Archives mensuelles : décembre 2014

Késako la CLETC…?

La vie politique est aussi faite de ces instances mystérieuses, de ces sigles incompréhensibles, de ces procédures improbables, de ces commissions apparemment feutrées et techniques mais dont on découvre un jour l’importance cruciale.
Les bâtiments du siège de Lille Métropole (photo LM)

Késako  Les bâtiments du siège de Lille Métropole (photo LM)

La CLETC de Lille Métropole vient de connaître sa séance d’installation cette semaine. De quoi s’agit-il? De la Commission Locale d’Evaluation des Transferts de Charges. Eh oui, le sigle même en dit peu sur le rôle réelle de cette commission.
Pourquoi des transferts de charges ? Tout simplement parce que, à l’initiative de l’état et notamment de la loi « Mapam » récemment votée, Lille Métropole va bientôt se doter de nouvelles compétences qui étaient auparavant exercées par les communes. Parmi les premières, l’énergie, la politique de la ville, ou le tourisme. On voit tout de suite qu’il ne s’agit pas de sujets anodins, mais de sujets qui sont au cœur de la vie quotidienne, avec des enjeux financiers ou immatériels colossaux.
Qui dit transfert de compétences, dit qu’il faut soit transférer les agents qui s’en occupent; ou embaucher de nouveaux agents pour s’en occuper. Et aussi transférer les ressources qui permettent de financer ces compétences, c’est à dire isoler dans le budget des villes ce qui correspondaient à ces activités, et le transférer à la métropole. On imagine bien les débats lourds de conséquences que ces transferts peuvent entraîner, mais aussi l’aspect technique de ces débats.
La liste des membres du bureau de la CLETC

La liste des membres du bureau de la CLETC

J’ai été désigné par la ville de Roubaix comme un de ses représentants à la CLETC; et mercredi lors de la séance d’inauguration ma nomination au bureau de cette commission a été validée. Le bureau, composé de 15 membres, est l’instance intermédiaire qui prépare les dossiers qui seront votés par la commission plénière. A ce titre, je serai donc au cœur des discussions de cette instance; et pourrai ainsi faire valoir l’intérêt de Roubaix dans ces transferts, tout en défendant les règles de la communauté.
Ce rôle sera d’autant plus important que les transferts de compétence prévus seront significatifs pour Roubaix, et dès 2015 avec la compétence tourisme. Ce rôle obscur de la CLETC, c’est aussi une garantie pour Roubaix que ces transferts se feront dans le respect de son intérêt…

 

Un bel élan pour la Piscine…

Cette semaine, le Cercle des Mécènes de la Piscine a organisé une conférence de presse (cf ici le communiqué de la ville), et ici l’article de Nord Eclair ) à laquelle il tenait beaucoup, pour annoncer fièrement qu’il avait rempli la mission qu’il s ‘était fixée. Cette mission, c’était réunir la somme de 400 k€ pour financer la salle de l’histoire de Roubaix dans la future extension du musée.

C’était un plaisir de voir à quel point les mécènes se sont engagés dans ce financement, de voir leur réel attachement au musée, et de constater la motivation dont ils ont témoigné. Il faut l’avouer, les mécènes de la Piscine sont eux aussi un peu à part; les dons qu’ils font ont un réel sens, lourd et profond; qui plonge ses racines dans l’histoire des entreprises locales et leur lien souvent organique avec Roubaix. L’histoire du musée, c’est aussi l’histoire de ces riches industriels qui ont commencé à collectionner des œuvres d’art; les mécènes d’aujourd’hui ne font finalement qu’entretenir – et de belle manière !  – une tradition centenaire.
Mais surtout, les Mécènes ont cette vivacité, cette vigueur et cette liberté de ton, qui se traduit par cette conférence de presse autonome, de nous rappeler que EUX ont fait leur part du contrat, et de nous interpeller pour savoir si les autres parties prenantes du musée ont fait ou feront la leur. Il s’agit bien de savoir si, in fine, l’agrandissement du musée qu’ils appellent de leurs vœux aura lieu, et si oui ou non il pourra trouver les financements nécessaires.
Conférence de presse à l'Auditorium de la Piscine (photo Ludovic Maillard pour Nord Eclair)

