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ROUBAIX, et si on mangeait mieux?

Source : Nord Eclair

Source : Nord Eclair

L’Intermarché de Mackellerie, vous le connaissez? C’est mon supermarché habituel. Il est pratique car il est juste au bout de ma rue. J’avais décidé d’aller acheter de quoi préparer des sandwiches façon italienne avec du pesto, jambon cru, parmesan et roquette pour un pique-nique. Je commence par la roquette. Je cherche, je ne trouve pas. Je re-cherche, toujours rien. Au bout de 10 min, je demande au responsable et ce dernier me répond « On ne fait pas de roquette ici, ça ne se vend pas, je jette tout. Il y a de la mâche si vous voulez. »

Sa réponse m’interpelle. La roquette est pourtant un classique; certes pas un 20/80, comme on dit dans le métier, mais un classique quand même. « Mais qu’achètent les gens? Que mangent-ils? ». Je me commence alors à regarder les caddies… plats préparés, hamburgers surgelés, fricadelles, sucreries, boissons sucrées. Rien ne manque à l’appel ! Maintenant, je comprends mieux les choix commerciaux du magasin.

Le supermarché est-il pour autant responsable? Il propose tout simplement une offre adaptée à sa clientèle :
•Vous êtes pressés? Optez pour les plats cuisinés.
•Vous avez un faible pouvoir d’achat? Essayez les produits 1erprix.
•Vous êtes les 2? Régalez-vous avec les plats cuisinés et 1er prix.


C’est mathématique, c’est logique. Il n’y a rien à redire. Clientèle heureuse, magasin heureux ! Malheureusement, une donnée importante a été oubliée dans l’équation : la santé. Faut-il préciser que ces plats sont mauvais pour notre santé? Ils sont trop gras; c’est moins cher que la viande ! Ils sont trop sucrés; ça cache le mauvais goût ! Ils sont trop salés; ça rehausse les saveurs ! Acheter ces plats, c’est mettre en danger la santé de toute la famille; c’est faire d’eux des candidats parfaits à l’obésité.

Et la restauration à Roubaix ne s’en sort guère mieux. Combien de kebabs pour un Harold’s? Combien de friteries pour un Bel étage? Combien de fast foods pour un Böka? Ces restaurants proposent pourtant bien souvent des menus à moins de 10 €. Je n’ai rien contre un fast food de temps à autre mais quand il n’y a pratiquement que cela comme choix, cela devient problématique.

CHASSE AUX IDÉES REÇUES…
Je suis pourtant convaincu qu’il est possible de bien manger sans se ruiner. Pour moi, l’alimentation n’est pas une histoire de budget. Elle est bien souvent liée à notre histoire familiale. Je viens d’une grande famille et ma mère a toujours cuisiné de façon économique. Elle savait comment sublimer des produits simples et bon marché. Et j’ai hérité de ses habitudes. Si j’ai envie d’un plat, je le prépare. 

OUI, nous travaillons tous. OUI, nous disposons de moins de temps que nos parents. Mais il est indispensable de se dégager du temps car c’est aussi un moment de convivialité. Il faut d’abord oublier ses vieilles habitudes, ses idées reçues. Et NON cela ne coûtera pas plus cher de préparer  soi-même ses repas.  Il y a mille astuces pour faire ses courses sans se ruiner, en particulier à Roubaix.

Marché de l'Épeule

Marché de l’Épeule

Astuce n°1 : au marché, tu iras !
Ce n’est pas ce qui manque sur Roubaix. Il y en a 6. Faites votre choix !  (cliquez pour le détail des marchés)

Avec les beaux jours, les stands débordent de couleurs et de saveurs. La grande saison des fruits & légumes commence. Il faut en profiter. Et c‘est quand même plus agréable que de faire ses courses dans les rayons d’un supermarché, non? Je vous conseille surtout d’y aller en fin de marché. Ils vous proposeront les meilleurs prix afin de se débarrasser de leur stock. Mon préféré est celui de l’Épeule. Il y a un maraîcher que j’aime particulièrement au fond sur la droite ! Ils sont sympas, leurs produits sont de qualité, et bon marché. J’en achète souvent une tonne pour 3 fois rien.

Astuce n°2 : les étiquettes promos, tu chercheras !
Ensuite vous pouvez aller à la chasse aux étiquettes. Souvent, les supermarchés proposent des réductions jusqu’à 50% sur des dates courtes. Pourquoi s’en priver surtout si c’est pour les manger dans les jours qui suivent ? De plus, si vous prenez la peine de regarder le prix au poids, vous remarquerez qu’il est souvent plus avantageux d’acheter sa charcuterie ou fromage au stand plutôt qu’en libre service. En plus, le stand propose généralement des offres promotionnelles. Cela vous évitera d’acheter du jambon injecté d’eau à moins que vous trouvez normal de payer l’eau au prix de la viande !

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Astuce n°3 : les restes, tu accommoderas !
Ne gâchons rien, ne jetons rien. Soyez inventif, soyez astucieux. C’est aussi ça la cuisine…Il faut oser ! Un poulet rôti peut faire une très bonne salade, des restes de fromages une délicieuse tarte, un pot-au-feu un parmentier gourmand. Laissez exprimer votre imagination ou investissez dans des livres de recettes.

Dimanche, je suis allé faire mes courses dimanche sur le marché et chez Intermarché pour vous mitonner 3 plats, des plats simples et sains. Bon appétit ! (cliquez pour la recette des plats sur ma page Facebook)

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REMARQUES
Les prix sont approximatifs car je n’ai pas calculé ni au gramme, ni au légume près. Il faut surtout retenir que j’ai dépensé environ 10 € de légumes et je n’ai pas tout utilisé car il y avait des radis, pourpiers et herbes qui me serviront dans la semaine.
Au supermarché, j’ai pris un talon de jambon qui est plus économique et surtout adapté à ce type de salade (4 €), le fromage était à -50 %, soit 2 €. Bien sûr, il y a des restes!
Et les croûtons ont été faits avec le pain de la veille.

