Archives mensuelles : juin 2015

Retour sur les bancs de l’école Montaigne…

Non non je ne retourne pas en cours, mais il m’arrive d’aller en salle de classe pour certaines occasions particulières.

Vous avez bien compris en lisant ce blog que je ne suis pas adjoint à l’éducation, c’est ma collègue Esther Afane Kimbaloula qui a cette lourde et passionnante tâche. Pourtant, j’ai récemment eu la possibilité d’aller présenter ma fonction auprès d’une classe de l’école Montaigne à Roubaix car je me suis proposé pour parrainer un projet de classe citoyenne, ici développé par l’institutrice de CM2 avec ses élèves.

Cet exercice n’est pas un de ceux dont j’ai l’habitude mais il fut très agréable à effectuer. Les questions des enfants peuvent parfois être désarmantes de fraicheur et de simplicité, cela est parfois tellement évident pour nous que l’on doit réfléchir avant de se rappeler de la réponse !

Visite école Montaigne

Réponse aux nombreuses questions des élèves

Plaisant et détendu sur la forme, ces échanges furent plus sérieux sur le fond. En signifiant dès leur plus jeune âge, l’importance de la vie politique locale dans leur vie, les enfants intègrent mieux les enjeux liés à l’actualité, la politique et disposeront d’armes et de connaissances plus qu’utiles dans leur futur.

Visite école Montaigne 2

La maîtresse veille sur ses élèves

C’est également un moyen pour eux de voir le travail, qu’ils mènent tout au long de l’année autour de la mémoire et de la citoyenneté, être récompensé.

Comme conclusion, je vous propose une petite compilation des questions les plus drôles, intéressantes et inattendues :

« Que se passe-t-il si le maire est en retard ? Est-ce qu’il peut se faire virer ? »

« Peut-on être maire et président en même temps ? »

« Qu’est-ce qui se passe si vous êtes en retard ? »

(La ponctualité est visiblement importante, et c’est très bien ainsi!)

 

NB : l’école primaire Montaigne dispose d’un club de mini-reporters racontant leurs aventures dans un WordPress, ce sont eux qui ont récemment interviewé le maire notamment, allez faire un petit tour, ça vous changera de mes habituels posts 😉

Nuit de la jeunesse 2015 : les jeunes de #Roubaix au top !

Encore une fois les jeunes de Roubaix ont réussi à nous étonner !

C’était hier soir la 3ème Nuit de la Jeunesse, organisée par le Conseil Jeunes de Roubaix, et c’était encore un plaisir de partager leur enthousiasme, leur motivation, et surtout de mettre en avant de nouveaux talents de la jeunesse roubaisienne. Et, tout comme l’an dernier, ils en ont trouvé, et pas des moindres !

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Ainsi, entre sportifs (l’impressionnant lutteur de MMA Mohammed Sayah, le boxeur Maidin Elgarni, les joueurs de futsal…), créateurs de mode avec la maison Rhoots Culture, associatifs comme Youri Bergoug et l’OFCI, ou encore acteurs maintenant bien connus de la web série « On dit souvent », la concentration de talents et de qualité des jeunes de notre ville impressionne toujours autant et, si besoin était, ils sont là pour nous donner confiance dans l’avenir !

Entre le spectacle de l’humoriste Kevin Razy, le soutien financier aux actions du Centre social Basse Masure et les rappels sur le « Passeport pour la majorité », la soirée était particulièrement bien composée, l’animation d’Aziz au top (comme d’hab j’ai envie de dire), et on aurait envie de leur confier les clés de quelque chose de plus important 😉

« Tant de raisons de croire en Roubaix » écrivais-je l’an dernier au sujet de cette même Nuit de la Jeunesse; cette édition 2015 est une belle confirmation que notre ville, grâce à eux, a l’avenir devant elle. Charge à nous de les aider à y arriver.

 

21ème défilé Esmod, la fashion week roubaisienne !

Le défilé Esmod est toujours un événement mémorable, celui de cette année va sûrement faire parler de lui encore un moment…

Défilé_Esmod_1

Le discours, un des impératifs stimulants de l’adjoint !

Soyons honnêtes, peu d’entre nous peuvent se vanter d’avoir des souvenirs des 1ers défilés. Nous avons en effet assisté au 21ème défilé, une telle longévité est à saluer. Esmod est un repère dans Roubaix et la ville est plus que fière d’accueillir un des 26 campus internationaux du groupe. Nous soutenons ainsi sans rougir la comparaison avec Séoul, Berlin ou encore Dubaï !

