Archives mensuelles : octobre 2014

Un avant goût de Camille Claudel…

Juste pour vous dire comme ça que j’étais passé au Musée La Piscine cette semaine, et que j’avais eu la chance de traverser l’exposition Camille Claudel en plein montage, et que c’était….wow !

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Une scénographie épurée et magnifique, une collection de chefs d’oeuvre impressionnante, des mises en scène renversantes (ces 4 « valses » côte à côte, quelle idée extraordinaire !), des oeuvres méconnues absolument sublimes (« Les causeuses », en vrai, c’est à peine croyable!), des pièces uniques jamais sorties de leur musée ou de leur collection ou presque (ce buste Renaissance de Mino da Fiesole qui n’avait jamais quitté son musée de Lyon…), de pures merveilles comme cet « Âge mur » bouleversant, et bien sûr « notre » petite châtelaine, la star de la Piscine, fort justement choisie pour être l’affiche de l’exposition, mise en valeur comme jamais je crois dans cette scénographie.

Autant vous dire qu’à partir du 8 novembre, la foule va se presser à la Piscine, et elle aura mille fois raison !

Bye bye mon V’Lille électrique !

Au mois de décembre dernier, je parlais déjà de toi, ici,  dans mes 6 premiers mois en V’Lille électrique à Roubaix.

Ca fait maintenant 16 mois que j’arpente la ville avec toi, mon fidèle V’Lille, et ce soir je dois te dire au revoir. Il est temps de te rendre à Transpole, qui attend de te louer à d’autres, qui n’ont pas encore eu la chance de t’essayer. J’aurais aimé être exclusif et te garder un peu plus longtemps, mais Transpole ne m’a pas permis de te conserver, le renouvellement de ta location n’est pas autorisé. Il paraît qu’il y a une très longue liste d’attente pour toi, nous apprend Metro…

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photo metronews

Ce que je retiens de ces 16 mois ensemble, c’est que tu es un formidable moyen de transport. L’assistance électrique transforme totalement l’usage du vélo, et rend possible de t’utiliser sur un rayon de 5 à 10 km sans aucun problème de fatigue ou, soyons concret, de transpiration disgracieuse. On peut parfaitement t’utiliser en costume pour aller au bureau, ou juste avant ou après une cérémonie officielle…

Tu as aussi été un compagnon rapide, et ton assistance à 25 km/h m’a même surpris dans les premiers jours, je n’avais pas l’habitude d’aller aussi vite à vélo, mais je m’y suis vite fait. Cela m’a aussi convaincu de m’équiper comme je ne l’avais encore jamais fait, à savoir avec un casque et gilet de sécurité, parce que toutes les voitures n’ont pas un comportement rationnel, tu l’as constaté avec moi à maintes reprises.

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Car c’est vrai qu’on en a fait des choses ensemble. J’ai transporté avec toi des courses parfois lourdes, des colis largement surdimensionnés dans ton panier qui n’était pas du tout prévu pour ça, un sac de sport sur ton porte bagage. Je suis allé avec toi à Lille, à Croix, à Villeneuve d’Ascq, à Hem, à Tourcoing, parfois même jusqu’à Lille ou en Belgique, et tu n’as jamais bronché; ta batterie ne s’est déchargée complètement qu’une seule fois sinon tu as bien tenu le coup…

Evidemment, tu as aussi fait une campagne électorale, du porte à porte, transporté des tracts, allé des réunions publiques en réunions publiques, et puis, le vote des roubaisiens aidant, tu as découvert les arceaux de la mairie, où tu as parfois fait ton petit effet; je crois que j’aurais longtemps un petit faible pour cette photo souvenir où je ne sais pas qui de toi ou de moi tient la vedette :

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Que vais-je faire sans toi ? Je dois t’avouer que je vais sans doute te remplacer. Tu m’as donné le virus de l’assistance électrique, je ne me vois pas revenir à la voiture exclusive, ni au vélo « classique ». Comme quoi Transpole a parfaitement réussi son coup en ce qui me concerne. Mais je dois aussi te dire que ce ne sera pas sans un pincement de coeur, et que chaque fois que je croiserais un des tes – trop rares – congénères, j’aurais une pensée pour toi. Bye bye mon VAE 52!

