


L’intérieur de l’église St Joseph, rue de France, à l’Alma. Le seul bâtiment classé Monument historique de Roubaix. On voit comme il le mérite…
L’intérieur de l’église St Joseph, rue de France, à l’Alma. Le seul bâtiment classé Monument historique de Roubaix. On voit comme il le mérite…
Il y a des propositions comme ça qui ne se refusent pas, même si c’est un vendredi matin, à Amiens, une semaine avant l’événement. Parce que parler de la prochaine édition de la Nuit des Arts à des dizaines ou des centaines de milliers de personnes, c’est tout bonnement une occasion en or.
En effet, la Nuit des Arts, c’est un peu la quintessence de ce que la ville de Roubaix essaie de faire en matière de culture. Un événement festif, participatif, gratuit, généreux, qui rayonne sur toute la ville, qui essaime sur une cinquantaine de lieux, qui réunit les milliers de visiteurs de la Piscine et les quelques dizaines de visiteurs d’endroits plus confidentiels.
Et puis, cerise sur le gâteau, parce qu’on avait l’intime conviction que cette 18ème édition sera véritablement spéciale : première édition depuis la réouverture du Musée, 10ème anniversaire de Small is beautiful au Non-Lieu, dernière Braderie de l’Art à la Condition Publique avant le début des travaux, plus de 600 artistes (oui, 600, on les a comptés !), vraiment on ne compte plus les raisons de marquer cette édition d’une pierre blanche. Et je ne parle même pas du Marché des Modes ou de la Braderie de La Grand Plage !
C’est le message que j’ai modestement essayé de faire passer dans l’émission 9h50 le matin sur France 3 la semaine dernière. J’y ai été séduit par le sympathie et la bonne humeur des équipes, par la bienveillance de tous, ça a été un plaisir de parler de cet événement, et j’ai la faiblesse de croire que ce plaisir et cette bienveillance se sentent un peu dans l’interview…
Donc ce week-end, aucune hésitation : direction Roubaix pour le week-end des Arts !
un peu d’archives de blog ; la Nuit des Arts « groovy » de décembre 2013,
celle de décembre 2014 avec Délit Maille entre autres,
ou encore celle de décembre 2016 avec même un peu d’Alain Chamfort et Manureva 🙂
On ne se connaissait pas depuis si longtemps avec Michèle, 3 ans, depuis que j’étais élu. Elle m’avait pris à part comme ça, dans un vernissage ou un cocktail, et, pas intimidée pour 2 sous, elle m’avait raconté ce qu’elle avait fait, sa passion pour Roubaix, pour la culture, pour les gens.
Comme beaucoup, j’avais tout de suite été sous le charme de sa faconde, de sa bonne humeur, de son énergie; et aussi de son franc-parler. Elle n’avait pas sa langue dans sa poche, ça c’est sûr; mais toujours et avant tout cette gentillesse, cette attention pour les gens, cette chaleur humaine.
Oui, Michèle, depuis 30 ans, était un vrai soleil pour Roubaix, que ce soit pour les habitants de l’Alma où elle travaillait au Centre Social, pour les jeunes qu’elle avait pris son aile, et l’on pense en particulier très fort ce soir à Brahim Bouchelaghem, en qui elle avait cru avant tout le monde et même avant qu’il croit en lui-même peut-être; on pense à la Condition Publique, aux visites de musée, à la Cave aux Poètes; et depuis sa retraite au Rugby Club où elle était devenue une bénévole de choc…
De fil en aiguille, par hasard dans la rue ou dans une manifestation culturelle, je recroisais Michèle, et à chaque fois c’était un plaisir de s’arrêter, d’échanger des nouvelles, d’avoir son point de vue sur je ne sais quel sujet, ou juste de prendre un verre ensemble.
Hélas, parfois, le soleil est noir; et Michèle avait aussi ses côtés sombres; ses propres tourments l’ont emportée hier soir…Les témoignages d’affection affluent depuis l’annonce de sa disparition, et l’on mesure à quel point Michèle était appréciée.
Je ne peux ce soir que me joindre à ce concert de regrets, exprimer ma profonde tristesse à l’idée de l’avoir perdue, et présenter mes sincères condoléances à son fils et ses amis. Je serai là pour lui dire un dernier au revoir mardi au Crématorium de Wattrelos.
