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L’art intime, délicat…et injustement oublié de Mazerolle à La Piscine

photo mazerolle

Alexis-Joseph Mazerolle 1826-1889

Intime et délicat, ces 2 mots décrivent simplement mais fidèlement mon ressenti à la visite de l’exposition « Mazerolle, itinéraire d’un grand décorateur », qui vient d’ouvrir à La Piscine.

Cette exposition, l’avant-dernière avant le début des travaux d’agrandissement soit dit en passant, met pour la première fois en lumière le travail d’un illustre inconnu : Alexis-Joseph Mazerolle. Ce décorateur très actif durant la Monarchie de Juillet et le Second Empire a exécuté de nombreuses commandes privées pour des hôtels particuliers, des salons de réceptions, tout en honorant des commandes publiques de très grand prestige comme un plafond de la Comédie Française (un de ses chefs-d’œuvre !).

 

Malheureusement, s’il fut un réel grand nom de la peinture à son époque, il a sombré dans l’oubli pour plusieurs raisons : son style classique, très académique, a été balayé par les très nombreux courants picturaux et artistiques de la fin du XIX siècle et par tout le XXème siècle. Ses œuvres mythologiques et figuratives furent complètement oubliées, une telle proposition artistique fut au mieux moquée, au pire violemment critiquée.

L’autre grand drame que connurent les tableaux de Mazerolle vient de leur état, la plupart sont dans les mains de collectionneurs privés et tiennent plus d’œuvres décoratives que de tableaux, de ce fait, elles ont disparu, en même temps que la décoration de la pièce dans laquelle elles se trouvaient.

Alice Masse, conservatrice adjointe nous expliquant l'exposition

Alice Masse, conservatrice adjointe nous expliquant l’exposition

Enfin, dernier regret, sa « France couronnant Molière, Racine et Corneille » disparut lors de l’incendie de la Comédie-Française en 1900.

Heureusement, aujourd’hui Alexis-Joseph Mazerolle sort de l’oubli grâce à l’Association des Amis du peintre Alexis-Joseph Mazerolle et de Marie-France Lavalade qui a effectué sa thèse de l’École du Louvre autour de l’œuvre du peintre décorateur.

Cette dernière signe d’ailleurs le commissariat de l’exposition avec Alice Massé, conservatrice adjointe à La Piscine.

Mais ce qui fait d’ores et déjà la réussite de cette exposition nous vient de la précieuse aide des descendants du peintre. Ils ont travaillé pendant des années en très étroite collaboration avec Bruno Gaudichon, conservateur en chef de La Piscine, pour offrir le meilleur panorama de leur aïeul. Ils sont également très généreux, offrant 27 dessins du maître et permettant à La Piscine de devenir le musée ayant le plus grand fond de dessins de Mazerolle en France, merci encore à eux !

Nicolas Harvé, arrière-petit-fils du peintre célébrant le travail réalisé par les équipes de La Piscine

Nicolas Herbet, arrière-petit-fils du peintre célébrant le travail réalisé par les équipes de La Piscine

Car c’est aussi une des vocations de notre musée que de révéler ou de faire redécouvrir des artistes parfois injustement oubliés. Le fond du musée, éclectique et assez riche dans un style et une période bien identifiés, nous permet d’être souvent à l’origine de telles opérations; et c’est tout le talent de Bruno Gaudichon et de ses équipes de faire réapparaître des oeuvres longtemps négligées…

 

Pour finir cet article, et revenir au vif du sujet, voici les coups de cœur que j’ai eus durant ma visite avec Alice Massé, je vous laisse le soin de découvrir le reste de l’exposition, par vous-même, bien entendu 😉

 

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LA MIE SÉSAME…ouvre-toi !

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Chose promise, chose due…Je suis retourné le lendemain pour tester, comme prévu, La Mie Sésame et vérifier si les apparences ne sont pas trompeuses. En effet, je me suis trompé. C’est encore mieux que je n’espérais. Décidément, cette boulangerie a tout pour me plaire. Je suis conquis. J’aime tout en elle.