O’tera Saint André : paysan est un métier, commerçant aussi…

L’ouverture du nouveau et troisième point de vente O’Tera cette semaine à St André lez Lille a donné lieu aux habituelles protestations du monde paysan; à savoir principalement la Confédération Paysanne et le réseau des AMAP qui ont installé un « marché paysan revendicatif » devant le magasin.

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photo La voix du nord

Que reprochent-ils à O’Tera? D’être un supermarché comme les autres, de profiter de l’image du local et du paysan sans vraiment en faire partie et les soutenir. On se souvient déjà que cette opposition de point de vue avait été il y a 2 ans à l’origine du changement de nom de l’enseigne, passée de « Ferme du Sart » en « O’Tera du Sart » pour son point de vente initial.

Le tract des AMAP contre O'Tera St André

Le tract des AMAP contre O’Tera St André

On me permettra d’être perplexe devant cette opposition, qui semble plus politique et syndicale que vraiment fondée. Tout client régulier de ces points de vente aura remarqué que les circuits courts sont réellement mis en avant, décrits, promus; et que dans les rares cas où ils ne sont pas respectés cela est signalé et expliqué, et à vrai dire bien normal (bananes, oranges…). Sans avoir mené d’études statistiques précises, il me semble que la quasi totalité des producteurs et maraîchers qui fournissent la chaîne sont de la région Nord Pas de Calais, ce qui me va en termes de proximité. Et O’Tera me semble remplir sa promesse de circuit court, négociant directement avec des producteurs pour la mise en vente auprès des consommateurs dans son magasin.

Quant aux prix pratiqués, j’avoue ne pas avoir d’idées s’ils sont justes pour le producteur, en tout cas ils sont tout à fait compétitifs pour le consommateur vue la qualité des produits.

photo otera.com

photo otera.com

En face, que propose la Confédération Paysanne ? On ne le sait pas vraiment. Car, il faut le reconnaître, être commerçant est un métier, bien différent de celui de paysan. Tenir un magasin ouvert 6 jours par semaines, l’approvisionner, le faire connaître, gérer les stocks, trouver le bon positionnement prix, les promotions, recruter du personnel, cela ne s’improvise pas plus que cultiver plusieurs hectares de terres agricoles.

Dans les reproches de la Confédération Paysanne, on retrouve ces vieux relents d’inutilité voire de spoliation des méchants commerçants face aux bons paysans. Le débat ne se pose pas en ces termes. O’Tera propose une offre et un concept assez pertinent par rapport aux attentes du consommateurs d’aujourd’hui; personnellement je serais très intéressé par une solution proposé par les agriculteurs eux-mêmes s’ils pensent qu’on peut faire mieux, mais où est-elle ? Les AMAP sont certes une réponse intéressante, mais forcément limitée et à vrai dire ne répondant que très partiellement aux mêmes attentes.

Dans le même ordre d’idées, la Confédération Paysanne, à qui on ne peut pas reprocher le manque de cohérence, se lance aussi dans une violente critique de La ruche qui dit oui, pas totalement infondée bien sûr, mais souvent outrancière.

Alors de grâce, si les paysans pensent pouvoir assurer eux-mêmes la vente de leurs produits de manière plus satisfaisante pour eux, excellente nouvelle et qu’ils se lancent, le commerce est libre en France; mais sinon qu’ils laissent les commerçants faire leur métier…

 

Connaissez-vous la danse verticale ?

Connaissez-vous la danse verticale ? Pour être honnête, jusqu’à hier soir, moi non plus…

Heureusement, dans le cadre de « Sheep is more », son 10ème anniversaire, la Condition Publique avait programmé le spectacle « Clairière Urbaine » de la Compagnie Retouramont, référence dans le domaine depuis 25 ans.

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A bien y réfléchir, la danse verticale est une évidence. C’est une danse en 3 dimensions pourrait-on dire; ou grâce à des techniques d’escalade ou circassiennes, les danseurs évoluent dans les airs, contre un mur, au mépris de la gravité, avec une liberté qui étonne.

