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TEDxRoubaix : une 1ère édition enthousiasmante !

Il y a des projets dont la maturation est longue, et qu’on a d’autant plus de plaisir à voir aboutir. C’était le cas samedi 9 octobre dernier au Colisée de Roubaix, où se déroulait le premier TEDxRoubaix (pour ceux qui ne sont pas familiers des conférences TED, un petit rappel ici par exemple, par l’organisateur Damien Selosse lui-même :

Le thème choisi par les organisateurs, « Futurs désirables », était parfaitement dans l’air du temps, entre l’optimisme dont on a bien besoin dans cette période de sortie de crise sanitaire, et le positivisme qui est souvent la marque de ce genre de conférence.

Mais ce qui compte le plus, c’est d’avoir des orateurs bien choisis, des thèmes variés, des interventions efficaces (car quand on enchaîne 11 interventions, il vaut mieux qu’elle soient bien effectuées…).

Fort heureusement, c’était bel et bien le cas au Colisée. Je retiendrai 5 orateurs qui m’ont spécialement marqué.

Le tout premier, d’abord, Stéphane Nau, qui, après un démarrage très intime et personnel, nous a embarqué de suite dans une intervention inspirante sur l’écoute, la méditation et l’importance de saisir le moment présent si l’on veut se construire un futur.

J’ai aussi été particulièrement sensible à l’intervention de Mirabelle Kajenjeri (qu’on connaissait bien à Roubaix de par son cursus au Conservatoire et aussi grâce à son prix au Concours de piano international des Etoiles du Piano – dont le même Colisée de Roubaix accueillera le 20 novembre de récital de clôture pour l’édition 2021) non seulement pour ses beaux mots sur son parcours et la place de la musique dans celui-ci, mais aussi pour le superbe moment musical qu’elle nous a offert, en collaboration avec Frédéric Chopin.

Comment rester insensible à l’entrain et l’énergie incroyables d’Abderrahim Taoufiq-Allah, le CEO de FeedMi, sous la forme plutôt inhabituelle dans ce genre d’exercice d’un dialogue avec le coach Pierre ? Son engagement dans son projet, sa vision humaniste dans un secteur d’activité (la livraison à domicile) plutôt rude vis-à-vis des employés, c’est-à-dire des livreurs, et sa capacité à entraîner faisaient plaisir à entendre.

C’était un peu la star internationale de la soirée, et Carlos Moreno n’a pas déçu en délivrant avec brio un talk sur la « ville du quart d’heure », le concept qu’il a forgé et contribué à diffuser, et qui a redoublé de pertinence depuis la crise sanitaire, où nous nous sommes tous rendu compte de l’importance d’avoir à proximité les services principaux.

Et puis Stein Van Oosteren a conclu la soirée d’une manière enlevée en abordant l’histoire du vélo aux Pays-Bas et comment en se regroupant sous forme d’association les utilisateurs de vélo peuvent faire entendre leur voix au niveau local.

Un grand bravo bien sûr à tous les autres intervenants que je n’ai pas pu citer, mais qui ont contribué à rendre l’exercice réussi.

De manière générale, c’était pour moi ma première participation à une conférence TEDx (après en avoir visionné une bonne quantité sur Youtube), et j’avoue avoir passé une excellente soirée. Le format de 15 minutes permet à la fois d’avoir des interventions concises et pertinentes ; la présentation sur scène devant près de 800 personnes au Colisée oblige les orateurs à adopter une forme percutante et travaillée ; et au global on sort ravi des expériences accumulées pendant la soirée ; j’attends avec impatience une prochaine soirée semblable dans les environs !

Vanessa au Colisée

C’est le privilège des stars, des vraies. Un simple « Vanessa » suffit à les identifier. Et parions que des (dizaines) de milliers de femmes nées dans les années 90 lui doivent aujourd’hui leur prénom…

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Vanessa plutôt rock en début de spectacle

Bref, 26 ans (!) après son premier passage au Colisée, Vanessa Paradis était de retour sur la scène roubaisienne, qui était une fois de plus comble pour cette occasion; et c’est un vrai show de star auquel nous avons eu droit.
En 3 morceaux, les premiers rangs étaient déjà debout pour accompagner la chanteuse dans une rétrospective assez complète de sa carrière. Le groupe de musicien est soudé et versatile, mais c’est Vanessa Paradis qui fait le spectacle, et de belle manière. Elle bouge sur toute la scène, elle ondule, elle sourit, elle envoie des bises au ciel pour Serge Gainsbourg à la fin d’un très beau « Johnny Jane », elle se dévoile petit à petit; elle habite la scène et la salle d’une manière assez incroyable, sans jamais se départir d’un bout de timidité tellement charmant.