21 années d’existence, cela correspond à 21 promotions d’élèves talentueux, doués et passionnés qui font rayonner Roubaix dans le Nord, la France et même le monde !

Citons quelques exemples de ces élèves. Lorsque Agatha Ruiz de la Prada était membre du jury il y a quelques années, en même temps que son exposition à la Piscine, une étudiante, Jiao Yé, lui avait tapé dans l’oeil, cette étudiante est aujourd’hui sa 1ère assistante, son bras-droit.

Une autre marque née d’une étudiante d’Esmod et qui a beaucoup fait parler d’elle Filles A Papa. Fondée par Sarah Piron et sa sœur, cette ligne de vêtements a pris une ampleur considérable quand des stars comme Beyoncé, Rita Ora ou encore Ellie Goulding se sont mis à la porter. Les réseaux sociaux se sont emballés et le succès est depuis au rendez-vous.

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Les étudiants roubaisiens arrivent donc à devenir des créateurs internationaux, mais ils n’en n’oublient pas moins leurs racines. Ainsi, Maxime Bera, créateur de LB Sweat & Makers, a ouvert sa boutique de costumes pour homme demi-mesure dans la métropole. Métropole qu’il fait rayonner dans le monde entier, il a en effet créé les uniformes de tous les restaurants d’Alain Ducasse. Quand la gastronomie française rencontre le talent stylistique roubaisien, on peut être fier de notre fameuse exception culturelle.

Enfin, ce qui fait la force du campus de Roubaix, c’est qu’il s’inscrit dans un territoire industriel où le textile régna en maître et où ce secteur d’activités se réinvente avec succès. Cela dynamise la créativité des étudiants et leur permet de maîtriser des techniques d’avant-garde, histoire d’être les futurs grands entrepreneurs de demain, les stylistes parisiens n’ont qu’à bien se préparer !

Comme d’habitude, le public est venu toujours aussi nombreux à ce rendez-vous, un des moments immanquables de l’année, complet depuis des mois. C’est notre fashion-week roubaisienne !

Défilé_Esmod_6

Un tonnerre d’applaudissements plus que mérités !

La Piscine s’agrandit, c’est officiel !

C’est avec une grande fierté et un réel bonheur que je vous annonce officiellement que le musée de La Piscine va être agrandi !

L'entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

L’entrée de la Piscine (photo Philippon Architecte)

Je vous avais déjà annoncé il y a quelques mois le financement de la salle d’Histoire de Roubaix grâce au mécénat, mais cette nouvelle annonce est d’une ampleur bien plus importante, et ce pour 4 principales raisons :

– Le musée a clairement atteint son seuil de saturation. Lors de l’exposition Camille Claudel et de son succès sans commune mesure, c’étaient jusqu’à 3 000 personnes qui visitaient le musée chaque jour, un niveau disproportionné par rapport aux capacités d’accueil. Les conditions de visite n’étaient pas agréables9, les œuvres étaient mises en danger, les équipes ne travaillaient plus dans de bonnes conditions…

– Des oeuvres et notre patrimoine sont à valoriser, mais les bâtiments du Musée sont déjà exploités au maximum de leur capacité, quand on pense que l’intérieur des cabines est utilisé pour valoriser des céramiques et des pièces textiles, on constate vraiment le manque criant d’espaces d’exposition.

– La Piscine est l’un des grands symboles de Roubaix (quand on pense que c’est elle qui a représenté le Nord-Pas de Calais dans l’émission Le Monument Préféré des Français). Son rayonnement est prestigieux et d’une ampleur certaine. Ce n’est pas que le musée de la ville de Roubaix et des roubaisiens, sa fréquentation est bien plus variée que cela, les habitants de l’Eurométropole étant les plus importants. Il était donc légitime que la Métropole Européenne de Lille, la Région ou encore le Département du Nord participent au financement des travaux d’agrandissement. Cela permet également de se rendre compte de la nouvelle place, plus assurée, plus reconnue, qu’occupe Roubaix dans les instances territoriales et intercommunales.

– Guillaume Delbar et moi-même n’avons cessé de le répéter, l’agrandissement de la Piscine était le dossier majeur dans le domaine de la culture pour la mandature (dis ici, encore ). Notre engagement et notre ténacité ont payé , l’extension est actée !

