C’est par un dimanche après midi froid, gris et pluvieux qu’on peut remercier Jean-Claude Malgoire d’avoir programmé à Tourcoing la brillante et rutilante Messe en si mineur de Bach, disons-le franchement, un monument de la musique occidentale.
Ce fut un franc succès, déjà parce que les 2 heures de représentations passent toutes seules, l’absence d’entracte se fait à peine remarquer, on est plongé dans ces morceaux superbes et si variés qui font le sel de cette Messe. Je ne me lancerai pas dans une analyse de l’oeuvre, tant d’autres l’ont déjà fait et bien mieux que je ne le ferai; je me contenterai de citer le texte de l’Atelier Lyrique de Tourcoing : « elle incarne la somme du style baroque à son apogée, mais aussi de la polyphonie façon Machaut ou encore des modes et teneurs antiques ».
Le Choeur Régional Nord Pas de Calais d’Eric Deltour fait beaucoup pour le succès de cette messe, et les moments les plus polyphoniques sont vraiment resplendissants. Ultime coquetterie, le changement de disposition des chanteurs 2 morceaux avant la fin, pour avoir un final grandiose. Réussi.
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy sont comme d’habitude au rendez-vous; au début de la représentation je trouvais leur format réduit un peu dérangeant et disproportionné par rapport au choeur, mais finalement l’équilibre se fait et on se prend à apprécier le délicat travail des cuivres et des bois en particulier.
Les solistes étaient bien entendu impeccables, en particulier le ténor Robert Getchell, au timbre de voix très agréable, et le contre-ténor Jean-Michel Fumas, au phrasé particulièrement travaillé et convaincant.
L’Atelier Lyrique de Tourcoing a bien été à la hauteur du monument…