L’appropriation du lieu est assez magique, c’était un plaisir de voir les 4 danseuses de ce spectacle évoluer sur les beaux murs de brique de la Condition Publique, les jeux d’ombre et de lumière sur la « rue couverte » étaient magnifiques; bref une bien belle découverte, faut-il le préciser gratuite et ouverte à tous ?

« Tragédie », le choc Olivier Dubois

Oui, Tragédie est un choc. Un choc esthétique, un choc philosophique, un choc musical, un choc chorégraphique; bref un choc, comme on en a peu dans une année culturelle.

photo Christophe Raynaud de Lage

photo Christophe Raynaud de Lage

On connaît le « principe » : les danseuses et danseurs sont nus. Oui, totalement nus, du début à la fin de la pièce, sans aucun artifice. A vrai dire, en soi ça n’a rien de révolutionnaire, ça sonnerait même plutôt la contre-culture années 70 un peu éculée s’il n’y avait que ça.

Mais il n’y a pas que ça. C’est aussi une vraie pièce de troupe. 18 personnes sur scène. Depuis quand n’avez-vous pas vu un spectacle de danse avec 18 personnes sur scène ? Personnellement, depuis des années. Les budgets des compagnies de danse étant ce qu’ils sont, on est déjà content de voir 4 ou 5 danseurs, et les créations solo et duo se multiplient. Mais Olivier Dubois fait preuve ici d’un appétit, d’une envie, d’une frénésie de chorégraphie qui emporte tout sur son passage, et nous livre ici une pièce de plus d’une heure et demie, totalement écrite, pour un vrai collectif de danseurs.

photo parisart.com

photo parisart.com

Tragédie c’est aussi une grammaire chorégraphique parfaitement maîtrisée, des défiles du début du morceau qui se dérèglent lentement et subtilement, à des moments de groupe remarquables, à un passage au stroboscope proprement hallucinant , une scène de night club mémorable, ou une sublimation de la rencontre entre homme et femme fort évocatrice… Comme souvent, Olivier Dubois va au bout des possibilités physiques de ses interprètes, on les sent vidés, épuisés à la fin de la représentation, et on l’est un peu avec eux.

Car ce qui emporte le morceau, ce sont bien sûr les danseuses et les danseurs. Il faut en avoir du courage et de l’envie pour se livrer littéralement à nu au public tous les soirs. Avouons que le spectateur passe aussi par une phase assez troublante d’appropriation de cette nudité. On ose à peine y croire, d’ailleurs les premières minutes, dans une semi-obscurité, autorisent encore le doute, on se surprend à penser qu’il ne l’a pas vraiment fait, qu’il y a un artifice, des vêtements discrets. Dès que les lumières s’allument, on se rend à l’évidence compte que non, et regarder la nudité en face n’est pas chose aisée, surtout dans le cadre d’un spectacle; il faut quelques minutes encore pour qu’on s’habitue à avoir un oeil artistique et non voyeur.

photo lesouffleur.net

photo lesouffleur.net

Forcément, cette pièce porte à l’appréciation des corps, donnés à voir en évidence. On redécouvre comment chaque danseur, sans aucun artifice de costume, dans des mouvements d’une grande simplicité et d’une grande pureté, dégage pourtant quelque chose d’unique et de spécial, qui lui est spécifique; et sur les 18 interprètes, on finit par n’en regarder que 3 ou 4, guère plus, qui nous ont scotchés.

Un dernier mot sur la musique de François Caffenne, si forte et si présente pendant toute la pièce, écrite « sur mesure » bien sûr, avec ses moments de grande simplicité, ses moments très rythmiques, des passages très doux, et un soin apporté aux transitions par lesquelles on sent tout de suite, presque inconsciemment, que la situation a changé et nous permet d’encore mieux apprécier la prestation des danseurs.

En résumé, une pièce qui va bien au delà de la provocation, un moment chorégraphique fort et unique, une soirée marquante.