Conférence de presse à l’Auditorium de la Piscine (photo Ludovic Maillard pour Nord Eclair)

C’est pourquoi aujourd’hui, je veux leur dire que la ville de Roubaix a fait de cet agrandissement l’objectif n°1 du mandat en terme de politique culturelle. Je l’ai dit dans la presse locale cette semaine, la Piscine, c’est un peu la Tour Eiffel de Roubaix, un équipement d’une attractivité énorme; et quand on a un tel équipement sur son territoire, la priorité c’est de lui permettre d’augmenter encore cette attractivité pour qu’il rayonne encore plus.
Depuis plusieurs mois, ma priorité est de nouer les contacts nécessaires, de mettre en avant les atouts de la Piscine, d’en souligner les énormes réussites (l’expo Camille Claudel est un réel carton!), d’expliquer en quoi le projet d’agrandissement n’est pas un luxe ou une lubie mais une impérieuse nécessité, et surtout de démontrer que ce musée a une telle aura qu’il ne peut se cantonner au strict niveau municipal qui est le sien, mais qu’il est plus que légitime que la Métropole, le Département et la Région appuient son développement. Car il faut aussi être clair, comme Guillaume Delbar l’a annoncé récemment dans Dailynord, la ville de Roubaix n’a pas les moyens de financer seule cet agrandissement, et souhaite être épaulée dans ce projet par les autres acteurs publics de la région.
Je remercie donc les Mécènes de nous montrer le chemin, de nous rappeler qu’ils ont eux-mêmes un engagement fort pour ce projet, et j’ai bon espoir, dans les mois qui viennent, de leur annoncer qu’ils seront rejoints dans leur effort par les collectivités territoriales de la région…

Midi en France, soleil sur Roubaix !

Laurent Boyer et le mug "I love RBX" (photo Nord Eclair)

Laurent Boyer et le mug « I love RBX » (photo Nord Eclair)

Oui, je dois l’avouer, j’ai sans doute été un peu ironique quand on m’a annoncé que l’émission de Midi en France, diffusée en fin de matinée sur France3, serait tournée pendant une semaine à Roubaix.

Laurent Boyer n’est pas mon animateur favori; ce n’est pas mon horaire de prédilection pour regarder la télévision; bref ça n’est pas vraiment ma tasse de thé.
Comme j’avais tort ! Le tournage de cette émission a été un vrai moment de bonheur pour la ville. D’abord parce que je n’avais pas réalisé à quel point Roubaix serait présente, pendant 5 fois 1 heure, en direct de la Grand Place. C’était un réel plaisir de voir ce plateau de tournage s’installer, dans le décor du tout nouveau Marché de Noël, avec en arrière plan les bâtiments de la Grand Place.
Je n’avais pas non plus pris conscience que près de 25 sujets différents seraient tournés, pendant lesquels tant d’aspects de la ville seraient mis en avant, en particulier sur les acteurs et équipements culturels qui me tiennent à cœur.
Toute l'équipe de Midi en France sur la Grand Place de Roubaix (photo Nord Eclair)

Toute l’équipe de Midi en France sur la Grand Place de Roubaix (photo Nord Eclair)

Enfin, et surtout, j’ai apprécié la joie simple, naïve, presque enfantine, d’entendre enfin parler de ma ville de manière positive, enjouée, sympathique; et non par les habituels clichés négatifs que je ne reprendrai pas ici. Ce qui paraît presque normal dans toutes les villes de France m’a paru extraordinaire et m’a enchanté pour Roubaix, signe du chemin qu’il nous reste à parcourir… Comme il se doit, tout le monde n’a pas été de cet avis, et certains mauvais esprits ont déploré une image kitsch, un Roubaix artificiel, et une émission « qui ne parle pas des vrais problèmes des roubaisiens ». Disons le franchement : si l’on veut – comme tout le monde je crois – améliorer l’image de la ville pour en développer l’attractivité, c’est bien de ce genre d’émissions et d’images dont nous avons besoin pour Roubaix. Nous ne connaissons que trop ses aspects difficiles, il n’est pas honteux de communiquer sur ses nombreux aspects positifs !
Au global, je dis bravo et merci à Midi en France pour cette semaine passée parmi nous, merci pour cette bonne humeur, merci pour cette dose de sympathie et de positivité que vous avez amenée à la ville.

