Archives mensuelles : juillet 2014

Voir Roubaix et mourir…

cimetière et conservateur

photo Nord Eclair

Il y a des sujets qui vous tombent dessus, comme ça, un beau jour, sans qu’on s’y attende le moins du monde, et l’on sait tout de suite que ce sujet va vous accompagner pendant des années, parce qu’il vous correspond.

J’ai eu un flash de ce genre ce soir. J’étais invité à une réunion sur la rénovation des chapelles du cimetière de Roubaix, en tant qu’élu à la Culture et au Patrimoine. J’y allais moyennement convaincu, j’avais même vaguement envisagé de me faire porter pâle et de laisser Véronique Lenglet, la conseillère municipale déléguée au Patrimoine, suivre le dossier.

entrée

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Mal m’en aurait pris, car au bout de quelques minutes, j’ai senti que le sujet du cimetière était l’un de ces sujets qui vous tombent dessus, comme ça, un beau jour, etc. Et pourtant je ne suis pas spécialement fasciné par ceux-ci, je n’ai pas de défunts que je visite régulièrement au cimetière de Roubaix. Mais plus la réunion avançait, plus la variété des thèmes abordés, le croisement des problématiques, le foisonnement des implications, me surprenaient et me ravissaient.

photo Voix du Nord

photo Voix du Nord

Avec ce cimetière, on touche bien sûr au patrimoine, à l’art et à la création, à la famille, au lien intergénérationnel, au souvenir des guerres et des anciens combattants, au religieux, à l’évolution des pratiques sociales, aux roubaisiens d’origine étrangère, à l’histoire économique de la ville, au tourisme, aux espaces verts, au paysage, à l’attractivité de la ville; bien sûr aux finances de la ville, à la situation économique des roubaisiens, à la communication de la ville, à l’innovation politique et municipale, aux questions juridiques, à l’architecture…

Mais le plus frappant, le plus plaisant peut-être, c’est qu’on touche aux choix à moyen, long et très long terme. Les décisions à ce sujet commenceront à peine à porter leur effet sur le mandat, on parlait finalement de chapelles construites au début de la 3ème République, de concessions qui pourraient aller au delà de 2050, alors mon simple mandat de 6 ans paraît à la fois bien léger au regard de ça, et en même temps c’est sans doute aujourd’hui que j’ai vraiment commencé à toucher du doigt le mandat républicain, la permanence dans laquelle il se situe, la pérennité qu’il confère à certaines décisions. Comme une leçon d’éducation civique. On devrait s’intéresser beaucoup plus aux cimetières…

 

La fusion Nord Pas de Calais / Picardie est une chance pour nous !

La proposition du PS de fusionner la région Nord Pas-de-Calais et la Picardie, j’y suis très favorable !

Les régions proposées par les députés PS

Les régions proposées par les députés PS

Le petit Nord Pas-de-Calais face aux régions mastodontes

 J’ai été très étonné par la première proposition qui prévoyait que le Nord-Pas-de-Calais reste seul. Avec seulement deux départements, nous aurions été complètement disqualifiés aussi bien en termes d’envergure que de pouvoir économique.

 Qu’aurait fait le petit Nord-Pas-de-Calais face à des régions mastodontes comme le Languedoc-Roussillon qui a fusionné avec le Midi-Pyrénées ou le Poitou-Charentes qui a rejoint le Limousin et l’Aquitaine ?

 Nous n’aurions pas atteint la taille critique pour exister, ni en France, ni au sein de l’Europe.

 Des régions qui se ressemblent

 Le Nord-Pas-de-Calais compte deux départements, la Picardie, trois. Ce rassemblement de cinq départements va permettre d’enclencher une vraie dynamique entre des zones qui se ressemblent.

 Les difficultés économiques rencontrées par les habitants de la Somme, victimes de la désindustrialisation, sont du même ordre que des anciens bassins miniers  ou des anciennes terres textiles comme Roubaix par exemple. Tout comme les déserts de population qui jalonnent notre territoire !

 Même sur le plan géographique, il y une unité symbolisée par le canal Seine-Nord qui pourra, dans le futur représenter un bassin d’emploi très important.