Le bassin de La Piscine, la star du soir

Les équipes du musée se réjouissent vivement de cette annonce, de même que l’équipe municipale, les roubaisiens et les amateurs d’art.

Début des travaux dès la fin de l’année pour un retour à la normale en 2017.

Petit plaisir final, le musée reste bien sûr ouvert durant la durée des travaux, et ça, c’est la nouvelle meilleure nouvelle qui soit 🙂

 

 

Muséomix à la Manuf, c’est réussi !

Je vous avez récemment donné 6 raisons pour que l’édition 2015 de Muséomix Nord ait lieu à la Manuf.

Et bien c’est chose faite 😀

 #Museomix2015 c’est parti !!! http://t.co/iLxxCNPZCb

Ce choix n’est pas anodin résulte d’un travail global autour du numérique, des musées et des pratiques autour de ces derniers mené à Roubaix depuis un moment et qui commence à prendre une réelle ampleur.

Roubaix dispose d’une faculté d’adaptation, de dépassement et d’innovation certaine, et cela tombe bien ! Ce sont les axes majeurs de Muséomix et notre adéquation avec ces derniers a forcément motivé leur décision.

De même, Roubaix dispose de nombreuses opportunités autour du numérique qui ont séduit les organisateurs. Le projet Blanchemaille en est un très bon exemple, la ville cherche à valoriser ses talents, ses potentiels… On peut très bien imaginer que des concrétisations de Blanchemaille puissent un jour être adaptables au niveau muséal.

Parlons aussi de la Manuf. Ce n’est pas un banal lieu où l’on voit de vieilles machines de tissage, un écomusée local. C’est un véritable musée, à part entière et le fait que l’édition 2015 de Muséomix y aura lieu conforte (si cela était encore nécessaire) son statut de musée.

Manuf

La Manuf, futur lieu d’échanges mouvementés et riches

Enfin, je pense que l’on peut saluer la présence numérique des équipes culturelles locales, des amateurs et des passionnés qui ont une réelle présence numérique et des usages multiples et stimulants, ils feront tout leur possible pour que l’édition roubaisienne de Muséomix soit mémorable.

 

Vidéo de présentation du Museomix du Musée d’Art et d’Histoire de Genève

Le miracle de la réouverture de la Villa Cavrois

1986, décès de madame Cavrois et vente de la Villa.

2015, réouverture de la Villa après plusieurs années de travaux et 23 millions d’euros.

29 ans et 23 millions d’euros de travaux et restauration, oui, la réouverture de la Villa qu’on va fêter ce week-end a tout d’un miracle…

Après 4 années de bataille entre le promoteur immobilier, acheteur de Cavrois, et l’Association pour la Sauvegarde de la Villa Cavrois (ASVC), il a fallu ensuite un long moment entre la classification Monuments Historiques (1991) et la vente de la Villa à l’Etat (2004).

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L’entrée de la Villa Cavrois, votre future porte pour une visite exceptionnelle 😉

Au fur et à mesure du temps, la Villa Cavrois est taguée, squattée, pillée. Les marbres disparaissent, les fenêtres sont brisées, les radiateurs arrachés…des arbustes poussent dans le bâtiment.

En parallèle, et fort heureusement, des initiatives ont aussi émergé très rapidement, la plus connue, l’ASVC, est créée en novembre 1990, un site internet apparait dès 1996 (de réels précurseurs !), un travail d’archivage de qualité est entrepris.

On peut néanmoins à la fois s’interroger sur les raisons pour lesquelles le processus de décision et de restauration a été si long, et se réjouir qu’il ait finalement abouti et qu’un accord et des financements aient pu être trouvés, car les besoins étaient énormes.

En effet, devant l’état du bâtiment, les travaux s’étalèrent sur plusieurs phases de restauration, réparties selon les différentes ailes, les différents corps de métier pour arriver à 11 ans de travaux…

Nous reconnaissons tous le travail de très grande qualité menée ici dans cette laborieuse reconstitution, laquelle est vraiment réussie et intelligente,

Alors aujourd’hui n’est pas l’heure de s’interroger sur la longueur et les atermoiements de la décision publique (et les coûts que cela entraîne), mais pour les amoureux de l’architecture, de la ville, de se réjouir que le miracle ait finalement eu lieu!

