Archives par étiquette : Camille Claudel

Camille Claudel : 106 000 mercis !

Les chiffres définitifs donnent presque le tournis – et c’est plutôt indiqué dans une exposition dont un des clous était un mur complet de « valses » : plus de 106 000 visiteurs se sont rendus à l’exposition du Musée La Piscine « Camille Claudel, au miroir d’un art nouveau », entre le 8 novembre et le 8 février. Et d’ailleurs, sans chauvinisme roubaisien (ou si peu…), je remarque que la (très belle) exposition Sésostris III du Palais des Beaux Arts de Lille annonce elle 105600 visiteurs sur une durée de 3 mois et demi…

Pour vous donner un ordre de grandeur, cette fréquentation de Camille Claudel, c’est presque au niveau du record du musée depuis son ouverture (Picasso avait fait un chouïa plus en 2004…), et ça veut dire qu’il y a eu des journées à plus de 3000 visiteurs.

Persée et Gorgone

 

 

Donc d’abord merci à tous ces visiteurs qui ont patienté au contrôle (Vigipirate oblige), puis parfois longuement dans le hall du musée en attendant de pouvoir entrer dans la salle d’exposition temporaire tout en respectant la jauge de sécurité. J’espère – et à vrai dire je suis persuadé – qu’ils auront pensé que le jeu en valait la chandelle, et que la parcours parmi les oeuvres de Claudel justifiait amplement les quelques inconvénients des périodes les plus chargées…

S’il fallait d’ailleurs une seule bonne raison pour laquelle l’agrandissement du musée est indispensable, la saturation qu’a connue cette salle pendant les jours les plus chargés suffirait…

détail de L'âge mûr

détail de L’âge mûr

S’il fallait aussi une seule bonne raison de croire dans le potentiel de notre ville, le succès de cette exposition y suffirait aussi. Combien de fois ai-je entendu pendant ces 3 mois « j’ai de la famille qui vient de loin, ils ont entendu parler de l’expo Camille Claudel et ils voudraient absolument la visiter ». Douce musique à mes oreilles d’adjoint à la culture 😉 et surtout démenti implacable aux Cassandre qui veulent croire que la réputation de Roubaix est un handicap insurmontable. Quand Roubaix fait une proposition qui dénote, on accourt de la France entière et même au delà. Trouvons d’autres occasions de le faire, pas juste des expositions de sculpture…

Les "Valses"

Les « Valses »

Un grand merci aussi, on ne le souligne pas assez, au scénographe de l’exposition, Cédric Guerlus pour Going Design. C’est merveille d’avoir réussi à la fois à mettre en valeur et même à magnifier les oeuvres présentées, mais aussi d’assurer une réelle fluidité de circulation et une bonne visibilité des oeuvres mêmes dans les moments de foule les plus importants.

Cette exposition n’aurait pas été possible sans les généreux prêts de nombreux musées et particuliers en France et dans le monde; et plus spécialement du futur musée Camille Claudel de Nogent sur Seine, qui ouvrira au 2ème semestre 2015, au musée Rodin bien sûr, et au musée Ste Croix de Poitiers, entre autres. La confiance qu’ils ont témoigné à La Piscine en lui prêtant leurs chefs d’oeuvres montrent qu’ils étaient sûrs que leurs collections seraient mises en valeur et admirées par un public nombreux, comme ils ont eu raison !

20150122_201734

Signé Camille…

 

Mais tout cela n’a tenu que grâce à la formidable équipe du musée. Depuis 15 ans, la Piscine est un peu plus qu’un musée, c’est sur un projet de musée solidaire qu’il s’est bâti, et cette solidarité s’est à nouveau exprimée pendant ces 3 mois, les personnels ont été au rendez-vous d’un planning chargé, d’événements incessants – dont un superbe bal de clôture – , d’une fréquentation monstre, des inévitables péripéties (la fuite d’eau sur le toit…); et malgré tout les gardiens, les personnels d’accueil, les administratifs et bien sûr les équipes de conservation,  le tout dirigé par Bruno Gaudichon, ont tout fait pour permettre à un maximum de visiteurs d’apprécier l’exposition. C’est sans doute la plus belle façon de nous prouver que ce musée vit, qu’il mérite sa réputation, et qu’il doit continuer à se développer pour porter encore plus haut le flambeau de Roubaix. Nous comptons sur nos partenaires régionaux, départementaux et métropolitains pour nous y aider…

Un bel élan pour la Piscine…

Cette semaine, le Cercle des Mécènes de la Piscine a organisé une conférence de presse (cf ici le communiqué de la ville), et ici l’article de Nord Eclair ) à laquelle il tenait beaucoup, pour annoncer fièrement qu’il avait rempli la mission qu’il s ‘était fixée. Cette mission, c’était réunir la somme de 400 k€ pour financer la salle de l’histoire de Roubaix dans la future extension du musée.

