Arnaud Desplechin et son nouveau film, « Trois souvenirs de ma jeunesse », font beaucoup parler d’eux.
Du moins, pas vraiment le film en lui-même, qui est plutôt bien voire très bien reçu par la critique et le public, mais plutôt une déclaration du réalisateur dans l’interview parue dans le magazine Society qui crée la polémique. Il y déclare notamment qu’ « à Roubaix, j’ai vécu en état d’apartheid ».
Pour en avoir le cœur net, le mieux est encore d’aller voir le film !
Et là, la polémique se dégonfle comme un ballon de baudruche. L’écart est très marqué entre le contenu du film et les déclarations de son réalisateur. Ce si bruyant « apartheid » n’est pas visible dans le film. Tout au plus une scène avec un dealer, relativement brève et relevant plutôt d’une discussion business que sociologique…
Ce film est avant tout une œuvre cinématographique sur l’enfance, la jeunesse, le passage à l’âge adulte et tout ce qui va avec (les études, l’amitié, les relations sentimentales…); bref, l’œuvre même de Desplechin. Et le cadre roubaisien, d’ailleurs plus implicite qu’explicite, correspond là aussi tout à fait aux films précédents du cinéaste, pour qui l’inscription dans un lieu est majeure. N’oublions pas qu’il y a « 3 souvenirs » et que Roubaix n’en est qu’un des 3…
Enfin, on peut s’interroger sur cette polémique d’un point de vue plus médiatique et économique. Cette année, le nouveau film d’Arnaud Desplechin n’est pas sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes, mais dans la Quinzaine des Réalisateurs. Or, le réalisateur explique que cela va réduire l’exposition médiatique de son film. La diffusion à l’étranger risque d’en être plus difficile, ce que l’on regrette avec lui. Comme on le sait, on peut faire dire beaucoup de choses à un bout de phrase d’interview pris isolément…
En ce qui concerne le film, vous pouvez allez forger votre propre avis, avec la bande-annonce par exemple :
Petite revue des critiques de la presse :
Libération « C’est justement une question de nom qui donne au film son souffle premier, le démarrage de cette haletante péripétie dans l’intime »
Critikat « À l’éducation intellectuelle que l’on redoutait, est préférée une pure jubilation romanesque, prologue à l’âme du film, du personnage et de la saga : son éducation sentimentale »
La critique vidéo du Monde :