Conférence de presse de Martine Aubry du 18 juillet 2014

Conférence de presse de Martine Aubry du 18 juillet 2014

L’opposition de Martine Aubry ? Du pur calcul politique

 Pour la maire de Lille, cette fusion est une absurdité car, justement, elle est celle de deux régions en grandes difficultés économiques et sociales. Mais c’est une fausse raison.

 Martine Aubry voit la fusion avec la Picardie comme une porte ouverte pour le Front national. Mais, il n’y a pas qu’en Picardie que le FN est fort ! Les résultats des dernières élections européennes le montrent.

 Avec ou sans cette fusion, la question de la montée du FN va se poser et cette réaction autiste n’est pas bon signe. C’est une manière de se voiler la face et donc le meilleur moyen pour que le parti de Marine Le Pen progresse dans nos territoires. On l’a bien vu à Hénin Beaumont où, après des années de progression, le FN a fini par s’imposer.

De toute façon, le Nord, historiquement à gauche, est en train de changer.

Roubaix, par exemple, est une ville marquée historiquement à gauche. Depuis les dernières municipales, elle est dirigée par un maire UMP. Les électeurs n’ont plus peur de faire bouger les lignes qui existaient depuis des décennies. À quoi bon le nier ?

La peur panique du FN, c’est encore le meilleur moyen de le faire progresser !

Article paru originellement dans LePlus et édité par Mathilde Fenestraz

Au gala 2014 de « Dans la rue la danse »…

D’accord, ce n’était qu’un gala de fin d’année d’une école de danse, « Dans la rue la danse ». Mais comme on est à Roubaix, et que c’était du hip hop, ça faisait quand même une salle Watremez complète, soit 900 sièges me semble-t-il…

La salle à l'entr'acte

La salle à l’entr’acte

Plusieurs choses m’ont particulièrement impressionné dans ce gala :

. le public est assez différent de celui des autres manifestations culturelles auxquelles j’ai assisté. Plus familial, plus populaire, mais pas que. Aussi une frange moyenne / aisée qu’on ne s’attendait pas à voir là. Plutôt bon signe pour l’association de voir qu’elle attire des publics variés.

2014-06-28 22.02.05

. l’attachement des élèves à leur professeur est impressionnant. Il fallait entendre les filles hurler le nom de leur prof dès qu’il montait sur scène pour en être persuadé. Quelle ferveur :)!

. la présentation progressive des groupes selon l’âge et le niveau permettait de bien se rendre compte que tout cela n’a rien de simple, et qu’il fallait bien quelques années pour commencer à assurer une prestation comme celle-là :

En tout cas, pour une association « historique » de Roubaix dans la danse hip hop, Dans la rue la danse fait preuve d’une belle vitalité qu’on lui souhaite de garder !

 

La visite au Ministère, J-4

C’était une simple éventualité hier, cela a été confirmé aujourd’hui : je suis attendu à 9h30 mardi prochain au Ministère de la Culture pour être reçu par la Ministre, Aurélie Filipetti.

Aurélie Filipetti, ministre de la Culture et de la Communication

Aurélie Filipetti, ministre de la Culture et de la Communication

Plus précisément, je ferai partie d’une délégation de l’AMGVF (quoi, tu connais pas l’Association des Maires des Grandes Villes de France ? tss…) où je représenterai Roubaix, Guillaume Delbar ne pouvant y prendre part.

Il va s’agir de s’entretenir avec Mme Filipetti des conséquences pour les grandes villes des négociations sur l’assurance chômage (en clair, de l’impact financier des conflits avec les intermittents du spectacle), des modalités de la décentralisation culturelle, de la reconnaissance du Conseil des Collectivités Territoriales pour le Développement Culturel, et de différents points d’actualité législative. Eh oui, il faut bien l’avouer, ça ne vend pas du rêve. Ceux qui croient qu’on va au Ministère de la Culture pour parler art et littérature se mettent le doigt dans l’oeil…

Et à vrai dire, tous ces sujets sont loin d’être étrangers à Roubaix. J’ai débattu le week-end dernier de l’accord du 22 mars 2014 avec les représentants des intermittents et des directeurs de structures culturelles pendant 1 h sur Radio Boomerang pendant le festival Pile au Rendez-vous; le rôle respectif de l’Etat, de la Région, du Département, de la Métropole (lilloise) et de la Ville est quasiment présent dans tous les sujets que j’aborde en tant qu’adjoint, et sera un enjeu majeur de la gestion des établissements culturels de Roubaix dans les années qui viennent.