J’aime sa simplicité. Pas de chichis, ni de tralalas, ici, les gens sont vrais, les gens sont simples. J’aime son originalité. La terrasse dans l’arrière cour est tout simplement whaoooooo ! J’aime son atmosphère. Brahim, le propriétaire, est accueillant. Il adore son métier, tout comme il adore ses pains et le partage. J’aime son concept. C’est aussi une galerie d’art. Et surtout j’aime la convivialité de ce lieu étrange et atypique, comme on les aime à Roubaix ! C’est incontestable, cette boulangerie a une âme, elle est unique.

Et pour vous faire découvrir ce lieu je serai votre guide improvisé, alors suivez le guide !

LE LIEU
Nous sommes rue Nain, une rue calme et tranquille. Il y a surtout des magasins d’alimentation. Et parmi eux, se trouve notre boulangerie, au 51 plus exactement. Vous ne l’avez peut-être pas encore remarquée car elle n’existe que depuis peu.

La vitrine est discrète, ne vous attendez pas à voir la profusion de pains et gâteaux qu’on trouve habituellement dans les boulangeries. Entrons. Sésame ouvre toi !

Le comptoir de boulangerie, assez classique, s’avère être finalement une ancienne entrée de logement, il se prolonge par un couloir. On aboutit à une terrasse intérieure fort agréable faite de bric et de broc. C’est la caverne de Brahim où la récupération est un art.

Au fond, défense d’entrer ! Ce sont ses appartements  privés. Des gens entrent et sortent, disent bonjour. On oserait presque dire qu’il s’agit d’un « tiers-lieu », pour utiliser un mot à la mode.

LE CONCEPT
Il était une fois Brahim, un ancien éducateur. Il avait des rêves, des passions. Il aimait le contact. Il aimait faire du pain. Il aimait l’art. Il aimait tant de choses. Au mois de mai, il a décidé de vivre aussi son rêve en ouvrant sa boutique. Une boutique qui regroupe toutes ses passions. C’est d’abord une boulangerie / viennoiserie, qui propose aussi une petite offre de restauration à midi à base de sandwiches qu’on peut manger sur place.

Mais Brahim va plus loin que la simple boulangerie de quartier, et propose par exemple la « baguette en attente« , cette excellente idée où l’on paie d’avance une baguette, que le boulanger donnera à un client dans le besoin. Simple, efficace, généreux, tellement roubaisien ! Pourquoi est-il le seul à le faire dans la ville ?

C’est aussi une galerie d’art, à la faveur du couloir qui prolonge le comptoir. Il propose actuellement une exposition de photographies « Afghanistan 1969« , avec des photos d’un Afghanistan rural et paisible d’avant les guerres qu’on a du mal à imaginer.
N’oublions pas la terrasse couverte et même chauffée, où parfois se déroulent des événements artistiques et musicaux.

L’OFFRE
Ah ! j’allais oublier de vous parler des produits eux-mêmes. C’est quand même une boulangerie avant tout. L’offre est courte, mais de qualité. La Mie Sésame propose avant tout du pain. J’ai testé le pain Paillasse, celui dont le pâton est travaillé 3 jours avant cuisson, qui est gustativement délicieux, mais dont il faut aimer la mie très consistante (moi j’adore). Le sandwich à base de Rustiguette est réussi, le pain se prête beaucoup mieux aux sandwich que les baguettes de chez Paul par exemple.

Pour les viennoiseries et pâtisseries, on est aussi dans le classique; la tarte au flanc, pudding, les cookies, muffins, que de bonnes choses très goûtues aux parfums originaux.

L’AMBIANCE
Si les 3 chapitres précédents ne suffisaient pas, c’est là dessus que La Mie Sésame se distingue, avec une atmosphère et une ambiance chaleureuse, qui séduisent immédiatement. L’accueil de Brahim et de son équipe est cordial, la discussion s’engage facilement, sa passion pour son métier et ses produits transparaît au bout de quelques secondes. Je ne me lasse pas de parler avec lui !

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Mais le clou, c’est bien sûr de s’installer en terrasse pour prendre un sandwich, ou pourquoi pas un café. On est au cœur de la ville et c’est un havre de paix. L’aménagement, bohème et poétique, est confortable et ravissant. A côté, un chat se prélasse au soleil, un piano, clavier ouvert, invite à la rêverie, une atmosphère intime et familiale dans laquelle on se sent bien.

La Mie Sésame, so BOBO, so #RBX ! so we ♥

ThanhNguyen