Archives mensuelles : décembre 2013

Chez Dubois la bonne soupe…

La soupe est bonne chez Pierre Dubois…C’est sans doute ce que s’est dit Elisabeth Beaugrand, adhérente UMP, dont on annonce aujourd’hui la présence sur la liste du maire sortant, Pierre Dubois, PS.

Elisabeth Legrand, photo Nord Eclair

Elisabeth Legrand, photo Nord Eclair

Pourquoi un tel ralliement, assez surprenant pour celle qui a été suppléante de candidats UMP à d’autres scrutins, à celui qui est donc en quelque sorte son ennemi de toujours ? S’agit-il d’une évolution de ses convictions politiques, après tout seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ? Pas vraiment, « je reste une femme de droite », dit-elle. D’un désaccord de fond avec les représentants locaux de la droite et le candidat investi Guillaume Delbar  ? Pas vraiment non plus, à part un (très) vague « pas convaincu par le discours et par l’équipe ».

Ça, c’était avant…

La réalité est plus prosaïque : elle en a marre d’être dans l’opposition, et Pierre Dubois lui a proposé un poste. Pour le reste, c’est plutôt minimum syndical des 2 côtés. Trop content d’annoncer un ralliement, Pierre Dubois vante mollement sa personnalité et son engagement. Guère plus de détails sur la manière dont cette « femme de droite » va s’insérer dans son projet « socialiste ». Du côté d’Elisabeth Beaugrand, elle « apprécie l’homme » et « en a marre d’être dans l’opposition ». Difficile d’envisager un plus petit commun dénominateur pour être présent sur une liste.

Ce ralliement pose une vraie question sur la logique politique de Pierre Dubois dans ce scrutin. Visiblement, lui qui exclut de sa liste les camarades du PS parce qu’il n’a pas assez « confiance » en eux (même s’il s’agit de son propre 1er adjoint), ne voit aucun inconvénient à placer, à un poste éligible, une figure locale qui lui a toujours été opposée. On appréciera la logique politique.

Un rassemblement plus facile avec l’UMP qu’avec le PS ? photo ville de Roubaix

De la même manière, lui qui n’arrive pas à rassembler ni le Front de Gauche, ni les Ecologistes, ni même son propre parti sur sa liste, se targue tout à coup de sa capacité à rassembler, obtenue principalement en proposant un poste d’adjoint(e). On a connu des rassemblements plus sincères.

Une Mairie de Quartier vaut bien un renoncement, et on comprend bien la démarche d’Elisabeth Beaugrand, guidée sans doute par une sincère envie d’agir. En revanche, du côté de Pierre Dubois, il semble bien que l’appât d’une belle « prise de guerre » ait primé sur toute considération de logique politique, de projet pour la ville ou de prise en compte de l’histoire.

Comme toujours, les Roubaisien(ne)s jugeront…

6 mois en V’Lille électrique à Roubaix

V_Lille

Photo Jean Miaille

Déjà 6 mois que j’arpente les rues de Roubaix sur un V’Lille électrique, c’est l’occasion d’en tirer un premier bilan et de voir Roubaix sous un autre angle, celui d’un cycliste.

La première bonne surprise, c’est que j’utilise toujours mon V’Lille au bout de 6 mois, c’est à dire en plein mois de décembre, ce qui n’était pas gagné d’avance. L’hiver clément y est certes pour beaucoup, mais c’est néanmoins la preuve que le vélo est un moyen de transport crédible même en hiver.

Autre satisfaction : mon V’Lille est toujours là, entier, non volé, non dégradé. Sans sombrer dans la paranoïa, cela pouvait être une crainte. En pratique, pas vraiment. J’utilise d’abord des moyens de protections efficaces (antivol en U). J’accroche le V’Lille à des supports solides, si possible dans des endroits bien exposés. A ce titre, on peut quand même remarquer que les arceaux de sécurité sont un peu les parents pauvres du centre-ville. Il y en a quelques uns sur la Grand Place en face du Petrus, d’autres en face de l’entrée de côté de l’Espace Grand Rue (dégradés), et sinon c’est plutôt au petit bonheur la chance sur des grilles, des poteaux de signalisation, etc. Pour le centre ville, j’utilise aussi le parking de l’Espace Grand Rue, où l’emplacement pour les 2 roues se situe juste en face du local de gardiens, ce qui est assez sécurisant. Le box fermé pour vélo nécessite de faire appel à un gardien qui se déplace, c’est donc lent et peu pratique (et assez dommage).

