Il n’y a guère plus épineux comme sujet actuellement que celui des Roms, en particulier à Roubaix. Qui plus est le jour même de l’évacuation par la police du camp du Galon d’Eau. Essayons néanmoins d’être constructif et d’en tirer quelques leçons au niveau local, sans rentrer dans les débats actuels au niveau national qui ne nous concernent guère :
1. Oui, la violence de ces camps est intolérable
Que ce soit pour ceux qui y habitent à cause de l’insalubrité, à cause des phénomènes mafieux qu’ils génèrent; pour ceux qui en sont les voisins à cause de la proximité de ce qui est un bidonville, il n’était pas possible de laisser ces camps s’installer durablement dans le centre-ville de Roubaix.
On pourrait d’ailleurs rendre hommage aux riverains, qui, même ulcérés par cette cohabitation forcée, n’en sont pas arrivés aux extrémités que d’autres villes ont connu (incendies, coup de feu…).
2. Oui, la Mairie a bien trop attendu pour le faire
Pierre Dubois a laissé s’installer ces camps il y a maintenant près de 18 mois; il en avait promis le démantèlement pour l’été 2012, on voit ce qu’il en a été. Est-ce par complaisance envers Martine Aubry sur ce dossier, pour ménager son aile gauche, par incapacité à mobiliser la force publique, ou par peur des risques de dérapages ?
3. Oui, le déménagement du camp rue d’Avelghem était une mauvaise idée
Qui partait certes d’une bonne intention sur la possible intégration d’une partie des habitants du Galon d’Eau. Mais l’exécution ressemblait plus à un “coup de plumeau” du camp d’un endroit à un autre, plus discret; avec une grosse consommation de moyens publics, et dans un contexte de franche hostilité d’un voisinage déjà échaudé, l’annulation du projet est vite devenue incontournable, et les “raisons techniques” invoquées prêtent à sourire.
4. Non, l’évacuation n’est pas une solution miracle
Elle ne fait que déplacer le problème, elle ne dissuade pas vraiment les personnes en question de rester sur le territoire français, et ces évacuations sont par leur nature même au moins symboliquement violentes.
Mais à l’inverse, la politique d’accueil inconditionnel, d’intégration, de traitement social prônée par certains est certes généreuse et pleine de bons sentiments, mais manque vraiment de réalisme, et ne pourrait être que difficilement comprise dans une France en crise économique profonde, qui plus est dans une ville qui souffre déjà de sa qualité de “plus pauvre de France”.
5. Oui, une voie médiane est possible
- Eviter autant que faire se peut la reconstitution de nouveaux campements, qui sont intolérables pour les habitants, et qui ne favorisent absolument pas l’accueil des populations.
- Permettre à ceux qui en montrent une réelle volonté (scolarisation des enfants, pas de mendicité ni de délits, démarches d’intégration) de bénéficier des dispositifs existants pour tous les roubaisiens (aide sociale, logement, scolarisation adaptée…)
- Etre intransigeant sur les questions de sécurité et de délinquance
photos : Nord Eclair
lien article : http://www.nordeclair.fr/info-locale/roubaix-le-camp-de-roms-du-galon-d-eau-evacue-vingt-ia50b0n281131
BBC world s’est aussi intéressée au sujet : http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-24296405