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Vanessa se repose pendant un solo de guitare…

Musicalement, sa voix est plus affirmée que je ne l’aurais cru; et elle revisite avec bonheur ses titres plus ou moins récents. Si certains sont à mon goût un peu faibles, d’autres se révèlent sur scène (comme « La Seine » justement), et bien sûr ses titres du début sont mis à l’honneur de très belle manière, dans une sorte de karaoké géant comme sur Joe le Taxi (« c’est sa vie »!).
Une mention spéciale au medley Lenny Kravitz, où les 4 chansons enchaînées que je n’avais pas entendues depuis longtemps m’ont enthousiasmé et redonné envie d’écouter cet album au si grand succès à l’époque.
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Espérons donc tous revoir « Vanessa » très bientôt sur cette scène. Un portrait d’elle à 20 ans en noir et blanc orne depuis des années les murs du Colisée; elle y est la bienvenue quand elle veut !
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La Seine sur scène , ça donne ça :

et pour la bonne bouche, l’époque Lenny Kravitz c’était ça :

#JeSuisCharlie : Roubaix à la hauteur

Oui, Roubaix a vraiment été à la hauteur ces derniers jours. Souvenez-vous encore, c’était il y a une semaine, il y a un siècle, il y a une éternité. Nous rentrions de vacances, François Hollande venait de faire une intervention sans relief à la matinale de France Inter, on s’apprêtait à rentrer dans le cycle ronronnant des voeux; bref la vie normale quoi.

Mais depuis tout a changé. Les événements dramatiques de mercredi à vendredi dernier ont secoué toute la France, y compris notre petit coin du Roubaisis.

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Alors oui, Roubaix a été à la hauteur, d’abord par ce rassemblement de jeudi soir dernier sur la Grand Place, à l’appel de son maire, où les roubaisiens sont venus témoigner spontanément de leur solidarité avec les victimes et de leur volonté de faire face ensemble. Certains polémiquent sur le nombre de personnes et sur les roubaisiens présents; pour ma part j’ai vu plusieurs centaines de personnes, les photos en témoignent, et j’ai vu tout Roubaix rassemblée et représentée. Ce rassemblement m’a vraiment fait chaud au coeur, je suis resté près de 2 heures sur le parvis à discuter avec les uns et les autres, on sentait une vraie envie de faire face ensemble.

Roubaix a aussi été à la hauteur de par les réactions spontanées de ses acteurs, je n’en prendrais pour exemple que la façade du Colisée, qui au lieu d’annoncer le prochain spectacle, s’est pendant quelques jours transformée en un gigantesque « Je suis Charlie » qui a été plébiscité.

 

La façade du Colisée de Roubaix le jeudi 8 janvier 2015
La façade du Colisée de Roubaix le jeudi 8 janvier 2015

 

Cependant, je ne ferai aucun angélisme. Certains ne se sont pas vraiment sentis Charlie, d’autres ont fait part de leur scepticisme devant cette mobilisation, sur les réseaux sociaux d’autres ont cru bon de remarquer que les dessinateurs de Charlie l’avaient « bien cherché », et une inscription, plus stupide qu’autre chose, offensait gravement les victimes et a été promptement recouverte.

Un tag nauséabond rapidement recouvert bld Beaurepaire (photo Nord Eclair)

Un tag nauséabond rapidement recouvert bld Beaurepaire (photo Nord Eclair)

On peut le déplorer et se draper dans sa dignité républicaine. Mais ici, peut-être plus qu’ailleurs, cette mobilisation nous interpelle sur le sens qu’on doit lui donner, ainsi que sur la manière de la relier avec la réalité roubaisienne, et les sujets sont nombreux sur lesquels nous, acteurs locaux, devront sans doute nous pencher dans la période qui s’ouvre. Parmi les questions qu’il nous faudra nous poser collectivement à nous-mêmes :

. notre système éducatif est-il à la hauteur concernant les notions de liberté d’expression, de laïcité mais aussi du fait religieux ?

. comment faire pour que l’ensemble des roubaisiens se sentent partie prenante et membres à part entière de la République, celle qui se serre les coudes et applaudit les policiers qui la protègent ?

Je n’ignore pas qu’on attend Roubaix au tournant sur ces sujets aussi. Certains présentent déjà notre ville comme celle où les islamistes ont pris le pouvoir, nous devons montrer à tous que c’est faux, et peut-être par là même montrer que nous sommes la ville qui sait vivre avec l’ensemble de sa population, ses religions, ses origines, et se retrouver autour de ce qui fait notre socle commun : la République.