 

« Roubaix section 13 », où l’anti W9 sur la police à Roubaix…

Note préalable du 23 octobre 2014

Vincent Depecker, « journaliste fait-diversier » de Nord Eclair, m’accuse aujourd’hui dans l’édito d’être à côté de la plaque et de véhiculer des clichés sur les policiers de Roubaix dont je ne connaîtrais pas les conditions d’interventions à propos de l’article ci-après publié la semaine dernière.

Il me faut donc préciser, puisque ce n’était sans doute pas assez clair dans l’article publié la semaine dernière, que c’est bien l’image qui était rendue par les reportages de W9 sur la police à Roubaix que je critique, et la « vision extrêmement négative » qu’ils donnaient. Vincent Depecker semble oublier que, loin d’être un ressenti personnel, ces reportages avaient créé un fort émoi dans la ville, que de nombreux roubaisiens s’étaient exprimé à ce sujet dans les colonnes même du journal, et que certains avaient même envisagé de porter plainte contre la chaîne, initiative qui n’avait pas abouti. On peut bien sûr avoir une vision idyllique de ce reportage, mais il me semble que c’était loin d’être partagé par tous les roubaisiens.

Je ne méconnais bien évidemment pas les conditions difficiles de l’exercice du métier de policier à Roubaix, et je rends hommage dans l’article en question à travers les élèves de l’ENP au sens du service et à la vocation qui sont ceux de tous les policiers; mais la réalité de ce métier n’est pas celle d’un reportage sensationnaliste de W9; c’est bien de celà dont je parlais. Il serait d’ailleurs cruel de lister les titres des reportages d’Enquête d’action pour voir quel est l’angle d’approche de ceux-ci. : « Quand le Nord dérape », « Quartiers choc et nuits chaudes », « Les nouveaux quartiers chauds de Paris », « Lille, Roubaix, le Nord sous haute tension »…

J’ai aussi parfaitement compris que la plupart des élèves de l’ENP ne seront pas nommés à Roubaix, enfin pas tout de suite; je n’ai pas bien compris en quoi cela montrait que j’étais à côté de la plaque.

Bref, pour permettre à chacun de se forger son avis, le texte tel que publié la semaine dernière et repris hier dans l’édition de Nord Eclair

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Vous vous souvenez comme moi des reportages brûlots diffusé dans Enquête d‘action sur W9 sur la police à Roubaix. Vous vous souvenez de ces témoignages à charge. De la vision exclusivement négative de la ville qu’ils donnaient. De l’impression d’angoisse et de stress qu’ils généraient; on avait l’impression que Roubaix était en permanence au bord de la guerre civile, que des policiers armés jusqu’aux dents et sur les nerfs avaient bien du mal à maîtriser…

Vous vous souvenez aussi comme ces reportages avaient semé le trouble dans la ville, tellement personne ne s’y était reconnu, et que l’image véhiculée sur Roubaix paraissait éloignée de la réalité des habitants.

Fort heureusement, il y a d’autres points de vue sur la ville et sur sa police; et je vous invite fortement à regarder demain soir (jeudi 16 octobre) à 21h sur Weo le reportage « Roubaix section 13 »; dont j’ai eu l’occasion d’assister à l’avant-première hier soir à l’ENP. Un journaliste a suivi pendant 1 an (oui, 1 an, pas quelques jours comme sur W9…) des élèves de l’Ecole Nationale de Police de Roubaix-Hem. Il s’attache à quelques figures marquantes, et à la fin du reportage on est impressionné par les figures de Julien, Félix et Léa.

photo Voix du Nord

photo Voix du Nord

Car ce qu’on découvre, c’est que Roubaix c’est aussi l’endroit où des jeunes, totalement imprégnés par l’envie voire le besoin de servir les autres et leur pays, apprennent un métier exigeant, difficile, délicat, technique, mais qui donne un sens à leur vie : celui de gardien de la paix.

Non, ce ne sont pas les Robocops de W9, avec leur discours caricatural et leur attitude guerrière qu’on voit ici. On nous donne à voir un jeune père de famille prêt à faire bouger sa famille pour son métier, une fille d’aujourd’hui qui fait la fête le week-end mais qui étudie dur en semaine, ou un jeune pas de calaisien un peu renfermé qui s’ouvre peu à peu en apprenant son métier.