C’était un plaisir de voir à quel point les mécènes se sont engagés dans ce financement, de voir leur réel attachement au musée, et de constater la motivation dont ils ont témoigné. Il faut l’avouer, les mécènes de la Piscine sont eux aussi un peu à part; les dons qu’ils font ont un réel sens, lourd et profond; qui plonge ses racines dans l’histoire des entreprises locales et leur lien souvent organique avec Roubaix. L’histoire du musée, c’est aussi l’histoire de ces riches industriels qui ont commencé à collectionner des œuvres d’art; les mécènes d’aujourd’hui ne font finalement qu’entretenir – et de belle manière !  – une tradition centenaire.
Mais surtout, les Mécènes ont cette vivacité, cette vigueur et cette liberté de ton, qui se traduit par cette conférence de presse autonome, de nous rappeler que EUX ont fait leur part du contrat, et de nous interpeller pour savoir si les autres parties prenantes du musée ont fait ou feront la leur. Il s’agit bien de savoir si, in fine, l’agrandissement du musée qu’ils appellent de leurs vœux aura lieu, et si oui ou non il pourra trouver les financements nécessaires.
Conférence de presse à l'Auditorium de la Piscine (photo Ludovic Maillard pour Nord Eclair)

Conférence de presse à l’Auditorium de la Piscine (photo Ludovic Maillard pour Nord Eclair)

C’est pourquoi aujourd’hui, je veux leur dire que la ville de Roubaix a fait de cet agrandissement l’objectif n°1 du mandat en terme de politique culturelle. Je l’ai dit dans la presse locale cette semaine, la Piscine, c’est un peu la Tour Eiffel de Roubaix, un équipement d’une attractivité énorme; et quand on a un tel équipement sur son territoire, la priorité c’est de lui permettre d’augmenter encore cette attractivité pour qu’il rayonne encore plus.
Depuis plusieurs mois, ma priorité est de nouer les contacts nécessaires, de mettre en avant les atouts de la Piscine, d’en souligner les énormes réussites (l’expo Camille Claudel est un réel carton!), d’expliquer en quoi le projet d’agrandissement n’est pas un luxe ou une lubie mais une impérieuse nécessité, et surtout de démontrer que ce musée a une telle aura qu’il ne peut se cantonner au strict niveau municipal qui est le sien, mais qu’il est plus que légitime que la Métropole, le Département et la Région appuient son développement. Car il faut aussi être clair, comme Guillaume Delbar l’a annoncé récemment dans Dailynord, la ville de Roubaix n’a pas les moyens de financer seule cet agrandissement, et souhaite être épaulée dans ce projet par les autres acteurs publics de la région.
Je remercie donc les Mécènes de nous montrer le chemin, de nous rappeler qu’ils ont eux-mêmes un engagement fort pour ce projet, et j’ai bon espoir, dans les mois qui viennent, de leur annoncer qu’ils seront rejoints dans leur effort par les collectivités territoriales de la région…

Un avant goût de Camille Claudel…

Juste pour vous dire comme ça que j’étais passé au Musée La Piscine cette semaine, et que j’avais eu la chance de traverser l’exposition Camille Claudel en plein montage, et que c’était….wow !

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 

Une scénographie épurée et magnifique, une collection de chefs d’oeuvre impressionnante, des mises en scène renversantes (ces 4 « valses » côte à côte, quelle idée extraordinaire !), des oeuvres méconnues absolument sublimes (« Les causeuses », en vrai, c’est à peine croyable!), des pièces uniques jamais sorties de leur musée ou de leur collection ou presque (ce buste Renaissance de Mino da Fiesole qui n’avait jamais quitté son musée de Lyon…), de pures merveilles comme cet « Âge mur » bouleversant, et bien sûr « notre » petite châtelaine, la star de la Piscine, fort justement choisie pour être l’affiche de l’exposition, mise en valeur comme jamais je crois dans cette scénographie.

Autant vous dire qu’à partir du 8 novembre, la foule va se presser à la Piscine, et elle aura mille fois raison !