Vous trouvez toujours ces plats appétissants? Je vous laisse juge

ThanhNguyen

Roubaix : où sont les drives ?

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Les drives, c’est de loin le segment le plus dynamique de la distribution de ces dernières années. A cela de très bonnes raisons : une législation beaucoup plus souple et en cours de rigidification, ce qui accélère le mouvement; la maturité des techniques web qui en sont le corollaire indispensable, la saturation ou le ras-le-bol des clients vis à vis des hypers gigantesques, et la possibilité d’ouvrir d’aller chercher quelques points de marché à la barbe de ses concurrents en s’installant au rond point d’à côté.

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Quelques ordres de grandeur, pour bien montrer qu’il ne s’agit pas d’un épiphénomène bobo ou limité aux zones de chalandises CSP+, mais bien d’un mouvement de fond à l’échelle nationale : au 1er septembre 2013, Drive Insights recensait 2159 implantations, dont 66 sur les seuls mois de juillet et août (détails sur http://www.olivierdauvers.fr/2013/09/06/drive-qui-a-ete-le-plus-actif-cet-ete/).

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Dans les dernières tendances, le drive élargit son univers marchand, et ne se cantonne plus aux supermarchés et hypermarchés alimentaires. On connaît ainsi sur la métropole lilloise un Biodrive, un GelDrive, et il existe des hard discounts drive (Leader Price), et la distribution spécialisée est en train de s’y mettre (d’ailleurs, les cours matériaux des GSB n’étaient-elles pas des drives avant la lettre…).

Et Roubaix dans tout ça ? Berceau de la distribution française moderne, depuis longtemps habituée aux formes de commerce contemporaines, on aurait pu s’attendre à y voir bourgeonner les drives … Or c’est tout le contraire qui se produit : il n’y a toujours pas un seul drive pour une ville de près de 100000 habitants; alors qu’ils pullulent dans les villes alentour!

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Faisons le compte : ni le Géant de centre ville, ni les supermarchés (Intermarché) de la ville ne sont passés au drive. En revanche, au voisinage, c’est l’explosion : Auchan Drive à Leers bien sûr; Chronodrive à Croix et Wasquehal, Leclerc à Hem, et même Wattrelos qui annonce, tout près de la frontière roubaisienne (au rond-point du Sartel, au sein d’un éco-village), l’ouverture d’une enseigne encore mystérieuse !

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La situation est d’autant plus étonnante que le commerce roubaisien n’est pas en forme olympique : 2 supermarchés Match ont fermé, et l’un est resté une friche commerciale pendant des années avant que l’enseigne hallal Le Triangle ne le remplace cet été. Le Géant Casino vivote (pour rester poli), les hard discounters semblent tenir le haut du pavé. Implanter une nouvelle forme de vente n’aurait sans doute pas été absurde.

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Il ne s’agit pas non plus d’un problème foncier d’emplacements disponibles : un rapide examen des implantations possibles permet d’en identifier facilement plusieurs, sans être un spécialiste de l’immobilier commercial : station service Oil du bld Gustave Delory, friche Devianne du centre-ville (derrière la Banque de France et Midas), boulevard Gambetta à proximité du KFC, imprimerie du bld Jean Jaurès, abords du rond point de l’Epeule, zone commerciale de la Cense toujours sur Delory… Avec axes de communication fréquentés, et zones de chalandise aisée; qu’on ne me dise pas qu’il n’y a pas de drive à Roubaix parce que Roubaix est pauvre, on ne parle pas d’en implanter aux 3 Ponts.

Il faut sans doute en conclure que les 2 raisons principales en sont :

. le manque d’action de la mairie sur l’identification de cette piste de développement économique, de repérage des emplacements, d’échanges avec les enseignes concernées (dont certaines ont leur siège à quelques centaines de mètres de la ville!), ainsi que de mise en avant des atouts de la ville.

. les effets de l’image de marque déplorable de la ville, dans les domaines commerciaux, fruits là aussi d’une longue histoire économique pas toujours reluisante (Roubaix 2000 et la descente aux enfers du commerce de centre-ville en témoignent), qui donnent sans doute des sueurs froides aux enseignes pas encore implantées sur Roubaix pour y venir ou pour y développer leurs activités, et qui préfèrent miser sur une périphérie qui paraît plus favorable.

A 6 mois des élections municipales, voilà un exemple concret de dossier sur lesquels on aimerait voir des prises de conscience, voire (soyons fous!) des propositions concrètes des futures listes. A bon entendeur…

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mise à jour du 26 janvier 2015

Cet article est visiblement ressorti du fond des internets et émeut quelques clients de « La Ruche Qui Dit Oui », drive de produits fermiers sur l’avenue Jean Jaurès le jeudi après midi. Quelques remarques à ce sujet :

. La Ruche n’était pas encore lancée en septembre 2013 lors de l’écriture de ce billet. C’est effectivement une proposition commerciale attractive et qui a l’air de remporter un réel succès – ce qui a fortiori renforce l’objet même de cet article…

. cependant j’ai quelques difficultés à l’associer à la notion classique de drive. On est plus pour moi sur un point d’emporté temporaire, puisque le créneau n’est que de 3 h par semaine, et qu’il n’y a pas de stocks sur place. Le service associé est donc nettement différent d’un drive ouvert 70 h par semaine. C’est néanmoins un premier pas très encourageant…

. on se reportera aussi à mon article sur l’ouverture de O’Tera à St André, sur un sujet connexe et où je cite La Ruche…