#Brexit : l’Histoire en direct

C’est finalement un moment assez rare dans une vie d’homme, que d’avoir l’impression de vivre un instant historique, aux conséquences lourdes, où les événements s’enchaînent. Pour ma part, sans doute en novembre 89, et en septembre 2001. Cette impression, je l’ai depuis vendredi matin et le vote du Royaume-Uni pour sortir de l’Union Européenne, le fameux Brexit.

Brexit Economist real

l’iconique couverture de The Economist sur le Brexit

A vrai dire, même les Anglais ne s’en sont pas remis et n’y croient pas encore vraiment, puisque des pétitions réclament un second vote, et que les articles de presse reprennent des témoignages d’électeurs sur le thème « je pensais qu’on allait rester, je ne pensais pas que mon vote pouvait compter, si j’avais su… ». Un peu tard pour une méditation sur la responsabilité individuelle de chaque électeur.

Depuis vendredi matin donc, les événements s’enchaînent à la vitesse de l’éclair : démission annoncée du Premier Ministre, probabilité d’un référendum en Ecosse, annonces sur Gibraltar, troubles au Parti Travailliste, mauvaises nouvelles économiques… Chaque jour amène son lot d’informations nouvelles sur les conséquences du départ du Royaume-Uni dont il faut bien reconnaître que personne n’avait saisi l’ampleur tellement elles paraissent gigantesques. Mais c’est bien cette montagne qu’il va falloir gravir, car on ne pourrait décemment imaginer que le pays revienne sur son vote (même si certains imaginent déjà des scénarios où, in fine, on expliquerait aux électeurs…Drôle de respect de la vie démocratique!).

Brexit Economist

illustration The Economist

Oh je ne pense pas que le Royaume-Uni aille à la catastrophe, loin de là. C’est un pays suffisamment fort pour préparer la sortie, se remettre en ordre de marche et franchir une nouvelle étape de son histoire. Mais tout le monde est persuadé que c’est un événement de cette importance qui vient de se produire, une nouvelle étape majeure dans l’histoire quasi millénaire du pays. Et qu’il faudra quelques années pour se remettre de ce moment probablement difficile. On ne se souviendra sans doute de David Cameron dans quelques années que pour ce pari référendaire hautement risqué et aux conséquences bien incertaines pour son pays…Comme l’explique si bien The Guardian, une « tragédie européenne ».

L’hypothèse la plus lourde serait la tenue d’un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui donnerait cette fois un  « yes » pour l’indépendance de l’Ecosse; le Brexit pourrait donc aussi être la fin du Royaume-Uni. De même, pour qui connaît le fragile équilibre de la paix en Irlande du Nord, on ne peut que s’inquiéter d’un très probable ravivement des tensions entre les unionistes et les républicains, les 1ers plus que jamais attachés à un lien fort avec l’Angleterre et les seconds sentant le vent de l’histoire gonfler leurs voiles.

Alors oui, on est un peu loin de Roubaix dans ce post, mais je dois avouer que l’importance historique majeure et flagrante du Brexit m’incite à relativiser ces derniers jours les vicissitudes de la vie municipale…On y reviendra bien assez vite !

photo Reuters

photo Reuters

 

 

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