Ma « Nuit des Arts » à Roubaix en 10 étapes…

Oui, la « Nuit des Arts » est sans doute un des événements les plus sympathiques du calendrier roubaisien, et l’édition de décembre 2014 n’a pas dérogé à la règle. C’est ce moment magique où, même à une heure avancée, les lieux culturels roubaisiens sont remplis, et où presque toute la ville devient un lieu culturel, que ce soit un restaurant, un centre d’affaire, une ancienne forge ou l’hôtel de ville 🙂

Je vous livre ici mon week-end en 10 moments, par forcément les meilleures expos ni les plus belles oeuvres, mais les endroits et les rencontres qui m’ont le plus marqué. Désolé pour les autres lieux que je n’ai pas inclus, ou ceux que je n’ai pas pu aller voir; ce sera pour la prochaine fois !

1. Le lancement chez Laurent Houssin

Laurent Houssin avait invité près de 60 artistes à exposer à « La Porte à Côté », c’est à dire en gros dans son couloir. Et c’est bien sûr extrêmement sympatique de voir tout ce beau monde les uns à côté des autres sur les murs, les portes, le plafond, dans le salon. Je retiens la belle sculpture de Delphine Vanpoperinghe avec qui j’ai longuement discuté (Delphine, pas la sculpture, enfin vous aviez compris).

Delphine Vanpoperinghe

Delphine Vanpoperinghe

2. A l’inauguration du Salon des Artistes Roubaisiens

C’est une institution, qui en est à sa 85ème édition, et c’est avec une vraie émotion que je l’ai inauguré dans la salle Pierre de Roubaix de l’hôtel de ville. Un moment d’histoire de la ville, mais surtout beaucoup de monde et un vrai plaisir des artistes de voir leur oeuvres présentées…

Au Salon des Artistes Roubaisiens

Au Salon des Artistes Roubaisiens

 

3. Un déjeuner au Métropolitain

Oui, les restaurants sont pleins pendant ce week-end à Roubaix, et c’est tant mieux. En plus, quand ce sont ceux qui participent et qui exposent, c’est encore mieux. Au Métropolitain, on mangeait sous l’inspiration street art de 4letters, et c’était un plaisir…

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4letters au Métropolitain

4. Découvrir un nouveau lieu, le « 52 »

C’est au 52 de la rue du chemin de fer, non loin de la place de la gare, que Régis Marie a mis en place 2 superbes installations; l’une, Eco-Cimetière; l’autre, Tut tut vroom vroom, tournée pendant un embouteillage. Une vraie vision forte, un lieu et un artiste à découvrir.

Régis Marie

Régis Marie

5. L’herbe rouge, chez Arielle Lévy

D’abord parce que c’est toujours une joie de discuter avec Arielle, qui vient de recevoir de la CCI le Mercure d’Or 2014 dans sa catégorie, et dont l’énergie et la motivation à faire avancer le projet de L’herbe rouge font plaisir à entendre. Mais aussi pour le succulent buffet vietnamien qu’avait préparé sa stagiaire, et surtout pour les magnifiques photos patrimoine de Victor Cavasino, une belle découverte.

Victor Cavasino

Victor Cavasino

6. La Piscine

C’est bien sûr le centre névralgique de cette nuit des arts, et hier soir il y avait 2 belles nouveautés à y découvrir : d’abord le traditionnel « Arbre de Noël » de la Piscine. Enfin, pas si traditionnel que ça. Depuis plusieurs années, la Piscine invite un artiste à mettre en place une installation sur ce thème. Bien peu choisissent un arbre, et Pierre-Alexis Deschamps cette année n’a pas failli à cette tradition, puisque c’est une sorte d’assemblage de séchoirs qui tient lieu d’arbre. Personnellement, l’oeuvre m’a parlé et m’a touché, mais d’autres ne sont pas du même avis…Faites vous votre propre idée !

