propreté ou le zéro déchets. Là aussi, nous avons réussi à structurer le débat autour de nos thèmes, et à ne pas en dévier. Les électeurs préfèrent toujours l’original à la copie.
- Ne le nions pas, il fallait aussi un peu de chance ; mais la chance se construit. Elle se construit quand une équipe est suffisamment solidaire pour envisager sereinement un 2ème tour sans fusion et se motive pour aller chercher en 5 jours une à une les voix nécessaires. Elle se construit en saisissant au vol les propositions polémiques du Maire sortant (sur le 2ème village rom par exemple) et en les transformant dans la journée en arguments de campagne.
C’est donc bien un vrai vote d’adhésion et de volonté de changement que les roubaisiens ont exprimé dimanche dernier; nous avons maintenant 6 ans pour leur montrer qu’ils ont fait le bon choix.