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Messe en si mineur de Bach : un monument

C’est par un dimanche après midi froid, gris et pluvieux qu’on peut remercier Jean-Claude Malgoire d’avoir programmé à Tourcoing la brillante et rutilante Messe en si mineur de Bach, disons-le franchement, un monument de la musique occidentale.

Le visuel du programme de l'Atelier Lyrique de Tourcoing

Le visuel du programme de l’Atelier Lyrique de Tourcoing

Ce fut un franc succès, déjà parce que les 2 heures de représentations passent toutes seules, l’absence d’entracte se fait à peine remarquer, on est plongé dans ces morceaux superbes et si variés qui font le sel de cette Messe. Je ne me lancerai pas dans une analyse de l’oeuvre, tant d’autres l’ont déjà fait et bien mieux que je ne le ferai; je me contenterai de citer le texte de l’Atelier Lyrique de Tourcoing : « elle incarne la somme du style baroque à son apogée, mais aussi de la polyphonie façon Machaut ou encore des modes et teneurs antiques ».

Il maestro, Jean-Claude Malgoire

Il maestro, Jean-Claude Malgoire

Le Choeur Régional Nord Pas de Calais d’Eric Deltour fait beaucoup pour le succès de cette messe, et les moments les plus polyphoniques sont vraiment resplendissants. Ultime coquetterie, le changement de disposition des chanteurs 2 morceaux avant la fin, pour avoir un final grandiose. Réussi.

La Grande Ecurie et la Chambre du Roy sont comme d’habitude au rendez-vous; au début de la représentation je trouvais leur format réduit un peu dérangeant et disproportionné par rapport au choeur, mais finalement l’équilibre se fait et on se prend à apprécier le délicat travail des cuivres et des bois en particulier.

Une page de l'oeuvre, le début de Et resurrexit.

Une page de l’oeuvre, le début de Et resurrexit.

Les solistes étaient bien entendu impeccables, en particulier le ténor Robert Getchell, au timbre de voix très agréable, et le contre-ténor Jean-Michel Fumas, au phrasé particulièrement travaillé et convaincant.

L’Atelier Lyrique de Tourcoing a bien été à la hauteur du monument…

Danbé, une expérience de théâtre sophistiquée et émouvante

Olivia Kryger et un spectateur sous casque

Olivia Kryger et un spectateur sous casque

D’abord il y a le dispositif, les coussins et les casques disposés dans toute la salle, pas de scène, 2 pôles d’instruments de musique, on comprend qu’on ne va pas assister à une représentation « classique ». Et en effet, ce n’est pas du tout la même chose de suivre un spectacle allongé sur un coussin avec un casque sur les oreilles qu’assis en rang d’oignon devant une scène, on se concentre vraiment sur l’histoire, on est beaucoup plus sensibles à la musique.

Après il y a l’histoire, celle d’Aya Cissoko, son parcours presque trop romanesque pour être crédible, entre la disparition tragique d’une partie de sa famille jusqu’à son parcours sportif d’excellence. Et il y a aussi la langue, celle de Cissoko bien sûr, mais aussi celle de Marie Desplechin qui a recueilli son histoire, une belle langue, à la fois claire, accessible, parfois poétique, parfois tranchante…

Les musiciens jouent en live

Les musiciens jouent en live

Il y a aussi bien sûr l’actrice, la narratrice, qui emporte vraiment le morceau. Arriver à retranscrire avec émotion mais sans pathos le parcours d’Aya; arriver à nous embarquer sur un texte solo pendant 1h30, jouer sur tous les registres de la voix, les artifices du micro, c’est vraiment une magnifique prestation que celle d’Olivier Kryger, qui a aussi adapté pour le théâtre le livre de Desplechin et Cissoko.

Enfin, il y a aussi la musique, jouée en direct par les auteurs, Pierre Badaroux et Laurent Sellier, qui n’est pas que musique d’ailleurs puisque les 2 musiciens prennent part entière au spectacle, avec des récitatifs, des moments où l’action passe par la musique; ce qui pourrait n’être qu’un gadget devient une vraie valeur ajoutée au spectacle,  bien sûr grâce aux casques, mais aussi grâce à l’interaction permanente entre le texte et la musique.

photo Voix du Nord

photo Voix du Nord

Bravo à tous donc pour ce vrai moment de théâtre, d’émotion, de découverte, très accessible et sophistiqué à la fois.

