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Billet dur aux Inrocks

D’habitude je t’aime bien les Inrocks, d’ailleurs je te lis depuis tellement longtemps, mais là t’es venu à Roubaix, t’as fait un article et t’as pas assuré du tout.

Reflet d’immeubles Photo Jean Miaille www.jeanmiaille.fr

D’abord, dis à ta journaliste Inès Bouchareb que le premier devoir du journaliste, c’est de vérifier les faits. Et là, tout ce que tu racontes, c’est truffé d’erreurs et d’inexactitudes. Ça fait pas sérieux pour la suite. 300 structures dans le tissu associatif local ? Il y en a déjà 400 sur le portail associatif de la ville, sans compter toutes celles qui n’y sont pas référencées. Le tabac du Pile graffé dans le cadre de l’expo Street Art de la Condition Publique ? Non, elle commence à la fin du mois, c’était l’an dernier avec la Maison du Projet. Un projet « Blanchemaille consacré à la rénovation des quartiers insalubres » ? Euh pas vraiment, il s’agit d’accueillir des start-up dans les espaces libérés par La Redoute. La manne de la rénovation urbaine pour Blanchemaille ? Pas un centime de l’ANRU, c’est un programme MEL et EPF. Pierre Dubois « ancien élu de 75 ans » ? Aux dernières nouvelles, il est toujours élu. Bref, en 4 pages, ça commence mal niveau crédibilité.

La « boutique abandonnée » du Pile a aussi été le support d’une oeuvre d’Aurélien Nadaud l’été dernier pour Pile au rdv…

Après, j’aurais aussi aimé que tu sortes des clichés ressassés sur Roubaix qu’on croirait plutôt sortis de Valeurs Actuelles. On enchaîne en quelques pages la « ville la plus pauvre de France » (entre guillemets, mais de qui ?), les « briques de misère », des « structures urbaines quasi insalubres » (ça veut dire quoi ?), la « grisaille du ciel » (original!), un FN « qui aurait dû rafler la mairie depuis longtemps » (toutes les villes pauvres votent FN partout en France, c’est ça ?), un « environnement peu accueillant » (ah bon ?), une ville qui est une « ancienne ville dortoir » (sérieux ?), etc. Ça a l’air d’être dur pour toi de sortir de ton 11ème arrondissement et de te renseigner sur l’histoire et l’architecture d’une ville industrielle, qui se trouve aussi être labellisée Ville d’Art et d’Histoire, depuis plus de 15 ans, avec plus de 40 sites inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques, mais c’est un détail qui a dû t’échapper.

Parmi les bâtiments inscrits aux Monuments historiques, les Archives Nationales du Monde du Travail

Bon, si l’on fait abstraction des inexactitudes et d’un biais franchement négatif, j’aurais aussi aimé te dire que sur le fond, je ne suis franchement mais franchement pas d’accord avec toi. Tu parles des jeunes qui ne se retrouvent pas à la Condition Publique, moi je t’aurais parlé de Pile au Rendez-vous, un festival co-construit avec les habitants, qui a attiré plus de 5000 personnes en juin dernier. Pas mal pour une « forteresse […] même pas au quartier ». Tu parles des jeunes talents de la région dont les rappeurs pour qui on ne fait rien, je t’aurais parlé du Festival #XU avec sa grand place noire de monde autour des animations danse et musique de Brahim Bouchelaghem, des ateliers de l’ARA, des salles de répétition du Bar Live, des événements de Da-Mas, du weekend hip hop de So Street, de cette belle expo Street Generation(s) de la Condition Publique qui va aussi – et surtout – investir le quartier du Pile et en faire un musée à ciel ouvert…

So Street weekend 2016, salle Watremez. Photos Ahmed Djemai.

Et puis , si tu avais cherché à me joindre, je t’aurais aussi parlé de Camerone Bida, ce jeune danseur du cru, repéré à Shake shake shake, et finalement intégré à Auguri, la dernière création du directeur du Ballet du Nord, Olivier Dubois. Je t’aurais parlé des Fil aux Records, ce collectif de jeunes musiciens qui ont accompagné ce beau projet étudiant et littéraire de « Roubaix en 150 mots » qui a enthousiasmé la ville. Je t’aurais parlé de ces 15 enfants des Quartiers Nord qui vont intégrer l’orchestre Démos de la Métropole Européenne de Lille et jouer du hautbois et de la flûte 2 fois par semaine avec des intervenants de l’Orchestre National de Lille au Centre Social de l’Alma. Je t’aurais parlé de Toi Président, où les jeunes des quartiers vont être formés et rémunérés pour prendre la parole via des vidéos Youtube sur les Présidentielles…

Finalement, je crois que ça aurait donné un bien meilleur article, et là on aurait vraiment compris pourquoi « ma cité va pas craquer », au lieu du misérabilisme condescendant, plein d’erreurs et de clichés que tu nous as asséné. Sans rancune, la prochaine fois on s’appelle avant ?

L’extension de la Piscine n’est pas une « urgence », mais juste une évidence

 

L'entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

L’entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

Un article de presse a causé lundi 14 avril 2014 un certain émoi à Roubaix : la nouvelle équipe municipale ne ferait plus de l’extension de la Piscine « une priorité », et dès le lendemain on pouvait lire que l’extension serait reportée « sine die » (aucun fondement à cette assertion), aurait « fait plouf » (pur jugement de valeur qui ne se base sur rien).