On peut aussi espérer qu’arrivent bientôt à Roubaix les parkings sécurisés Transpole comme il en existe déjà à Croix (place de la République); je crois avoir lu que c’était prévu à la station de Métro Epeule Montesquieu et c’est une bonne chose.

Autre point : l’aménagement routier. Et je dois reconnaître qu’il se défend; qu’il est même plutôt plus développé à Roubaix que dans les communes avoisinantes. Les sens inverses réservés aux vélos sont une vraie bonne idée pratique et sécurisante, et je souhaiterais qu’il en soit aménagé encore plus. Néanmoins, il y a vraiment peu d’axes où l’on se sente en insécurité en vélo.

VLille Lebas

Boulevard Lebas (photo Nord Eclair)

A noter quand même le fiasco (de mon point de vue) du nouvel aménagement routier du Boulevard Beaurepaire, puisqu’il ne comprend de piste cyclable que lorsque les voies de bus sont matérialisées, et que sinon on continue à devoir partager la route avec les voitures sur une portion où la vitesse est souvent élevée, sans même au moins une piste tracée sur les côtés. Vraiment décevant.

Enfin, notons aussi qu’en vélo électrique, à Roubaix, on circule à peu près aussi vite qu’une voiture, même en respectant les feux rouges et la signalisation (je vous entends déjà !). Dans une ville qui fait maximum 5 km sur 4, les temps de trajets sont fort proches et on ne saurait prendre argument de la lenteur pour refuser d’utiliser un vélo.

Autre point noir : l’état de certaines rues, et non des moindres, fait que la circulation en vélo y est parfois cahotique, voire dangereuse. La rue du Général Sarrail (entre la Mairie et l’IUT) est remplie d’ornières sur le côté droit, qui oblige à rouler très lentement, ou au milieu de la route. Idem sur le bas de la rue Inkermann, à l’arrivée sur la place du Trichon, dans un triste état. Quant à la rue du Curoir, il faut un VTT bien amorti pour imaginer l’emprunter à vélo tellement elle est défoncée. Le mauvais entretien de certaines rues, regrettable mais pas dramatique quand on roule en voiture, est très pénalisant quand on roule à vélo.

Terminons néanmoins sur une note positive, puisque ces 6 mois à vélo m’ont permis, heureuse conséquence de rouler à vitesse lente et en plein air, de découvrir de nouveaux endroits charmants ou insolites de notre belle ville : la tranquillité de la rue Philibert Delorme, les restaurants de la rue Nain et de la rue de l’Ermitage, les étendues encore vierges de l’Union, la petite vie de quartier de la contre-allée de la rue d’Avelghem…et sans doute tant d’autres encore à venir !

VLille Dacia

Photo Ville de Roubaix

Et vous, avez-vous des expériences en 2 roues à Roubaix à partager ?

Pierre Dubois : une entrée en campagne révélatrice

Le premier document de campagne de Pierre Dubois a donc été distribué ce week-end par les équipes militantes du PS. C’est un feuillet A5, qui porte au recto une photo couleur du candidat, assez réussie à vrai dire, et est surprenamment vierge au verso. Les mauvaises langues diront qu’il a ainsi réussi à faire à la fois son bilan et son programme sur la même page…

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Je pense néanmoins que ce document est plus significatif qu’il n’y paraît. En bon adepte des théories de la communication, c’est un bel exemple de « Unique Selling Proposition » que nous livre ici Pierre Dubois. Kesako ? C’est la théorie qui dit qu’un message publicitaire (ou ici, de marketing politique), pour être efficace, ne peut et ne doit porter qu’une seule idée, la plus pertinente, celle qui marquera la cible. Pas trois ni deux, juste une, sinon le message perdra quasiment toute efficacité. Cette promesse « ne doit pas pouvoir être utilisée par la concurrence » et doit être « basée sur un élément réellement différenciateur ».

L’USP de Pierre Dubois est donc claire : sa promesse politique, c’est purement et simplement qu’il est le Maire de Roubaix – candidat du Parti Socialiste. Effectivement, cet élément est incontestable, ne peut être utilisée par ses concurrents, et est réellement différenciateur.

