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Le patrimoine, ce lien qui nous unit

Le dramatique incendie de Notre-Dame de Paris a au moins eu ce mérite, par l’émotion mondiale qu’il a suscitée, par l’ampleur de la réaction qu’il a causée, et par l’incroyable vague de solidarité qu’il a générée, de nous montrer à quel point le lien qui nous unit à notre patrimone est fort, ancien et profond.
Nous avons tous eu l’impression de perdre quelque chose d’important, quelque chose auquel nous tenions si fort mais sans vraiment le savoir. Et nous avons tous été surpris de voir que nous n’étions pas seuls dans ce cas, mais des millions.
Et ce lien qui nous unit si fort à des bâtiments, et qui nous tient si fort ensemble, cette force du patrimoine, nous la vivons aussi ici, tous les jours, à Roubaix. Ainsi, l’église St Martin, rare vestige de l’ère pré-industrielle à Roubaix, en rénovation pour encore quelques années. St Joseph, dont la longue réhabiliation se termine, chef d’oeuvre du néo-gothique, et émouvant témoignage de la foi des ouvriers de l’industrie textile. Et comme on le voit sur ces photos, à Roubaix, on sait ce que reconstruire une charpente d’église ou installer un nouveau clocher veut dire !
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Mais le patrimoine à Roubaix, ce sont aussi bien sûr ces bâtiments industriels, qui ont constitué le tissu urbain au 19ème et 20ème siècle; et leur présence si familière aujourd’hui dans le paysage roubaisien nous rappelle à chaque instant l’histoire de notre ville, l’histoire de ceux qui l’ont bâti, de ceux qui sont venus y vivre, et l’incroyable épopée industrielle de notre ville.
La patrimoine de Roubaix ne date pas du 13ème siècle, mais ce patrimoine du 19ème et du 20ème siècle, nous y sommes tout autant attachés, car c’est lui qui nous a constitué. Imagine-t-on aujourd’hui Roubaix sans sa Piscine art déco des années 30, alors que le bâtiment a à peine 80 ans ? Sans son magistral Parc des Sports, où l’arrivée du Paris Roubaix aurait beaucoup moins d’allure si elle n’avait pas lieu dans cet antre historique du vélo en France ?
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Ce n’est pas pour rien qu’il y a maintenant 18 ans, Roubaix fut pionnière en étant reconnue « Ville d’Art et d’Histoire » en particulier au titre de son patrimoine industriel, presque une curiosité alors; et aujourd’hui la ville assure avec constance et rigueur l’entretien des bâtiments qui lui appartiennent.
Certes rien n’est simple; si de magnifiques projets comme celui de la rénovation de l’église St Joseph sont maintenant bien engagés, si le monastère des Clarisses va se réinventer en partie comme une Maison de l’Economie Circulaire et du Zéro déchet, l’avenir de l’église Notre Dame (les Gobelins) par exemple n’est lui pas encore clairement établi.
Je formule ici néanmoins le vœu qu’il y ait cette année une réelle prise de conscience de l’importance du patrimoine dans nos vies, dans nos villes; et que chacun ait à cœur de considérer, comme la ville l’a fait, comme nous le faisons collectivement pour Notre Dame de Paris, que nous en sommes tous un peu responsables, et que cela vaut le coup d’y contribuer, chacun à la hauteur de ses possibilités et de ses moyens. En faisant visiter ces lieux à des amis, en en devenant bénévoles, en aidant financièrement les initiatives qui se constituent. Parce que ce lien qui nous unit, il nous revient à tous de l’entretenir et de le renforcer. N’attendons pas l’irréparable pour montrer notre attachement.
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L’intérieur de l’église St Joseph, rue de France, à l’Alma. Le seul bâtiment classé Monument historique de Roubaix. On voit comme il le mérite…

La ville de Roubaix a établi depuis plusieurs années un partenariat avec la Sauvegarde de l’Art Français pour le recueil de dons contribuant aux projets de rénovation de l’église St Joseph rue de France : https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/eglise-saint-joseph/
Concernant plus spécifiquement le musée la Piscine, géré directement par la ville, des dons ouvrant droit aux avantages fiscaux habituels sont possibles : https://www.roubaix-lapiscine.com/mecenes-et-amis/faire-un-don/

Notre Dame de Paris en avant première au Colisée Roubaix

Déjà 20 ans que Notre Dame de Paris, la comédie musicale de Luc Plamondon et Richard Cocciante, a marqué l’histoire de la variété française. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous rappeler les incroyables tubes qu’elle contient, et puis si quand même : Le temps des cathédrales, Aimer, Vivre…Le genre de tubes où, même après l’avoir entendu des centaines de fois à la radio et à la télé, tu as la chair de poule en reconnaissant les premières notes dans le spectacle.

Un beau décor et une mise en scène astucieuse

Un beau décor et une mise en scène astucieuse

Car aujourd’hui, 20 ans après, le spectacle est remonté, remis en scène, remis au goût du jour. Seul Daniel Lavoie subsiste du cast original, mais les « nouveaux » chanteurs font à vrai dire aussi bien l’affaire que Garou et Patrick Fiori, les créateurs des rôles de Quasimodo et Phébus.

Le Colisée a eu l’honneur, en raison de la taille de son plateau comparable aux plus grandes scènes parisiennes, d’accueillir les répétitions de ce nouveau spectacle et les 2 premières représentations, en avant première nationale, avant plus de 50 dates au Palais des Congrès à Paris, puis une méga tournée.

Disons-le tout de go : cette nouvelle production est franchement réussie. Les nouveaux interprètes sont largement à la hauteur des originaux, avec une mention spéciale pour Hiba Tawaji, qui reprend haut la main l’Esmeralda créée par Hélène Ségara il y a 20 ans.

Le décor est à la fois sobre, éloquent, efficace, et très modulaire; se prêtant à de nombreuses modifications pour les tableaux assez nombreux qui émaillent le spectacle. Et les chorégraphies sont aussi au goût du jour, avec une inspiration hip/hop ninja plutôt inattendue et qui fonctionne assez bien.

S’il fallait regretter une seule chose, c’est la bande son qui accompagne le spectacle; l’absence de « vrais » musiciens sur scène est parfois vraiment dommageable; mais il faut tempérer ce bémol et en reconnaissant que le spectacle est une vraie collection de tubes, qu’on fredonne rapidement ou qu’on reprend en choeur; et la foule ne s’y est pas trompée avec une standing ovation finale bien méritée !

Le Colisée Roubaix c’est vraiment un théâtre parfaitement adapté à la comédie musicale, il l’avait prouvé en son temps avec West Side Story ou Porgy and Bess, aujourd’hui avec Notre Dame de Paris, espérons que de pareils moments soient programmés la saison prochaine !

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