On retrouvera avec plaisir Michèle dans la vidéo ci-jointe, publiée ce jour par leblog2roubaix.com
Alors voila, ça fait déjà 6 fois que je tiens un bureau de vote sur les 7 derniers mois, 8 fois si je remonte aux Régionales de fin 2015, et je voulais conclure cette séquence électorale en remerciant les électeurs, tous les électeurs, un grand merci donc…
à ceux qui viennent en tenue juste avant leur jogging – et à ceux qui viennent juste après, toujours en tenue
à ceux qui pensent qu’il faudrait mettre une amende à ceux qui ne viennent pas voter (mais qui ne sont pas venus au 2ème tour de la présidentielle…)
à ceux qui s’excusent de ne pas être venus voter la semaine d’avant et qui nous expliquent pourquoi
à ceux qui ont scanné les professions de foi des candidats pour l’envoyer à l’électeur qui leur a fait une procuration, « pour qu’il puisse choisir »
à ceux qui refusent catégoriquement de signer leur carte d’électeur (ok, ça ne sert à rien, mais pourquoi refuser ?)
à celles qui arrivent simultanément à tenir un enfant, avoir un sac en bandoulière, ranger leur carte d’identité et leur carte électorale, ET à signer le registre d’émargement sans faire tomber au moins un des ceux-là…
à ceux qui viennent voter en tong, en espadrilles, en claquettes, en babouches, en Birkenstock, en charentaises…(venez comme vous êtes, on s’en moque, on n’est pas au défilé Esmod !)
à celles qui demandent, à 80 ans bien passés, si elles doivent signer avec leur nom de jeune fille ou leur nom de femme marié sur le registre
à ceux qui « apprennent » à leur enfant à voter en lui faisant mettre le bulletin dans l’urne
à ceux qui laissent leur enfant faire des tours de patinettes dans le bureau de vote pendant qu’ils sont dans l’isoloir (parfois, les mêmes que ceux d’avant)
à ceux qui ne savent pas ou ne peuvent plus signer, mais qui viennent quand même voter (prenez votre temps, les suivants attendront…)
à ceux qui regardent d’un oeil ému leur progéniture voter pour la 1ère fois à 18 ans et ne peuvent s’empêcher de nous en faire la remarque (confidence pour confidence, nous aussi on est émus…)
à ceux qui arrivent tous les jours de scrutin à 7h55 le matin, et ceux qui passent après la fermeture, parce qu’ils sont sûrs d’avoir entendu que les bureaux fermaient partout à 20h
à ceux qui sont venus voter, ceux qui ne sont pas venus voter, ceux qui sont venus un jour et que reviendront peut-être, ceux qui ne sont jamais venus et viendront plus tard, ou jamais, parce que, quoi qu’ils en pensent, leur voix compte, et que s’ils venaient nous la donner, le résultat serait sans doute bien différent
Enfin, spécial dédicace à Olivia, qui nous remercie chaque semaine d’être là pour lui permettre de voter, qui se souvient que sa grand-mère lui disait qu’elle n’avait pas toujours eu le droit de vote, et que c’est aussi en pensant à elle qu’elle vient voter à chaque fois…
La frénésie de la présidentielle est retombée, et pour ce jour de vote, le bureau 112 a accueilli à peine 400 électeurs, contre plus de 700 pour la présidentielle. Autant dire que l’activité était moins soutenue, et qu’on s’est même parfois un peu ennuyé.
Autre conséquence, logique (ou plutôt cause à vrai dire) : quasiment aucun nouveau électeur, presque tous ont déjà voté à au moins 1 des 2 tours de la présidentielle. Avantage : on se connait déjà un peu, on discute mieux, les contrôles d’identité sont plus rapides. Et comme c’est déjà la 5ème fois en un an et demi que je préside ce bureau, je reconnais à peu près tous les visages, et suis maintenant repéré par une bonne partie des électeurs. La politique locale, de terrain, c’est ça aussi…
Cela donne aussi le temps d’échanger avec ses assesseurs, et répondre à leurs questions parfois surprenantes : peut-on récupérer des bulletins de vote non utilisés dans la poubelle ? Doit-on écrire en bleu ou noir sur les procès verbaux ? Et puis surtout, bel hommage à la participation, cette réflexion d’une assesseur : finalement, c’est pas compliquée de tenir un bureau de vote, on avait l’impression qu’il y avait plein de choses à savoir mais en fait c’est simple. Alors oui, je le confirme : c’est simple, c’est sympa, on voit du monde et on discute; vous pouvez vous adresser au service Elections pour être volontaire pour un prochain tour !
