L’extension de la Piscine n’est pas une « urgence », mais juste une évidence

 

L'entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

L’entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

Un article de presse a causé lundi 14 avril 2014 un certain émoi à Roubaix : la nouvelle équipe municipale ne ferait plus de l’extension de la Piscine « une priorité », et dès le lendemain on pouvait lire que l’extension serait reportée « sine die » (aucun fondement à cette assertion), aurait « fait plouf » (pur jugement de valeur qui ne se base sur rien).

Je dois avouer avoir été pris au dépourvu par cet article, tellement il est loin de nos ambitions pour la ville. L’extension de la Piscine est une évidence.

Je l’avais dit dès le 1er jour de mon mandat en tant qu’élu à la Culture : il y a continuité de la politique culturelle de la ville. La Piscine est bien entendu la navire amiral du projet culturel de Roubaix, un atout majeur dans son attractivité, et nous n’avons aucune intention de revenir là dessus. A tel point que l’extension du musée faisait partie de notre programme, en parfaite convergence avec celui de l’équipe précédente, ce qui n’a pas été remarqué pendant la campagne d’ailleurs…

J’ajoute que cette extension du musée est indispensable après plus de 12 ans d’ouverture. Face à son immense succès public, la Piscine a besoin de salles d’expositions temporaires supplémentaires, de nouveaux espaces d’exposition, de lieux de stockages plus importants; mais aussi de salles pour l’accueil d’ateliers pratiques pour qu’encore plus de roubaisiens fréquentent le lieu, ou encore pour que les conditions de travail parfois délicates du personnel s’améliorent.

Mais la question qui avait été posée à Guillaume Delbar pour cet article était la suivante : « quelles sont vos urgences pour Roubaix » ? Et oui, l’IUT est une urgence, le moment de la décision approche, il faut savoir le saisir. Oui, Blanchemaille est une urgence; c’est un projet qui démarre de zéro, il doit être absolument pris en compte par LMCU pour avoir une chance d’exister. Oui, Barbieux est une urgence, les berges s’effondrent littéralement sous les pieds des promeneurs, la sécurisation du parc pose question, l’absence de rénovation depuis des années se fait cruellement sentir. Oui, le logement est une urgence, et l’on parle bien de démarrer la résolution des innombrables problèmes de vie quotidienne des locataires roubaisiens, pas de la construction de nouveaux programmes dans 3 ou 5 ans.

A côté de cela, difficile de qualifier l’extension de la Piscine d’ « urgence ». Rappelons que le projet a été initié en 2005, et qu’il fait du surplace depuis plusieurs années, en quête de financeurs. Nous n’avons jamais pensé qu’une fois élus, les financements tomberaient sur Roubaix comme au pays de cocagne. Nous avons pleinement conscience que, même avec une majorité amie à Lille Métropole, le chemin sera long; et le financement communautaire n’est pas la seule piste. Ce chemin démarre aujourd’hui, il a déjà démarré à vrai dire. L’extension de la Piscine est un objectif de notre mandat; nous nous employons déjà à la faire aboutir, mais de grâce mais qu’on ne nous demande pas en 1 semaine d’avoir fait aboutir un projet démarré depuis 9 ans !

C’est le discours que j’ai tenu le jour-même à Bruno Gaudichon, le conservateur en chef du musée, pour le rassurer sur nos intentions; ainsi qu’à Maurice Decroix, le président des Amis du Musée; tous les deux ont parfaitement compris la situation. Je me réjouis de pouvoir travailler avec eux sur ce dossier qui nous tient tellement à cœur, pour Roubaix, pour les roubaisiens.

Une réflexion au sujet de « L’extension de la Piscine n’est pas une « urgence », mais juste une évidence »

  1. Youenn Martin

    Vous semblez mettre en cause plusieurs articles rédigés par notre rédaction. Il est important d’être précis sur les mots.
    – « la nouvelle équipe municipale ne ferait plus de l’extension de la Piscine « une priorité » » Ce n’est pas un conditionnel, en tout cas en ce qui concerne le maire. Guillaume Delbar ne fait pas de ce chantier une priorité. Il l’a dit par téléphone à Charles-Olivier Bourgeot vendredi dernier et n’est pas revenu sur ses propos hier après-midi lors d’un point-presse.
    – « l’extension serait reportée « sine die » (aucun fondement à cette assertion) ». La précédente majorité avait fixé comme date de début de chantier l’été de 2014. Certes, elle n’avait pas inscrit les montants au budget (nous l’avons rappelé dans nos articles. Si l’équipe sortante avait été réélue et que les travaux n’avaient pas été lancés, vous savez très bien que nous l’aurions écrit et je ne doute pas un instant que vous auriez ironisé sur le sujet). La nouvelle ne fixe pas de date, l’extension est bel et bien reportée sine die.
    – « [l’extension] aurait « fait plouf » (pur jugement de valeur qui ne se base sur rien) ». Nous n’avons jamais écrit que le projet avait fait plouf, mais pourrait faire plouf. C’est différent.
    – « Mais la question qui avait été posée à Guillaume Delbar pour cet article était la suivante : « quelles sont vos urgences pour Roubaix » ? » C’est faux. Nous lui avons demandé ses priorités, pas ses urgences.

    Bref. Au-delà de ces précisions de langage (qui affaiblissent cependant votre propos), les questions qui importent sont :
    – quand comptez-vous lancer les travaux d’extension puisqu’ils sont « une évidence » ?
    – obtiendrez-vous de Lille métropole les investissements nécessaires, puisque Roubaix méritait un plan de rattrapage (http://www.roubaix2014.fr/le-programme/roubaix-et-lille-metropole.html) ?

    Je sais que vous êtes nouveau en politique, mais ne soyez pas dupe. Quand un maire explique qu’un dossier n’est pas prioritaire, c’est bien souvent pour le remettre à beaucoup, beaucoup plus tard. C’est le début d’un renoncement. Si l’extension du musée est réellement une nécessité et une évidence, j’espère me tromper. Rendez-vous en 2017 ou en 2018.

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