Rendez-vous donc ce week-end à la Villa Cavrois, j’ai même un bon plan pour vous : la pré-réservation des places à l’office de tourisme de Roubaix pour éviter les très probables longues files d’attentes !

Oui, l’Institut du Monde Arabe à Tourcoing est une victoire pour Roubaix !

 

Dans sa une de ce jeudi 11 juin, Nord Eclair reproche à Roubaix d’avoir « laissé filer l’IMA », et interviewe Majdouline Sbai, élue EELV au Conseil Régional, qui parle d’une « faute politique majeure ».

C’est peu dire que je suis en profond désaccord avec  ce point de vue, et je voudrais expliquer ici pourquoi cette décision est une belle victoire, et que l’engagement de Roubaix POUR l’IMA a beaucoup compté.

Rappelons d’abord que c’était un dossier qui progressait très lentement depuis 3 ans. Dès notre élection l’an dernier, Guillaume Delbar et moi-même avons réaffirmé notre attachement à la pérennisation de l’IMA sur le territoire de Roubaix Tourcoing, nous avons proposé des solutions immobilières, nous avons largement contribué à la discussion sur le Projet Scientifique et Culturel, bref nous avons été très actifs sur ce dossier.

A tel point que la Métropole Européenne de Lille, jusqu’alors plus que prudente à l’idée de soutenir l’implantation, s’est finalement laissée convaincre d’y participer, et Damien Castelain son président et Olivier Henno son vice président à la Culture l’ont bien confirmé. Cette belle avancée n’aurait sûrement pas pu se produire sans l’implication des 2 villes et leur enthousiasme sur ce dossier.

Nous avons proposé le site de la Condition Publique pour l’implantation de l’IMA. la Région avait travaillé sur un bâtiment rue du Maréchal Foch à Roubaix, Tourcoing a proposé son ancienne école de natation; c’est finalement ce dernier choix que la région et l’IMA ont préféré; dont acte, nous avions convenu que Roubaix et Tourcoing ne s’opposeraient pas une fois la décision prise. Oui, c’est peut-être encore nouveau pour certains responsables politiques, mais il est grand temps d’enterrer les querelles de clocher entre les 2 voisines du versant Nord Est et de travailler en bonne intelligence !

L'intérieur rénové de l'Ecole de Natation qui accueille l'IMA (photo ville de Tourcoing)

L’intérieur rénové de l’Ecole de Natation qui accueille l’IMA (photo ville de Tourcoing)

Car aujourd’hui, cette implantation à Tourcoing va bien évidemment aussi bénéficier à tous les roubaisiens, loin d’être d’une défaite pour la ville, c’est une victoire pour tout le territoire de Roubaix-Tourcoing que cette implantation d’une institution nationale voire internationale. Bien entendu, les actions de l’IMA vont se décliner dans les 2 villes comme c’était déjà le cas pour l’antenne de l’Union.

Et même  dans la gouvernance, Roubaix continuera à être présent avec 2 représentants, un élu et une personnalité qualifiée, ce qui lui assurera d’avoir voix au chapitre, certes un peu moins que les autres contributeurs, mais en ne participant pas financièrement au fonctionnement de l’établissement.

J’entends d’ailleurs Mme Sbai trouver que « 200 k€ c’est cadeau » pour un tel établissement. j’ai cru rêver. Non, les finances de Roubaix ne sont pas celles de la Région, et dans le budget de la Ville, en particulier de la culture, ces 200 k€ sont une somme significative et n’étaient pas disponibles, ou auraient eu pour conséquence des décisions négatives sur le financement d’autres structures.

Les « défaites » de Roubaix qui auraient « laisser filer » une belle occasion de ce genre, j’en voudrais bien toutes les semaines !

 

article mis à jour le 17 novembre 2016

Ouverture de la Villa Cavrois, 5 raisons de ne pas rater ça !

Enfin !

Enfin la Villa Cavrois va réouvrir au public dans son intégralité. On avait pu profiter d’un petit aperçu il y a déjà un an et demi (un de mes premiers posts d’ailleurs…) mais là, c’est la fin d’une histoire rocambolesque qui offre un nouveau départ à un des repères architecturaux du Roubaisis.