Le ministère de la Culture et l'oeuvre "Mille plateaux" de Daniel Buren

Le ministère de la Culture et l’oeuvre « Mille plateaux » de Daniel Buren

Mais, avouons-le, en tant que récent élu à la Culture, ce rendez-vous au Ministère a un côté « Audience avec le Pape à Rome » tout à fait sympathique. J’aurais du mal à jouer au blasé et à dire que ça ne m’impressionne pas un peu. Dans quelques années peut-être, mais pour mardi honnêtement l’émotion sera au rendez-vous. Rassurez-vous, j’apprendrai vite.

Je vous tiens au courant de tout ça bien sûr !

« J’ai l’honneur de présenter ma candidature à la présidence de la Condition Publique »

Hier soir, jeudi 10 juillet 2014, le Conseil d’Administration de la Condition Publique, Etablissement Public de Coopération Culturelle réunissant la région Nord Pas de Calais, Lille Métropole et la Ville de Roubaix, devait élire son nouveau président suite au renouvellement de près de 2/3 de ses membres en raison des élections municipales et communautaires de mars dernier.

Le Conseil d’Administration m’a fait l’honneur de valider à l’unanimité ma candidature à la présidence, pour un mandat de 3 ans.

Avec Anne-Isabelle Vignaud, la directrice de la Condition Publique

Avec Anne-Isabelle Vignaud, la directrice de la Condition Publique

J’ai fait l’intervention suivante pour expliquer ma candidature et donner des premiers éléments de ma vision de la place et de la mission de la Condition Publique :

« J’ai l’honneur de vous présenter ma candidature à la présidence du Conseil d’Administration de la Condition Publique, et ce pour 3 raisons principales.

La 1ère, c’est que traditionnellement depuis la création de l’EPCC, il revient à un élu roubaisien de présider cette instance, et qu’il me semble que tous les partenaires de l’EPCC sont d’accord pour continuer de la même manière. Une des spécificités de la Condition Publique, c’est à la fois son rayonnement métropolitain et régional, mais aussi son enracinement local, ici, dans le quartier du Pile; et un élu roubaisien est sans doute le mieux placé pour gérer cette dimension.

La 2ème, c’est qu’en tant qu’adjoint à la culture de Roubaix, la Condition Publique est un des équipements phares de la ville, et qu’il est  légitime que j’en assume la présidence, comme je préside déjà le Colisée, et suis l’élu de référence de la Piscine, afin d’assurer autant que faire se peut la coordination entre les équipements, veiller à leur complémentarité; bref ce qui s’appelle mettre en place une politique culturelle.

Je n’oublie pas toutefois que je siège à ce conseil en tant qu’élu communautaire de Lille Métropole; et j’aurais à cœur que la Condition Publique, si elle reste enracinée dans son territoire qu’est le quartier du Pile, veille à conserver et à augmenter son rayonnement métropolitain, régional et national.

La 3ème raison, la plus personnelle et la plus intime peut-être, et sans doute pour moi par là même la plus importante, c’est que c’est à la Condition Publique que j’ai connu les émotions les plus variées et les plus fortes de ma vie culturelle roubaisienne. Le concert dans la rue couverte de Manu Chao, la soirée « Fashion Week is Cancelled » en décembre 2003 avec le set des 2 Many DJ’s, les pique nique fooding, les braderies de l’art, l’incroyable découverte de la végétation sur les toits, les concerts de l’alimentation, le concert « Nouvelle Vague », plus récemment le week-end conditions extrêmes sur le skate et la saison « Don’t think », le pile au rendez-vous de l’an dernier avec les formidables interventions de Parkour59, et encore la semaine dernière le « Camping Complet » de Christophe Piret, où les 20 minutes passées chez Soubeda, à quelques mètres de la Condition Publique, m’ont à la fois ému, touché, fait sourire, évoqué des sentiments forts et contradictoires, et donné envie de goûter son gâteau au lait et au vinaigre.

