Hier, je « consommais » essentiellement lillois. Pourquoi chercher à découvrir la métropole alors que Lille, la grande, la merveilleuse, m’apportait tout ce dont j’avais besoin ? Elle était devenue l’endroit exclusif de mes sorties culturelles. Elle était la Mecque de mes shoppings. Chaque week-end sans exception, je flânais dans ses rues. Pour être dans l’air du temps, il fallait que j’erre à Lille
Avant, quand je voulais m’habiller, j’allais forcément rue de Béthune. Quand je voulais manger, la rue de Gand me convenait parfaitement. Quand je voulais voir un film, je faisais mon choix entre l’UGC, le Majestic ou le Métropole… Et bien sûr le dimanche, le marché de Wazemmes était une sortie incontournable.
Je connaissais très mal Roubaix, ma propre ville. Rien de surprenant puisque je n’avais jamais pris ni le temps, ni la peine de la découvrir. Je ne voyais pas que ma désertion avait des répercutions lourdes sur ma ville. Je contribuais de façon certaine à l’exode, voire à la fermeture du commerce local.
Pas besoin d’être Einstein pour le comprendre ! Il suffit de se promener un samedi ou le soir à Roubaix pour constater la tristesse de la situation ; des rues désertes, des magasins fermés, le 1er étage du centre commercial VIDE… Quel dommage !
- Espace Grand Rue
- Avenue Jean Lebas
- Eglise Saint Martin
On ne peut pas rester insensible à cela. Et depuis ces dernières années, je commence à voir les choses autrement. Mes centres d’intérêts ont aussi évolué. Je recherche des lieux plus authentiques, des endroits qui ont une personnalité. L’anonymat, la consommation de masse, le bling bling, ne me conviennent plus. J’aime discuter avec le commerçant, partager la passion de son métier. Je n’ai plus envie de l’entendre me dire que la chemise que je porte me sied à merveille (alors que j’ai l’air d’une paupiette) car il doit atteindre ses objectifs… Et il me parait évident que ce n’est plus Lille qui pourrait m’apporter cela.
- L’usine
- McArthur Glen
- Paris Store
- Cinéma Duplexe
Aujourd’hui, j’ai décidé « consommer » local et de participer moi aussi au rayonnement de ma ville et pourquoi pas de changer cette image négative que la presse aime tant lui attribuer !
Bien sûr, quand je parle de consommer local, je ne parle pas de bio, ni de commerce équitable et encore moins de locavorisme. Je parle tout simplement du fait de participer aux animations culturelles de ma ville, de favoriser les commerçants roubaisiens. C’est un choix militant, un choix de solidarité !
Chaque week-end, je continue de flâner dans les rues. Mais cette fois ce sont les rues de Roubaix, les rues de MA ville.
Maintenant, quand je veux m’habiller ET faire de bonnes affaires, je vais forcément aux magasins d’usine… Quand je veux manger, il y a pléthore de restaurants qui me conviennent parfaitement… Quand je veux voir un film, mon choix se limite certes au Duplexe mais en fin de compte, ce sont les mêmes films, non ? Et bien sûr le dimanche, le marché de l’Épeule a remplacé celui de Wazemmes.
Je découvre ma ville sous un autre angle. Quel plaisir chaque samedi matin d’aller acheter une pâtisserie ou un rouleau de printemps sur le marché de la Grand Place et de les déguster à la terrasse du Métropole.
Le dimanche, rien ne vaut la convivialité du marché de l’Épeule. Les maraichers proposent des fruits et légumes de qualité nettement supérieure à Wazemmes et à des prix défiant tout concurrence. Pour le quotidien, Il Bacaro, Cat Espero, Usual Break, le Pain de voyage, Les lisières… méritent tous leur réputation. Et ce n’est que le début ! Je suis loin de connaître tout le potentiel que peut m’offrir ma ville. Je suis persuadé qu’il y a encore mille choses à découvrir.
Ce week-end encore j’ai été émerveillé par le marché aux fleurs. Il faisait beau, les gens étaient joyeux. On se promenait, on faisait des rencontres, on papotait… L’ambiance était à la fête ! Ma première action a été de résilier mon abonnement chez Domyos et de m’inscrire chez Thalassa.
Je garde l’espoir qu’un jour, le commerce redeviendra aussi fleurissant qu’autrefois. Je rêve de pouvoir acheter mon pain le dimanche sans faire des kilomètres, de pouvoir manger dehors un soir de semaine, de pouvoir visiter la Piscine un dimanche matin… J’ai ce rêve utopique de posséder un jour une carte de fidélité #RBX qui me donnerait des avantages chez chaque commerçant et qui me motiverait encore davantage à fréquenter le commerce local !
En fait, pourquoi j’allais sur Lille? On n’a pas tout ce qu’il nous faut sur Roubaix?
ThanhNguyen
Bravo, on peut rajouter à cette liste
La cinquaillerie CARRÉ , prés du pont de la vigne. Un lieu exceptionnel
Merci pour le compliment. Je vais mettre une photo 🙂
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !
Des centaines de choses à découvrir ou redécouvrir , marché Gd Place samedi matin, les bons plans de l’office du tourisme avec son dinamisme incroyable …
ses libraires passionnés et passionnant : LES LISIERES , LA LIBRAIRIE AUTOUR DES MOTS … tout ces « pionniers » qui osent !
Comme je me reconnais dans ce parcours, que j’avais encore compliqué en me rendant un temps au marché (snob) de la place du concert ! Mais cela fait bien une dizaine d’années que je fais toutes mes courses à Roubaix, n’allant plus à Lille que de façon très rare et sans entrain. Deux exceptions auxquelles les circonstances m’ont contraint : lorsque le poissonnier du Boulevard de Fourmies, mon ami Broutin, a pris sa retraite, j’ai été acheter le poisson sur le marché de Croix, et je suis le premier client à 7 h 30 le samedi matin. Idem à la fermeture de mon boucher, j’ai fait une infidélité à Roubaix. Ce temps d’adaptation du néo roubaisien (1988 tout de même), nos trois filles ne l’ont pas. Fabriquées à Roubaix, nées à Tourcoing (mille excuses), Roubaix est une ville qu’elles ont toujours habitée, où elles ont fait leurs études, qu’elles aiment et défendent. Vive Roubaix !
Bonjour,
Merci pour ces mots, cela me fait plaisir de savoir que je ne suis pas le seul. Concernant le poissonnier, il y a un stand sur le marché de l’Epeule et on m’a dit le plus grand bien de lui. Je ne pourrais pas le vérifie car malheureusement, je n’aime pas le poisson. Bientôt, je vais faire une rubrique cuisine avec les produits locaux si cela vous intéresse
Tant mieux pour le poisson et dommage pour vous ! Je vois cet étal chaque semaine quand je vais acheter les fleurs chez Vannah, mais je n’ai jamais essayé. Tout à fait intéressé par une rubrique cuisine-produits locaux, c’est une très bonne idée !
je me reconnais aussi. J’aime ma ville et je fais tout pour « consommer local » aussi. Roubaix est pleine de contrastes et de surprises. Elle m’enerve parfois mais toujours je l’adore.
Mais non, tu n’es pas le seul Thanh !! tu le sais bien 😉
Et je confirme pour le poissonnier de l’Epeule : rien à redire ! 😉
Ne ratez pas le restaurant LOFT 122 rue de Tourcoing à Roubaix dérrière la L.P.A 🙂