La Villa et son reflet dans le miroir d'eau, équilibre parfait

La Villa et son reflet dans le miroir d’eau, équilibre parfait

Si cela ne suffit pas à vous convaincre d’y aller, voici un top 5 des raisons pour lesquelles il faut ab-so-lu-ment aller visiter la Villa Cavrois :

Raison n°1 : C’est l’événement patrimonial de l’année ! La Ministre de la Culture, @fleurpellerin en personne, vient à l’inauguration, si ce n’est pas un signe montrant l’importance de cette évènement, je ne vois pas ce que l’on pourrait faire de mieux (ah si, le président de la République. Peut-être la prochaine fois ?)

Raison n°2 : Parce qu’on veut tous faire LA photo inratable, la Villa en panoramique depuis le bout du miroir d’eau. Quoi qu’il arrive, votre photo sera réussie, si ce n’est pas génial ça franchement ? A défaut, reprenez la mienne, je vous donne les droits 🙂

Raison n°3 : Un paquebot jaune à Croix ? Non vous ne rêvez pas, il s’agit juste d’un des nombreux surnoms du bâtiment et une bonne manière de faire une surprise à des amis qui ne connaîtraient pas la Villa et qui s’imagineraient vraiment aller voir un paquebot jaune à Croix 😉

Raison n°4 : Saluons l’initiative de l’équipe de restauration qui a décidé de laisser une des pièces du 1er étage dans l’état de délabrement dans lequel elle se trouvait avant les travaux. Cela permet à chaque de se rendre compte de la fragilité de notre patrimoine et de l’importance de le sauvegarder.

Raison n°5 : C’est magnifique, tout simplement 🙂

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Rendez-vous donc ce vendredi 12 pour l’inauguration officielle, en live sur le site du Centre des Monuments Nationaux, et samedi pour l’ouverture au public. Attendez-vous à ne pas être les seuls à avoir l’idée !

Jean Blaise : la culture pour « réenchanter la ville »

Jean Blaise, devant un "anneau" de Buren

Jean Blaise, devant un « anneau » de Buren

La figure de Jean Blaise est maintenant une référence incontournable en France dans le monde culturel. Parce que c’est lui – entre autres – qui a sorti Nantes de sa figure de « belle endormie » pour en faire un des villes de référence, les plus innovantes, les plus attractives. A son actif, le festival des « Allumées », dont l’intitulé fait frémir : « pendant 6 ans, 6 villes seront mises à l’honneur, chaque année pendant 6 jours, de 6 h du soir à 6 h du matin. Ou encore l’exceptionnelle reconversion de l’usine LU en ce « Lieu Unique » qu’on visite de toute la France (et qui, tant dans l’esprit que dans l’histoire et la réalisation architecturale, parlera beaucoup aux roubaisiens, puisque c’est le même architecte, Patrick Bouchain, qui avait été chargé des travaux sur la Condition Publique…).

Le Lieu Unique

Le Lieu Unique, à la façade si emblématique

Citons aussi Estuaire, qui parsème chaque année la Loire entre Nantes et St Nazaire de propositions artistiques originales, décalées, gigantesques ou intimes. Et, actuellement, le Voyage à Nantes, qu’on appellerait ailleurs un festival estival mais qui est un peu un assemblage de tout celà et de bien d’autres choses encore, et qui attire bon an mal an 2 millions de personnes à Nantes chaque été, avec une hausse de 25% de la fréquentation touristique depuis son démarrage en 2012, excusez du peu…

Bon, c’est vrai qu’avec les budgets que Jean-Marc Ayrault lui avait confiés, il était difficile de faire quelque chose de médiocre, mais au moins a-t-il été à la hauteur des attentes de faire quelque chose de remarquable. Reconnaissons aussi que certaines de ses propositions laissent parfois songeur, comme cette « Absence », une sorte de café snack informe devant l’école d’architecture, ou quelques sculptures contemporaines d’un goût moyen comme le « Non Thinker »…

l'absence the_non_thinker

Ce qui est remarquable dans ce parcours, c’est bien sûr la confiance des décideurs qu’il a su conquérir, autour de propositions pas forcément aimables ni consensuelles, mais avec une vraie ligne directrice d’aller chercher les habitants où ils sont, de « sortir de la boîte », c’est à dire sortir du bâtiment, d’investir autant que faire se peut l’espace public, de rendre visibles des lieux ou des bâtiments qui  ne l’étaient pas ou plus, et de générer de vrais moments de partage collectif. Les milieux culturels nantais se demandent aujourd’hui si le bilan est vraiment si positif, et si son heure de gloire ne date pas du tout début des années 2000…