On y voit qu’un an de formation, c’est long, et que ceux qui estimeraient que les policiers ne connaissent ni la loi, ni les techniques, ni les contraintes de leur métier n’ont tout simplement pas connaissance du cursus exigeant qu’ils doivent réussir.

On y voit que manipuler une arme est une lourde responsabilité que personne ne prend à la légère, et qu’elle est bien ressentie comme telle par tous. Que menotter un suspect qui se rebelle est extrêmement technique et nécessite des heures d’apprentissage. Toujours loin des warriors de W9 à la matraque bien en évidence.

Je ne romantise aucunement l’apprentissage de ces futurs policiers, d’ailleurs l’un d’entre eux, Julien, effectue son stage pratique durant l’été au commissariat même de Roubaix, et l’on peut penser que les réalités du terrain lui apparaissent vite; mais sa joie de monter pour la première fois dans le camion pour une intervention en ville et remplir enfin sa mission est un des moments forts du documentaire. Qui parle du bonheur qu’ont les gardiens de la paix à faire leur métier ?

Un grand coup de chapeau donc à Christophe Lépine, à tous les élèves gardiens de la paix de l’Ecole de Roubaix, et rendez-vous sur Weo jeudi soir pour la diffusion ! On me murmure dans l’oreillette que RoubaixXL, le nouveau magazine de la ville, a aussi suivi un élève de l’école; j’attends ça avec impatience !

L’article de La voix du Nord sur le sujet.

Unis comme les 7 doigts de la main…

Le premier « gros » spectacle du Colisée de Roubaix cette saison, c’était « Séquence 8 », des « Sept doigts de la main », un collectif québécois qu’on pourrait ranger sous l’étiquette « nouveau cirque ».

Image Radio Canada

Image Radio Canada

4 représentations pleines, un public familial, enthousiaste, ravi; les spectateurs ne s’y sont pas trompé et ont fait un triomphe à ces artistes remarquables.

De quoi s’agit-il ? Une sorte de « nouveau nouveau cirque ». On prend les acquis de celui-ci, émotion, transdisciplinarité, poésie, dynamisme, mais sans le décorum un peu gnan gnan et l’effet « grosse machine » (avis personnel…) de certaines compagnies.

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En clair, on a ici 7 jeunes artistes sur scène, très unis, présents dans presque tous les tableaux, qui mélangent en permanence les genres : disciplines circassiennes « classiques  » (barre, trapèze, jonglage..), mais aussi chant, danse, comédie, échange avec le public; le tout dans un rythme soutenu, un renouvellement permanent, une bonne humeur et, bien sûr, des performances à couper le souffle. Je dois avouer qu’à plusieurs reprises pendant le spectacle, j’ai assisté à des performances que je n’avais jamais vues, à des figures humaines ou acrobatiques inédites, ou à des situations totalement inattendues.

Il se dégage de tout ça une forte sympathie pour cette jeune troupe adorable, et remarquable à la fois par son niveau de technicité et de maîtrise du sujet. Une  belle confirmation pour ces « 7 doigts de la main », qui en sont déjà à leur 3ème passage à Roubaix. On est maintenant impatient de voir le 4ème !

Quelques vines pour conclure :

Les 10 ans de la Condition Publique, lieu de tous les possibles

Déjà 10 ans de Condition Publique à Roubaix, mais peut-être devrais-je plutôt dire déjà 112 ans de Condition Publique à Roubaix. Car combien de lieux culturels en France peuvent se targuer d’être dans des murs qui ont déjà connu tant d’activités diverses ?

Le lieu de tous les possibles dans la ville de tous les possibles

La Condition Publique, c’est le lieu de toutes les métamorphoses, c’est le lieu de tous les possibles, et la manufacture culturelle que nous connaissons et que nous célébrons aujourd’hui n’est que le dernier avatar d’une longue histoire – gageons que cette histoire continuera encore longtemps sous bien d’autres formes, car c’est le propre de tous les lieux qui ont une âme.

Les moutons des bergers urbains de Ciclamen dans la rue couverte de la Condition Publique !

