Archives mensuelles : mai 2017

Avec « Un été au Havre », la ville rentre dans le jeu culturel métropolitain

Dans le « jeu métropolitain » d’aujourd’hui, pour exister, il faut avoir « sa » grande manifestation attractive, touristico-culturelle ou culturello-touristique. On appellera ça « Voyage à Nantes », « Lille 3000 », Festival d’Avignon, « Normandie impressionniste », que sais-je encore.

Le Havre l’a bien compris, et a profité de l’occasion de ses 500 ans (la ville fut fondée par François 1er en 1517) pour concocter « Un été au Havre », qui a fêté son ouverture ce week-end, le 27 et 28 mai 2017.

On y retrouve des ingrédients déjà utilisés ailleurs, avec un certain brio et un vrai bonheur ; sans doute dû à la présence derrière les manettes de Jean Blaise, grand manitou du Voyage à Nantes, référence en la matière.

Le bien nommé « Dans le port du Havre », de Pierre et Gilles, l’expo inaugurale d’Un été au Havre au Muma

Ainsi, la présence d’oeuvres magistrales dans l’espace public, les itinéraires de découverte de la ville, les lieux investis par des artistes, un espace urbain rénové et rebalisé, 1 fête d’ouverture et de fermeture (là plutôt à la Lille 3000…), les grandes manifestations qui ponctuent la période (expos prestigieuses dans les musées, défile de rue avec Royal De Luxe, les voiliers, la transat Jacques Vabre, le FISE…), on retrouve à peu près tout dans Un été au Havre ; et ça fonctionne plutôt bien.

 

Des couleurs éclatantes sous un soleil de plomb pour la Catène de containers de Vincent Ganivet, star de la saison

J’ai particulièrement apprécié la magnifique œuvre « Catène de containers » de Vincent Ganivet, évidente icône Instagram de la ville (les équipes d’Un été au Havre n’ont pas oublié le besoin de nos jours de proposer quelques photos ultra reconnaissables qui inondent les réseaux sociaux…), mais surtout œuvre forte et porteuse de sens, magnifiquement placée dans une perspective majeure de la ville, dont on espère qu’elle puisse rester plus longtemps, un peu à la manière des « fleurs d’Euralille » pour Lille 2004 qui ont gagné le droit de devenir permanentes (ok, je sais, les Tulipes de Shangri-La, de Yayoi Kusama…).

Le défilé et la Magnifik parade du samedi d’ouverture fonctionnaient bien, et réussissaient à la fois à remplir la place de l’hôtel de ville, à proposer quelque chose d’à la fois décalé et accessible, et aussi très lié à l’histoire et l’architecture de la ville ; belle gageure !

Mais c’est surtout dans les parcours de découverte qu’Un été au Havre prend tout son sens, on découvre le charme fou d’un centre ville entièrement reconstruit et qui étonne par sa splendeur, on apprécie la proximité de la mer et le caractère de port de la ville se fait sentir à tous les instants ; mais on découvre aussi des hauteurs charmantes, des lieux magiques comme le fort de Tourneville auquel on accède par des escaliers d’un pittoresque remarquable.

Mission accomplie pour cet « Eté au Havre » donc, et l’on se demande déjà si suite il peut y avoir, et surtout quand:)

Chroniques du bureau 112 : au 2ème tour de la Présidentielle

On avait laissé le bureau 112 farouchement mélenchoniste au soir du 1er tour, on se demandait ce que le 2ème tour allait donner…

L’urne enregistrera finalement presque 800 votes…

Première émotion du président du bureau : la porte d’entrée ne s’ouvre pas, la serrure est coincée. Il est 7h30 le dimanche matin (oui, le président arrive tôt…), comment fait-on dans ces cas-là ? La solution est simple : on appelle l’astreinte des ateliers municipaux, et quelques minutes après 8h, 2 techniciens changent le canon et permettent aux électeurs d’entrer par la porte principale et non plus par la porte arrière. Un grand merci à eux, et encore désolé pour les premiers votants qui ont dû faire un léger détour dans les couloirs de l’école maternelle !

Fin d’intervention sur porte récalcitrante !

Autre émotion du jour : les assesseurs sont toujours là; le 1er tour semble ne pas les avoir dissuadé de tenir une nouvelle fois le bureau de vote, et je suis bluffé par leur jeunesse (ils passent tous les 3 le bac cette année…), leur bonne humeur, leur enthousiasme, et le sérieux avec lequel ils tiennent la fonction. S’il y a bien une raison de croire à l’avenir de Roubaix, c’est bien en faisant confiance à ces jeunes, car ils ont un potentiel incroyable. Un grand merci à Yasmina, Léonardo et Thomas; en espérant les revoir aux Législatives…

Un moment un peu troublant a aussi été cette électrice, assez âgée, qui s’est présentée une 2ème fois à peu près une demie-heure après son premier vote, en nous disant qu’elle n’avait pas voté et qu’elle ne se souvenait pas du tout être déjà venue. Nous étions fort affirmatifs, mais il a fallu lui montrer sa signature sur le cahier d’émargement pour qu’elle convienne qu’elle était déjà venue. Evidemment, nous avons essayé d’être délicat, « ça arrive à tout le monde madame d’oublier qu’on a fait quelque chose »…

Enfin, un grand bonheur pour moi en tant qu’adjoint à la Culture, ça a été de lire, dans les couloirs de l’école maternelle, le panneau suivant :

oui, à Roubaix, les écoles maternelles vont visiter le Musée La Piscine, 1er musée de France, y font de la peinture, des dessins, bref apprennent ce qu’est un musée… Rien ne pouvait me rendre plus fier. J’en suis ressorti boosté comme jamais 🙂 Et puis cette punchline finale, « ils ont laissé de l’eau pour s’en souvenir », j’adore !

Bon, au final, le bureau 112 enregistre 30 voix de moins qu’au 1er tour et se retrouve farouchement macroniste 🙂