On peut en tout cas reprendre son image du « virus », que Jean Blaise espère avoir inoculé dans la ville, avec un travail régulier et maintenant constant avec le service des espaces verts, avec les structures chargées du tourisme et de la promotion de la ville, avec le Conservatoire du Littoral…

Remettre le poireau à l'endroit

Deux livres récemment parus reflètent, de manière bien inégale, son parcours et ses idées. Le premier, « Remettre le poireau à l’endroit », est au delà d’un titre bien trouvé un entretien assez ennuyeux et inintéressant mené par Stéphane Paoli avec Jean Blaise et Jean Viard, sociologue intervenant régulièrement dans le domaine de la culture. Rythmé par des questions à vrai dire très peu inspirées de Paoli, le livre jargonne, enfonce des portes ouvertes, débat de grandes questions à vrai dire très oisives, et ne trouve que rarement l’inspiration de quelques réflexions marquantes.

réenchanteur de ville

A l’inverse, le « Réenchanteur de ville, Jean Blaise » de Philippe Dossal, sous la forme d’un portrait évidemment flatteur mais néanmoins assez factuel, séduit surtout par ce qu’il retrace de concret du parcours, des succès, des interrogations et des échecs de Blaise. L’on prend conscience de l’impact de 30 ans de politique culturelle sur le territoire nantais, de l’évolution de celui-ci, des axes marquants d’une politique et d’une réflexion, mais aussi d’un entourage, d’un solide réseau, et bien sûr d’un soutien politique constant et décisif. Une lecture recommandée pour qui s’intéresse aux politiques culturelles en France. Pour mettre en perspective, en lire aussi ici une critique assez bien troussée

On pourra aussi dresser des parallèles entre 2 initiatives finalement nées de la même matrice et assez comparables, celles du « Voyage à Nantes » et de Lille3000. Les 2 partent du principe de convier des artistes internationaux à intervenir sur un territoire, à grand coup de défilés, carnavals, propositions décoiffantes (un éléphant gigantesque à Nantes, une maison ou une forêt à l’envers pour Lille3000) et mises en valeur de lieux délaissés (Le Lieu Unique, Le Tri Postal).

La différence majeure réside peut-être dans l’aspect lillo-centré de Lille3000, alors qu’avec Estuaire Jean Blaise a su montrer qu’il savait dépasser les limites de l’agglomération nantaise pour travailler en collaboration avec tout un territoire…

Le Marché Des Modes : talents d’aujourd’hui, grandes maisons de demain

C’était déjà sa 26ème édition, mais le Marché Des Modes nous a encore offert la semaine dernière un programme de qualité alliant la diversité des marques proposées et l’effervescence de l’événement.

 

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Accueilli dans le cadre toujours aussi chaleureux de l’ENSAIT

Ne nous voilons pas la face, à l’origine Maisons de Mode et le Marché des Modes n’avaient pas beaucoup de personnes qui croyaient en eux. « Pari fou », « idée bizarre », « ça ne fonctionnera jamais »… Qui aurait vraiment misé sur la survie de l’opération plus de 10 ans après ?

Aujourd’hui, plus personne ne conteste l’idée, le succès est là. Maisons de Mode est désormais un des meilleurs tremplins pour faire émerger sa marque de vêtements, d’accessoires, de maroquinerie, apprendre à gérer une boutique à Lille ou à Roubaix, et il existe désormais une génération de créateurs Maison de Mode  au succès national et même international pour les plus talentueux.

 

Ce succès, c’est également la continuation de la longue histoire du textile à Roubaix et dans la métropole, et plus précisément de son renouvellement.

 

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Se perdre parmi tous les stands…

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Finir par un passage au Vestiaire, une journée réussie !

Les acteurs ont changé, ce ne sont plus de grands industriels mais de jeunes créateurs ; le filage de la laine et son tissage s’est ainsi transformé en la confection de vêtements, de sacs et d’accessoires mais l’esprit textile est toujours présent.

Mieux même, il intègre des problématiques environnementales, sociales, humaines car les jeunes créateurs adoptent des approches en accord avec leurs visions du monde, et cela est rafraîchissant dans notre monde manquant parfois d’humanité…

Bref, ce 26ème Marché des Modes fut un succès grâce à ses marques pointues ou inédites, sans cesse en évolution, on adore et vivement la prochaine édition !