La Buanderie, Pierre-Alexis Deschamps

La Buanderie, Pierre-Alexis Deschamps

Et puis c’était l’inauguration de la 2ème exposition de la série « l’Adieu aux armes » sur la guerre de 14-18, cette fois avec Délit Maille et son extraordinaire armée de soldats en laine. On pressentait sur les photos et les extraits déjà vus que ça allait être remarquable, mais on était en dessous de la vérite. La force émotionnelle de ces soldats qui sont loin d’être des poupées est incroyable, il faut l’admirer en détail, se mettre au niveau du sol, et penser aussi à ces 500 tricoteuses du monde entier qui se sont réunies pour aboutir à cette oeuvre. A voir d’urgence

Délit Maille

Délit Maille

7. Le Camion

Il faut aller jusqu’à la rue Archimède où se situe le Camion, vraiment. Parce qu’on y découvre un autre Roubaix culturel. Un peu moins clinquant, un peu plus roots, un peu plus vrai et authentique sans doute. Des enfants du quartier vous indiquent dans la cour que le lieu d’expo est à l’étage. Et là, dans cette salle sans glamour qui nous rappelle très directement que le lieu est une ancienne école, les formidables photos Instagram de Jean-François Deroubaix, un ancien photographe de chez Gamma qui s’est reconverti dans les photos d’entreprise, et dans la publication directe sur Instagram de scènes de vie. Fascinant.

jean-François Deroubaix

jean-François Deroubaix

8. Le Non-Lieu

Changement complet d’atmosphère, bain de foule dans une ambiance industrielle, rock, alternative, avec plus de 60 artistes qui exposent leurs petits formats dans tous les recoins de la forge Cavrois Mahieu. Ca fourmille d’idées et de gens dans tous les sens, la musique est forte, la bière coule à flot, on discute avec les artistes, les oeuvres présentées sont très abordables, on ne se prend pas la tête, on passe un excellent moment. Les installations sont souvent malignes, comme ce mur d’autoportrait pris sur le vif par Régis David, ou les architectures urbaines miniatures de Pat Lesza…

L'ambiance indus du Non Lieu

L’ambiance indus du Non Lieu

 

Pat Lesza

Pat Lesza

9. La Condition Publique

Comment oublier dans cet itinéraire la Condition Publique, puisque c’est là que se passe LA braderie de l’art, l’événement majeur de cette Nuit des Arts, qui attire année après année des milliers de personnes, toujours attirées par cette création sur le vif, par ce contact direct avec l’artiste, par l’ambiance unique des gens et du lieu, par le principe de l’utilisation de matériau recyclés, aussi par les prix somme toute modiques, par la variété des propositions artistiques…Un grand coup de chapeau à la #BDA !

Un exemple emblématique de tout celà : une chaise en bouchons de liège…

Du mobilier de recyclage à la Braderie de l'Art...

Du mobilier de recyclage à la Braderie de l’Art…

10. Le Conservatoire

Puisque toutes les bonnes choses ont une fin, le pot de clôture de cette Nuit des Arts se déroulait au Conservatoire de Roubaix, qui accueillait pour la première fois une exposition, et laquelle ! C’est le plasticien Nicolas Tourte qui avait invité une vingtaine d’artistes à investir les lieux pour son exposition « Dakota », et c’était un enchantement de voir comment les oeuvres sélectionnées dialoguaient avec les lieux de ce conservatoire superbement rénové. Les Phalènes sur les murs de l’escalier, légères et poétiques; ou cette vidéo projetée très exactement sur un imposte intérieur m’ont plongé dans une réelle contemplation…

Phalènes

Phalènes

L'installation 888 de Nicolas Tourte dans l'Auditorium

L’installation 888 de Nicolas Tourte dans l’Auditorium

 

Conclusion

La Nuit des Arts, en quelques années, est devenu un événement culturel majeur de Roubaix, à l’occasion de laquelle de nombreux métropolitains la découvrent sous un jour souvent inédit. Au delà du rayonnement culturel qu’elle assure et qui me ravit, il y aussi un effet d’entraînement sur l’activité de la ville, commerce, restauration, qui est indéniable. C’est enfin une occasion qui tisse les liens entre des acteurs très divers et permet une réelle coopération. C’est une opération précieuse qu’il faudra veiller à développer encore.