Ces émotions variées, fortes, précieuses, j’aimerais que d’autres les vivent aussi, et que la Condition Publique soit dans les années qui viennent pour beaucoup ce lieu étrange, atypique, indéfinissable et au final si beau.

Vous l’aurez compris, au final, c’est avec beaucoup d’émotions que je vous présente ma candidature à la présidence du Conseil d’Administration.

Je vous remercie de votre confiance. »

Je vais donc échanger régulièrement avec Anne-Isabelle Vignaud, la directrice de la Condition Publique, pour suivre avec elle la vie de l’équipement, et veiller à ce que les grandes orientations évoquées dans mon intervention soient prises en compte – elles le sont déjà en grande partie – dans la gestion de la Condition Publique.

J’en profite aussi pour remercier Abdelali El Kasri pour son aide dans la préparation de cette intervention.

 

 

L’opération « Renommage Médiathèque » reprise dans Nord-Eclair

Mon post de blog sur le sujet a retenu l’attention de Bruno Renoul, qui a publié dans Nord-Eclair un article à ce sujet :

http://www.nordeclair.fr/info-locale/roubaix-la-ville-cherche-a-donner-un-nouveau-nom-a-la-ia50b12891n444171

Et si on trouvait ensemble un nouveau nom à la Médiathèque..?

La Médiathèque de Roubaix est un équipement phare de la ville, vous le savez déjà. Une des 10 de France à s’enorgueillir du label “Bibliothèque Numérique de Référence”, elle va bientôt se lancer dans un an de travaux qui vont radicalement la transformer.

mediatheque-facade

Le rez-de-chaussée sera totalement rénové, et accueillera tout d’abord une zone de prêt et retour centralisée et en partie automatisée, en utilisant la technologie RFID. L’actuelle triste salle de lecture fera place à un pimpant café et sa salle, qui pourra donner directement sur le patio si le temps le permet. L’arrière du rez-de-chaussée sera accessible au public pour la zone bande dessinée, et une salle de périodique avec des accès informatiques sera aussi installée sur le côté droit. Enfin, cerise sur le gâteau, une salle de spectacle d’une centaine de place sera installée sur le côté gauche.

C’est donc une médiathèque flambant neuve et surtout pleine d’innovations que nous connaîtrons dans une année à peu près.

Tellement pleine d’innovations que Véronique Lenglet, conseillère municipale déléguée en charge de la Médiathèque, et moi-même nous sommes demandé si l’appellation “Médiathèque” ou “Médiathèque de Roubaix” continuait à lui correspondre. Et nous nous sommes dit que non. Que c’était assez réducteur. Que si le prêt de documents restait une partie importante de son activité, elle ne représentait pas tout, et surtout que dans les années à venir cette partie allait sans doute diminuer, au profit d’activités culturelles, de documents électroniques, de bibliothèque numérique, ou simplement d’un concert ou d’un café.

Et je ne parle même pas du fait que les Archives Municipales sont rattachées à la Médiathèque, ce que peu savent.

D’où notre idée qu’il fallait donner un vrai nom à l’équipement, moins descriptif, moins utilitaire; plus évocateur et plus en phase avec sa nouvelle vocation. Pour bien signifier que c’était une nouvelle vie, une étape majeure dans l’histoire de l’équipement.

Pour ce faire, il nous a semblé judicieux de laisser la parole aux roubaisiens impliqués dans la vie de la Médiathèque. Nous allons donc réunir dans les jours et semaines qui viennent un groupe composite, avec des représentants des usagers, des employés de la Médiathèque, des acteurs culturels de la ville, des artistes, des écrivains, des jeunes, des étudiants, et tâcher de les faire réfléchir ensemble à un nouveau nom. Nous ne ferons pas appel à une agence marketing spécialisée en naming ou autre, nous faisons confiance à la créativité collective des roubaisiens…

Qu’en sortira-t-il ? Je ne le sais pas encore. Mais peut-être trouveront-ils LE nom qui fait tilt, et que les roubaisiens utiliseront comme une évidence dans quelques années, se demandant comment ça s’appelait avant. On vous tient au courant !