Voir aussi le beau compte-rendu de Christian Vincent dans La Voix du Nord
et la fiche du spectacle sur le site du Théâtre du Nord, encore ce soir et demain dans la salle de l’Idéal à Tourcoing…

Roubaix-Tourcoing, côté culture et patrimoine

 

Hôtel de Ville de Tourcoing (photo Nordmag)

Hôtel de Ville de Tourcoing (photo Nordmag)

 

Hôtel de ville de Roubaix (photo Nord Eclair)

Hôtel de ville de Roubaix (photo Nord Eclair)

Villes soeurs, cousines, jumelles, siamoises…Depuis toujours ou presque, la relation entre Roubaix et Tourcoing est profonde, forte; et il paraissait logique que ma première « visite extérieure » soit pour Tourcoing.

Ce samedi, je suis donc allé rencontrer mon homologue, adjoint à la culture et au patrimoine dans la nouvelle équipe municipale de Tourcoing, Peter Maenhout.

Son ralliement à Gérald Darmanin avait été remarqué lors de la campagne, mais s’il est clairement un passionné de Tourcoing, de son histoire, de ses monuments, c’est aussi un fin connaisseur de Roubaix où il a assuré de nombreuses visites en tant que guide, et de l’ensemble du secteur. On sent bien que la revalorisation de Centre d’Histoire Locale de Tourcoing, qu’il a portée pendant la campagne, lui tient à cœur et que c’est un dossier sur lequel il compte avancer rapidement.

Les points de convergence ou de travail commun sont venus rapidement lors de la conversation, et ils sont nombreux : bien entendu les Journées du Patrimoine en septembre prochain, manifestation commune depuis plusieurs années à Roubaix et Tourcoing; mais aussi le dossier du Label Ville d’Art et d’Histoire, que Tourcoing entend – à très juste titre – obtenir cette année, ce qui ferait un bel ensemble pour les visiteurs de nos villes (Roubaix a obtenu ce label en 2001).

PM GD GD

Peter Maenhout, Gérald Darmanin, Guillaume Delbar (au 1er conseil municipal de la nouvelle majorité). Photo Nord Eclair

A plus long terme, nous devrons aussi travailler sur la mémoire textile de nos villes. Différents dossiers existent sur le sujet, il me semble clair que cette mémoire ne saurait être évoquée qu’au niveau d’une ville seule, mais au moins au niveau métropolitain a minima, et pourquoi pas si possible de manière transfrontalière.

Mais cette rencontre était aussi une manière de souligner que Roubaix n’envisageait une politique culturelle et patrimoniale auto-centrée, mais au contraire qu’il s’agissait d’impulser ou de réactiver les coopérations entre villes voisines, ou au niveau de la métropole; et que cela ne saurait se faire sans Tourcoing. Je veillerai à travailler en concertation avec Peter Maenhout sur tous les sujets concernant nos 2 villes.

Propos homophobes à Tourcoing-les-Bains : lettre ouverte au directeur

tcglb J’ai fait parvenir ce jour le courrier suivant au Directeur du Centre Nautique « Tourcoing-les-Bains » :

« Monsieur le Directeur,

    L’article paru le 19 novembre dernier dans Nord-Eclair sous le titre “Enquête après des propos homophobes à Tourcoing-les-Bains” m’a profondément choqué.

    Moi-même client régulier de votre équipement, j’ai du mal à comprendre comment un client se faisant agresser par des propos homophobes – pénalement condamnables – se retrouve à devoir quitter votre établissement, sous les insultes de son agresseur et d’autres clients (selon la teneur de l’article en question).

    Il me semble que c’est le monde à l’envers, et que c’est l’agresseur et ses éventuels soutiens qui auraient dû quitter en priorité votre établissement, et non l’agressé.

    Vous précisez dans l’article que “vous ne cautionnez pas les propos qui ont été tenus samedi après midi”, c’est bien la moindre des choses; j’aurais trouvé plus qu’approprié que, non content de ne pas les cautionner, vous les condamniez clairement, ce qui visiblement n’est pas le cas.

    L’incident en question comme votre réaction à son issue remettent gravement en question mes habitudes de fréquentation de votre établissement.

    En espérant avoir plus d’éléments de votre part à ce sujet, ou avoir mal compris l’article en question,

    Cordialement,

                                    Frédéric MINARD ».

Des éléments complémentaires sur le même sujet sur yagg.com

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