Les moutons des bergers urbains de Ciclamen dans la rue couverte de la Condition Publique !

C’est le lieu de tous les possibles dans la ville de tous les possibles, car qui aurait cru qu’un petit bourg rural deviendrait la capitale mondiale de la laine, le siège d’une exposition universelle, la capitale de la vente à distance, et aujourd’hui l’hôte du leader mondial européen de l’hébergement ?

Et le projet de la Condition Publique, c’est d’abord un lieu exceptionnel, un élément clé de l’histoire de l’industrie à Roubaix : la laine, le coton et la soie y ont été contrôlés, stockés et conditionnés de 1902 à 1972. Autant dire que, depuis sa naissance, elle est au coeur même de ce qui fait la spécificité et la grandeur de Roubaix, et on pourrait même dire que la manufacture culturelle d’aujourd’hui continue à remplir pleinement cette vocation d’être au coeur de la spécificité roubaisienne.

L'imprimante 3D à mouton des Saprophytes

L’imprimante 3D à mouton des Saprophytes

Ceux qui ont permis à ce lieu d’être ce qu’il est

Pour ce faire, la Condition publique, dans son architecture d’exception, est un lieu de toute beauté conçu par Alfred Bouvy et transformé par Patrick Bouchain pour en faire la fabrique d’art qu’on connaît, ouverte en 2004. La Condition Publique, c’est le champ des possibles, avec 10 000 m2 d’espace entièrement dédiés à la culture.

La question qui se pose depuis 10 ans, à la fois simple et grandiose, c’est bien de savoir comment habiter ce lieu, comment le faire vivre, comment continuer et amplifier cette formidable aventure artistique, qui a évolué au fil des projets des directeurs, mais qui est restée ouverte à tous les arts, un lieu d’expérimentation et de création transdisciplinaire.

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Un dessicateur original des années 50

Que cet anniversaire soit aussi pour moi l’occasion de rendre hommage aux directeurs précédents du lieu, Manu Barron et Stéphane Konopczynski, qui, chacun dans son style et avec ses propres ambitions, ont marqué l’endroit et lui ont permis d’évoluer pour devenir ce qu’il est aujourd’hui. Et bien sûr, depuis 5 ans,  la direction d’Anne-Isabelle Vignaud trace un sillon à la fois exigeant, ouvert, original et d’une grande cohérence; qui est en train de montrer dans la durée toute sa pertinence. Je voudrais aussi remercier mes prédécesseurs au poste de président, René Vandierendonck et Nathalie Olla, qui ont chacun accompagné et fait grandir le lieu et ses équipes. Que leur engagement soit ici salué et remercié.

La Condition Publique aujourd’hui

La Condition Publique, c’est un lieu pleinement intégré à la Ville, à la Métropole et à la Région, tant grâce à son rapport aux habitants (citons par exemple le festival Pile au Rendez-vous, manifestation très fréquentée par les habitants du Pile mais aussi par tous les Métropolitains) que grâce à sa programmation, puisque la Condition Publique accueille des compagnies de toute la Région.

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Ghost N°1, le « robot » d’Adrien Schweitzer

La Condition Publique, c’est aussi un espace de convivialité, un endroit où l’on peut se retrouver pour assister à un concert, mais aussi tout simplement pour prendre un verre, déjeuner au restaurant de l’Oiseau Mouche ; c’est, ce doit être un espace de vie.

La Condition Publique, c’est enfin un espace de rencontre entre économie et culture. Des labos y ont été conçus, dédiés à l’accueil d’entreprises culturelles. C’est aussi un lieu de vie où il peut y avoir une location un soir par une grande entreprise, un concert le lendemain, etc.

La Condition Publique, demain

Que sera la Condition Publique dans 10 ans, quand nous nous retrouverons pour son 20ème ou 122ème anniversaire ? Bien malin qui pourrait le dire, mais  c’est un lieu qui a su, comme la ville qui l’accueille, évoluer, en fonction des propositions du moment, des projets artistiques, des créations accueillies, des expériences qui y sont menées.