Petit plaisir Zéro déchet d’une électrice à qui l’on signale la poubelle pour les bulletins non utilisés : « oh non, ça va me faire mes listes de courses pendant 1 mois » 😉
Enfin, dans ce bureau de vote situé dans la salle de jeu d’une maternelle, c’est un régal de lire les panneaux et autres indications aux murs. Cette semaine, je vous recommande en particulier les règles de vie suivantes, valables à tous les âges à vrai dire !
Et le vote dans tout ça ? Fort logiquement, au vu du contexte national et du vote de Roubaix au 1er tour de la présidentielle, un duo de tête LREM / France Insoumise; et pour être plus précis, la feuille de résultats :
Dans le « jeu métropolitain » d’aujourd’hui, pour exister, il faut avoir « sa » grande manifestation attractive, touristico-culturelle ou culturello-touristique. On appellera ça « Voyage à Nantes », « Lille 3000 », Festival d’Avignon, « Normandie impressionniste », que sais-je encore.
Le Havre l’a bien compris, et a profité de l’occasion de ses 500 ans (la ville fut fondée par François 1er en 1517) pour concocter « Un été au Havre », qui a fêté son ouverture ce week-end, le 27 et 28 mai 2017.
On y retrouve des ingrédients déjà utilisés ailleurs, avec un certain brio et un vrai bonheur ; sans doute dû à la présence derrière les manettes de Jean Blaise, grand manitou du Voyage à Nantes, référence en la matière.
Le bien nommé « Dans le port du Havre », de Pierre et Gilles, l’expo inaugurale d’Un été au Havre au Muma
Ainsi, la présence d’oeuvres magistrales dans l’espace public, les itinéraires de découverte de la ville, les lieux investis par des artistes, un espace urbain rénové et rebalisé, 1 fête d’ouverture et de fermeture (là plutôt à la Lille 3000…), les grandes manifestations qui ponctuent la période (expos prestigieuses dans les musées, défile de rue avec Royal De Luxe, les voiliers, la transat Jacques Vabre, le FISE…), on retrouve à peu près tout dans Un été au Havre ; et ça fonctionne plutôt bien.
Des couleurs éclatantes sous un soleil de plomb pour la Catène de containers de Vincent Ganivet, star de la saison
J’ai particulièrement apprécié la magnifique œuvre « Catène de containers » de Vincent Ganivet, évidente icône Instagram de la ville (les équipes d’Un été au Havre n’ont pas oublié le besoin de nos jours de proposer quelques photos ultra reconnaissables qui inondent les réseaux sociaux…), mais surtout œuvre forte et porteuse de sens, magnifiquement placée dans une perspective majeure de la ville, dont on espère qu’elle puisse rester plus longtemps, un peu à la manière des « fleurs d’Euralille » pour Lille 2004 qui ont gagné le droit de devenir permanentes (ok, je sais, les Tulipes de Shangri-La, de Yayoi Kusama…).
Le défilé et la Magnifik parade du samedi d’ouverture fonctionnaient bien, et réussissaient à la fois à remplir la place de l’hôtel de ville, à proposer quelque chose d’à la fois décalé et accessible, et aussi très lié à l’histoire et l’architecture de la ville ; belle gageure !
Mais c’est surtout dans les parcours de découverte qu’Un été au Havre prend tout son sens, on découvre le charme fou d’un centre ville entièrement reconstruit et qui étonne par sa splendeur, on apprécie la proximité de la mer et le caractère de port de la ville se fait sentir à tous les instants ; mais on découvre aussi des hauteurs charmantes, des lieux magiques comme le fort de Tourneville auquel on accède par des escaliers d’un pittoresque remarquable.