Le problème, c’est qu’on comprend bien que ce sera là son seul discours, son positionnement de campagne, la différence par laquelle il compte l’emporter : votez pour moi parce que je suis déjà maire socialiste. C’est donc une campagne de pure continuité, d’héritage, de pleine approbation de la politique menée et des actions qu’il a conduites dans la ville pour le formuler positivement; d’immobilisme et de manque de volonté politique si l’on veut voir le côté négatif.

Au delà de cette interprétation, on pourra aussi gloser sur l’absence totale de modalités de contact sur ce document, ni adresse, ni mail, ni site; comme si le contact entre les électeurs et le candidat apparaissait comme secondaire pour lui; ou comme une confirmation du syndrome de la tour d’ivoire qu’on reproche souvent à un maire en place et qui semble être le cas ici. Ne parlons même pas des réseaux sociaux, tant il paraît clair qu’ils sont à des années lumière des préoccupations de Pierre Dubois.

Je ne doute pas que les futurs documents du candidat Dubois porteront un slogan, des propositions; mais je pense néanmoins que cette entrée en matière dit beaucoup de choses sur sa campagne. Après tout le thème de la continuité n’est pas absurde dans une ville qui a massivement voté pour François Hollande aux dernières élections présidentielles. Reste à savoir si cela suffira pour des élections municipales dont les ressorts et les enjeux sont tout autres qu’une élection nationale.

Ça balance pas mal à Roubaix (3) : la Braderie de l’Art

Cette chronique « Ca balance pas mal à Roubaix » de ce qu’on pourrait appeler « le week-end des Arts » ne peut que s’achever sur son point fort : la Braderie de l’Art, à la Condition Publique.

C’est maintenant devenu une institution, et la foule bigarrée qui se presse à des heures indues dans les halles de la Condi montre bien le succès de l’opération. De quoi s’agit-il pour ceux qui ne connaîtraient pas ? Pendant 24 h, du samedi soir au dimanche soir, les 2 grandes salles de la Condition Publiques sont remplies de stands d’artistes, qui doivent produire sur place des oeuvres sur le support de leur choix, pourvu qu’il s’agissent d’objet ou de matériau de récupération, et qui sont vendues entre 1 et 300 €.

Concrètement, il s’agit donc d’un joyeux bordel de ferrailleurs, de fabricants de lampes dont l’abat jour est une moitié de jerrycan, de détourneurs de  boîtes de camembert, de street artists, de sculpteurs en feuilles de papier, d’assembleurs de Lego, et des mille et une autres idées bizarres, charmantes, absurdes, laides, superbes que peuvent avoir les artistes présents.

Le public adore, car on voit la création se faire, le contact avec les artistes est direct et simple, qu’on peut acheter une « vraie » oeuvre sans se ruiner; et que sinon on peut aussi flâner dans une ambiance arty à la berlinoise une bière à la main jusqu’à très tard…

Ma sélection perso :

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Ça balance pas mal à Roubaix (2) : La Piscine et la Nuit des Arts

Ce week-end groovy à Roubaix, c’est aussi l’occasion de faire le tour des galeries, lieux d’exposition temporaires, et bien sûr de « notre » fameux musée, La Piscine (ou plutôt, comme personne ne le dit jamais, « Musée d’Art et d’Industrie – André Diligent »).

On se dirige bien sûr de suite vers l’exposition du moment « Le siècle d’or de la peinture danoise », qui donne le la à toute la saison culturelle roubaisienne. Et c’est peu dire qu’après les fastes de Picasso ou de Chagall l’an dernier, c’est plutôt une douche froide qui nous attend.

