Archives par étiquette : Lille Métropole

Késako la CLETC…?

La vie politique est aussi faite de ces instances mystérieuses, de ces sigles incompréhensibles, de ces procédures improbables, de ces commissions apparemment feutrées et techniques mais dont on découvre un jour l’importance cruciale.
Les bâtiments du siège de Lille Métropole (photo LM)

Késako  Les bâtiments du siège de Lille Métropole (photo LM)

La CLETC de Lille Métropole vient de connaître sa séance d’installation cette semaine. De quoi s’agit-il? De la Commission Locale d’Evaluation des Transferts de Charges. Eh oui, le sigle même en dit peu sur le rôle réelle de cette commission.
Pourquoi des transferts de charges ? Tout simplement parce que, à l’initiative de l’état et notamment de la loi « Mapam » récemment votée, Lille Métropole va bientôt se doter de nouvelles compétences qui étaient auparavant exercées par les communes. Parmi les premières, l’énergie, la politique de la ville, ou le tourisme. On voit tout de suite qu’il ne s’agit pas de sujets anodins, mais de sujets qui sont au cœur de la vie quotidienne, avec des enjeux financiers ou immatériels colossaux.
Qui dit transfert de compétences, dit qu’il faut soit transférer les agents qui s’en occupent; ou embaucher de nouveaux agents pour s’en occuper. Et aussi transférer les ressources qui permettent de financer ces compétences, c’est à dire isoler dans le budget des villes ce qui correspondaient à ces activités, et le transférer à la métropole. On imagine bien les débats lourds de conséquences que ces transferts peuvent entraîner, mais aussi l’aspect technique de ces débats.
La liste des membres du bureau de la CLETC

La liste des membres du bureau de la CLETC

J’ai été désigné par la ville de Roubaix comme un de ses représentants à la CLETC; et mercredi lors de la séance d’inauguration ma nomination au bureau de cette commission a été validée. Le bureau, composé de 15 membres, est l’instance intermédiaire qui prépare les dossiers qui seront votés par la commission plénière. A ce titre, je serai donc au cœur des discussions de cette instance; et pourrai ainsi faire valoir l’intérêt de Roubaix dans ces transferts, tout en défendant les règles de la communauté.
Ce rôle sera d’autant plus important que les transferts de compétence prévus seront significatifs pour Roubaix, et dès 2015 avec la compétence tourisme. Ce rôle obscur de la CLETC, c’est aussi une garantie pour Roubaix que ces transferts se feront dans le respect de son intérêt…

 

L’extension de la Piscine n’est pas une « urgence », mais juste une évidence

 

L'entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

L’entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

Un article de presse a causé lundi 14 avril 2014 un certain émoi à Roubaix : la nouvelle équipe municipale ne ferait plus de l’extension de la Piscine « une priorité », et dès le lendemain on pouvait lire que l’extension serait reportée « sine die » (aucun fondement à cette assertion), aurait « fait plouf » (pur jugement de valeur qui ne se base sur rien).

Je dois avouer avoir été pris au dépourvu par cet article, tellement il est loin de nos ambitions pour la ville. L’extension de la Piscine est une évidence.

Je l’avais dit dès le 1er jour de mon mandat en tant qu’élu à la Culture : il y a continuité de la politique culturelle de la ville. La Piscine est bien entendu la navire amiral du projet culturel de Roubaix, un atout majeur dans son attractivité, et nous n’avons aucune intention de revenir là dessus. A tel point que l’extension du musée faisait partie de notre programme, en parfaite convergence avec celui de l’équipe précédente, ce qui n’a pas été remarqué pendant la campagne d’ailleurs…

J’ajoute que cette extension du musée est indispensable après plus de 12 ans d’ouverture. Face à son immense succès public, la Piscine a besoin de salles d’expositions temporaires supplémentaires, de nouveaux espaces d’exposition, de lieux de stockages plus importants; mais aussi de salles pour l’accueil d’ateliers pratiques pour qu’encore plus de roubaisiens fréquentent le lieu, ou encore pour que les conditions de travail parfois délicates du personnel s’améliorent.

Mais la question qui avait été posée à Guillaume Delbar pour cet article était la suivante : « quelles sont vos urgences pour Roubaix » ? Et oui, l’IUT est une urgence, le moment de la décision approche, il faut savoir le saisir. Oui, Blanchemaille est une urgence; c’est un projet qui démarre de zéro, il doit être absolument pris en compte par LMCU pour avoir une chance d’exister. Oui, Barbieux est une urgence, les berges s’effondrent littéralement sous les pieds des promeneurs, la sécurisation du parc pose question, l’absence de rénovation depuis des années se fait cruellement sentir. Oui, le logement est une urgence, et l’on parle bien de démarrer la résolution des innombrables problèmes de vie quotidienne des locataires roubaisiens, pas de la construction de nouveaux programmes dans 3 ou 5 ans.

A côté de cela, difficile de qualifier l’extension de la Piscine d’ « urgence ». Rappelons que le projet a été initié en 2005, et qu’il fait du surplace depuis plusieurs années, en quête de financeurs. Nous n’avons jamais pensé qu’une fois élus, les financements tomberaient sur Roubaix comme au pays de cocagne. Nous avons pleinement conscience que, même avec une majorité amie à Lille Métropole, le chemin sera long; et le financement communautaire n’est pas la seule piste. Ce chemin démarre aujourd’hui, il a déjà démarré à vrai dire. L’extension de la Piscine est un objectif de notre mandat; nous nous employons déjà à la faire aboutir, mais de grâce mais qu’on ne nous demande pas en 1 semaine d’avoir fait aboutir un projet démarré depuis 9 ans !

C’est le discours que j’ai tenu le jour-même à Bruno Gaudichon, le conservateur en chef du musée, pour le rassurer sur nos intentions; ainsi qu’à Maurice Decroix, le président des Amis du Musée; tous les deux ont parfaitement compris la situation. Je me réjouis de pouvoir travailler avec eux sur ce dossier qui nous tient tellement à cœur, pour Roubaix, pour les roubaisiens.