Mission accomplie pour cet « Eté au Havre » donc, et l’on se demande déjà si suite il peut y avoir, et surtout quand:)
On avait laissé le bureau 112 farouchement mélenchoniste au soir du 1er tour, on se demandait ce que le 2ème tour allait donner…
Première émotion du président du bureau : la porte d’entrée ne s’ouvre pas, la serrure est coincée. Il est 7h30 le dimanche matin (oui, le président arrive tôt…), comment fait-on dans ces cas-là ? La solution est simple : on appelle l’astreinte des ateliers municipaux, et quelques minutes après 8h, 2 techniciens changent le canon et permettent aux électeurs d’entrer par la porte principale et non plus par la porte arrière. Un grand merci à eux, et encore désolé pour les premiers votants qui ont dû faire un léger détour dans les couloirs de l’école maternelle !
Autre émotion du jour : les assesseurs sont toujours là; le 1er tour semble ne pas les avoir dissuadé de tenir une nouvelle fois le bureau de vote, et je suis bluffé par leur jeunesse (ils passent tous les 3 le bac cette année…), leur bonne humeur, leur enthousiasme, et le sérieux avec lequel ils tiennent la fonction. S’il y a bien une raison de croire à l’avenir de Roubaix, c’est bien en faisant confiance à ces jeunes, car ils ont un potentiel incroyable. Un grand merci à Yasmina, Léonardo et Thomas; en espérant les revoir aux Législatives…
Un moment un peu troublant a aussi été cette électrice, assez âgée, qui s’est présentée une 2ème fois à peu près une demie-heure après son premier vote, en nous disant qu’elle n’avait pas voté et qu’elle ne se souvenait pas du tout être déjà venue. Nous étions fort affirmatifs, mais il a fallu lui montrer sa signature sur le cahier d’émargement pour qu’elle convienne qu’elle était déjà venue. Evidemment, nous avons essayé d’être délicat, « ça arrive à tout le monde madame d’oublier qu’on a fait quelque chose »…
Enfin, un grand bonheur pour moi en tant qu’adjoint à la Culture, ça a été de lire, dans les couloirs de l’école maternelle, le panneau suivant :
oui, à Roubaix, les écoles maternelles vont visiter le Musée La Piscine, 1er musée de France, y font de la peinture, des dessins, bref apprennent ce qu’est un musée… Rien ne pouvait me rendre plus fier. J’en suis ressorti boosté comme jamais 🙂 Et puis cette punchline finale, « ils ont laissé de l’eau pour s’en souvenir », j’adore !
Bon, au final, le bureau 112 enregistre 30 voix de moins qu’au 1er tour et se retrouve farouchement macroniste 🙂
Le bureau 112, c’est ce bureau de vote de la Potennerie à Roubaix dont je suis devenu le président fin 2015 pour les Régionales; succédant au regretté Jean-Pierre Rousselle comme je l’avais déjà raconté dans ces chroniques de l’époque…
C’était il y 15 mois et ça paraît très lointain, aujourd’hui on votait pour la Présidentielle, et la première différence notable, c’est la participation. Je notais un sursaut de participation en 2015 avec près de 500 votants, ils étaient cette fois près de 800 sur le même bureau. L’élection présidentielle est décidément la star de la politique française…
Pour ce jour de vote, les bureaux s’étaient aussi mis au Zéro Déchets, et c’est dans des éco-cups réutilisables que les assesseurs ont pu prendre café et boissons cette journée. Parfois, on se demande pourquoi de telles initiatives n’ont pas été mis en place bien plus tôt !
Le nombre de primo-votants n’était pas très élevé, mais de nombreuses questions plusieurs fois posées m’ont rappelé que le rituel républicain du vote reste encore peu familier à beaucoup de d’électeurs. En témoignent les « comment ça se passe ? », ou « qu’est-ce que je dois faire ? », parfois conclus d’un énigmatique « c’est comme à l’école alors ! », ce qui me faire dire que l’école ne joue pas si mal son rôle de formation civique…
Le sérieux du processus électoral est parfois troublé par des questions formulées de manière un peu étrange, comme ce « je n’ai pas reçu l’édition 2017 de ma carte d’électeur », comme un logiciel dont on attendrait la mise à jour, ou cette superbe question d’une accompagnante, demandant très sincèrement « je voulais savoir, je suis belge et j’habite Roubaix, est-ce que j’ai le droit de venir voter ? »
Enfin, comme d’habitude, présider un bureau de vote, c’est un peu gérer une équipe, avec les employés municipaux, les assesseurs, les scrutateurs; présider pour la 3ème fois ce bureau a d’ores et déjà tissé des liens avec eux; j’ai hâte de les retrouver le 7 mai pour le 2ème tour !