Le « siècle d’or » en question paraît bien terne et de peu d’intérêt. Les premières salles regorgent de portraits banaux, de paysages plats dont on peine à comprendre ce qui a pu justifier la sélection, de scènes historiques malhabiles …Ca s’améliore un peu dans les salles suivantes, où les paysages se font plus pittoresques, la technique picturale plus affirmée, avec même quelques tableaux assez bluffants par les couleurs ou le trait. Néanmoins, il faut bien avouer qu’on cherche au plus profond de sa motivation pour estimer l’expo intéressante. Quelques exemples :

Heureusement, la Piscine ce n’est pas que l’expo danoise, elle regorge aussi de « petites » expos temporaires, et aussi des collections permanentes qu’on connaît déjà; et c’est l’occasion d’une multitude de découvertes charmantes, que ce soit les austères céramiques de Gisèle Buthod Garçon, le malicieux lapin Rabbittears de Nadia Anemiche et Virginie Besengez, la confrontation au long du 20ème siècle de Wemaere et Jorn, les « interventions » irréverencieuses de Délit Maille, ou même, très à propos quelques pièces de céramique sud-africaine. C’est ça la Piscine qu’on aime, faite de découvertes, d’audace, de culot…

Mais la Nuit des Arts, c’est aussi le charme d’expo chez un coiffeur (chez Alexandre à Usual Break…), ou, de manière plus convenue, dans une des galeries de Roubaix comme la « Plus petite galerie du monde », qui donne lieu à de belles rencontres d’oeuvres…

 

Ça balance pas mal à Roubaix (1) : le Marché des Modes

Pour ceux qui en doutaient encore, Roubaix est ce week-end THE place to be dans la métropole lilloise (et au-delà…); avec une concentration d’événements qui à juste titre attirent une foule de curieux, d’amateurs ou de flâneurs.

On commence par le Marché des Modes, qui est l’occasion de rappeler que Roubaix est un des 2 lieux d’implantation des « Maisons de Mode » (avec Lille Sud), programme qui aide au démarrage à l’installation de jeunes créateurs. Bien entendu, leurs boutiques, situés le long du boulevard Jean-Baptiste Lebas, sont ouvertes pour ce Marché, mais aussi le « Vestiaire », sorte de mini grand magasin des créateurs, et le hall de l’ENSAIT, qui accueille un vaste marché de stand de boutiques tout aussi sympathiques.

Soyons clair, on n’est pas dans le discount et pas toujours dans le grand public, mais ceux qui cherchent des pièces originales, artisanales, en petites séries, ou des bijoux originaux, des accessoires de cuir, etc, y trouveront forcément leur bonheur. Un exemple ci-après

Redoute : and the winner is…Nathalie Balla !

Nathalie BallaC’était un peu cousu de fil blanc…Hier, la veille de l’annonce officielle du repreneur choisi par Kering pour La Redoute, Nathalie Balla annonçait, au mépris de l’embargo traditionnellement de mise dans ce genre de dossier, et à la surprise générale qu’elle avait déposé un dossier de candidature à la reprise.
Quand on sait la quantité de travail en amont que nécessite ce genre de dossier, il était clair que cette annonce était tout sauf improvisée, et on se doutait bien que cette annonce ne pouvait qu’avoir été validée par Kering; et surprise! Kering a annoncé aujourd’hui entrer en négociation exclusive avec Nathalie Balla pour la vente de La Redoute.
Le caractère rassurant pour les salariés et l’environnement politico économique du Nord a dû être déterminant dans le choix du repreneur. Et il faut reconnaître que la connaissance fine des rouages d’un monstre comme Redoute, de ses forces et de ses faiblesses, pourra être un atout dans la vitesse d’exécution et la justesse des mesures à prendre.

photo FranceTvinfo

photo FranceTvinfo

Reste à finaliser le plus important : quel projet de retournement, à mener par celle qui est déjà aux commandes depuis 4 ans. On aura rapidement beau jeu de lui demander pourquoi elle n’a pas appliqué plus tôt ce qu’elle prônera bientôt. Reste aussi à déterminer quelle implication financière de Kering dans la cession; on parle d’une fiducie de 500 à 600 M€; si celà était vraiment le cas il s’agirait d’une bonne nouvelle, car cela permettrait réellement une modernisation de l’informatique, de la logistique, et le financement de quelques années d’exploitation.
Bien évidemment, celà n’exclut pas – voire confirme – que des licenciements auront bien lieu, mais au moins peut-on espérer qu’ils seront faits en meilleure connaissance de cause et en tenant plus compte de l’historique que ne l’aurait fait un repreneur totalement externe au dossier.
On suivra dans les mois qui viennent avec attention ce sujet.

post initialement publié ce jour sur mon blog « Le Commerce dans tous ses états »