Je dois avouer avoir été pris au dépourvu par cet article, tellement il est loin de nos ambitions pour la ville. L’extension de la Piscine est une évidence.

Je l’avais dit dès le 1er jour de mon mandat en tant qu’élu à la Culture : il y a continuité de la politique culturelle de la ville. La Piscine est bien entendu la navire amiral du projet culturel de Roubaix, un atout majeur dans son attractivité, et nous n’avons aucune intention de revenir là dessus. A tel point que l’extension du musée faisait partie de notre programme, en parfaite convergence avec celui de l’équipe précédente, ce qui n’a pas été remarqué pendant la campagne d’ailleurs…

J’ajoute que cette extension du musée est indispensable après plus de 12 ans d’ouverture. Face à son immense succès public, la Piscine a besoin de salles d’expositions temporaires supplémentaires, de nouveaux espaces d’exposition, de lieux de stockages plus importants; mais aussi de salles pour l’accueil d’ateliers pratiques pour qu’encore plus de roubaisiens fréquentent le lieu, ou encore pour que les conditions de travail parfois délicates du personnel s’améliorent.

Mais la question qui avait été posée à Guillaume Delbar pour cet article était la suivante : « quelles sont vos urgences pour Roubaix » ? Et oui, l’IUT est une urgence, le moment de la décision approche, il faut savoir le saisir. Oui, Blanchemaille est une urgence; c’est un projet qui démarre de zéro, il doit être absolument pris en compte par LMCU pour avoir une chance d’exister. Oui, Barbieux est une urgence, les berges s’effondrent littéralement sous les pieds des promeneurs, la sécurisation du parc pose question, l’absence de rénovation depuis des années se fait cruellement sentir. Oui, le logement est une urgence, et l’on parle bien de démarrer la résolution des innombrables problèmes de vie quotidienne des locataires roubaisiens, pas de la construction de nouveaux programmes dans 3 ou 5 ans.

A côté de cela, difficile de qualifier l’extension de la Piscine d’ « urgence ». Rappelons que le projet a été initié en 2005, et qu’il fait du surplace depuis plusieurs années, en quête de financeurs. Nous n’avons jamais pensé qu’une fois élus, les financements tomberaient sur Roubaix comme au pays de cocagne. Nous avons pleinement conscience que, même avec une majorité amie à Lille Métropole, le chemin sera long; et le financement communautaire n’est pas la seule piste. Ce chemin démarre aujourd’hui, il a déjà démarré à vrai dire. L’extension de la Piscine est un objectif de notre mandat; nous nous employons déjà à la faire aboutir, mais de grâce mais qu’on ne nous demande pas en 1 semaine d’avoir fait aboutir un projet démarré depuis 9 ans !

C’est le discours que j’ai tenu le jour-même à Bruno Gaudichon, le conservateur en chef du musée, pour le rassurer sur nos intentions; ainsi qu’à Maurice Decroix, le président des Amis du Musée; tous les deux ont parfaitement compris la situation. Je me réjouis de pouvoir travailler avec eux sur ce dossier qui nous tient tellement à cœur, pour Roubaix, pour les roubaisiens.

Municipales Roubaix : enfin des projets dans la campagne !

Dans la campagne des élections municipales à Roubaix, ces derniers jours ont vu plusieurs listes sortir des projets de leur manche, et si les programmes ne sont encore que partiellement dévoilés, enfin on commence à avoir de quoi se mettre sous la dent.

Rue Blanchemaille (photo Médiathèque de Roubaix)

Rue Blanchemaille (photo Médiathèque de Roubaix)

Modestie mise à part,  nous (l’équipe “Un avenir pour Roubaix”) avons été les premiers à sortir l’idée de Bl@nchemaille, “Euratechnologies du e-commerce”, dans les locaux vacants de la Redoute, pour générer de l’emploi et de l’activité à Roubaix. Preuve de l’intérêt qu’a suscité l’idée, notre proposition a été reprise en une de la presse locale, de nombreuses personnalités du secteur ont exprimé leur intérêt; bref c’est une idée qui fait son chemin.

C’est avec intérêt que je vois aussi les Dynamiques Roubaisiennes de Léonard Delcourt proposer leur “Roub’Export” (http://dynamiqueroubaix.canalblog.com/archives/2014/02/14/29210243.html), et si certains côtés me semblent un peu fourre-tout, tout au moins mettent-ils sur la table un élément de réflexion, pour alimenter le débat public et municipal. Et à la lecture de leur article, on ressent bien qu’ils connaissent les enjeux, qu’ils tissent des liens avec des problématiques locales, avec une certaine pertinence.

Dans un autre style, la proposition d’André Renard de couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, si elle n’est pas vraiment ma tasse de thé, a aussi le mérite d’avancer une vraie idée pour traiter enfin d’un problème, et pas de noyer la question de la sécurité dans une nouvelle dose de “vivre ensemble”.

Sans vouloir verser dans le “Dubois bashing”, force est de constater qu’on attend encore les idées nouvelles amenées par le candidat sortant. Il consacre un article complet à critiquer notre proposition Bl@nchemaille – c’est bien légitime – et apporte comme propositions, en résumant : demander de l’argent à Kering, demander de l’argent à l’Etat, de demander de l’argent à la Région. On appréciera la force du projet.

La séquence de présentation des programmes est donc enclenchée, j’ai envie de dire : « enfin! », et j’ai aussi envie d’y trouver de bonnes idées…