Skip the use, en répétitions dans la grande salle de concert

Skip the use, en répétitions dans la grande salle de concert

C’est pour l’ensemble de ces raisons que j’ai souhaité prendre la présidence de ce magnifique équipement. Ce lieu si atypique, retrace par son ancrage l’histoire de la ville et la spécificité de Roubaix. Je veillerai à ce qu’elle reste un lieu ouvert à la création et en constante évolution, vibrant d’énergie, de mondes, de propositions originales, à l’unisson d’une ville profondément originale, de ses habitants, de ses entreprises, de ses désagréments mais aussi de ses grandeurs. Je m’inscris ainsi dans la droite ligne de mes prédécesseurs avec comme seule ambition qu’elle demeure un joyau culturel de notre métropole.

Je souhaite donc encore un bon anniversaire à la Condition Publique  et lui souhaite de continuer à nous  faire longtemps vibrer comme durant sa première décennie.

(discours tenu à la Condition Publique le mardi 7 octobre 2014).

(les photos sont celles des différentes expositions et animations proposées pour ce 10ème anniversaire)

 

Merci pour ce moment, Yaël !

C’était le point d’orgue des 20 ans de la Cave aux Poètes, et de la carte blanche donnée à Yaël Naïm et David Donatien. C’était hier soir, le vendredi 3 octobre 2014, dans le grand bassin de la Piscine à Roubaix, et c’était magnifique.

On savait que, lors de sa première visite à Roubaix, Yaël et David étaient tombés sous le charme de la Piscine et que l’idée d’un concert avec des artistes amis s’était rapidement imposée; le dispositif intimiste qu’ils nous ont proposé hier, avec éclairages tamisés, scène centrale donnait l’impression à quasiment tout le public (nombreux, le concert était sold out…) d’avoir Yaël en concert dans son salon; d’où sans doute la (très) grande chaleur des artistes et du public.

 

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Sur le fond, c’est carrément et presque uniquement des chansons de son nouvel album qui ont été jouées – déjà une belle prise de risque artistique. La variété de son univers musical est impressionnante, d’une ballade intime, presque une comptine, à des chansons folk, pour passer à des morceaux plus groove, comme sortis d’un vieux chaudron des années 70 où l’on aurait gardé la bonne recette des tubes intemporels; ou encore à des titres plus légers et sautillants dont elle a le secret, et où la complicité avec les 3some Sisters, dans le rôle des choristes, faisait plus que merveille. Le « Coward » de la vidéo du Parisien ci-dessous en est un bel exemple :


Yael Naim fait le grand saut en live par leparisien

Ce qui a mis tout le monde d’accord, c’est aussi son incroyable voix. Tour à tour tendre, sussurrant,e puis puissante et grave, puis agile et aigüe, avec d’incroyables modulations qui faisaient parfois étonnamment penser à Jeff Buckley. Le genre de voix qui donne la chair de poule 😉

Enfin, cerise sur le gâteau, ce n’était pas juste Yaël Naïm et David Donatien, mais aussi les 3some sisters – découverte remarquable – , le Ziveli Orkestar, qui a réussi à transformer son célibrissime « New Soul » en marche funèbre balkanique à la fois triste et entraînante; et un yéti hirsute sous ses longs cheveux blancs qui a fini par se retrouver dans le bassin de la Piscine, et qui n’était autre qu’Olivier Dubois (du Ballet du Nord), qui ajoutait une touche de mystère, d’étrangeté et de fantaisie à l’ensemble.

Un aperçu du public de ce « New Soul » retravaillé :

et la version bien plus aboutie du Parisien :

Pour tout cela, les 700 spectateurs présents hier soir à Roubaix et moi ont envie de vous dire « Merci pour ce moment, Yaël… »

Roubaix dit « Welcome » à ses 10 000 étudiants !

 

Jeudi dernier, le 25 septembre, c’était l’édition 2014 de la soirée « Welcome » de la ville à tous les nouveaux étudiants de Roubaix. PIerre Pick, le conseiller municipal délégué à la vie étudiante et moi-même avons accueilli des centaines de jeunes autour d’un verre en Mairie, après avoir quelques jours auparavant réuni tous les chefs d’établissement d’enseignement supérieur pour une réunion de rentrée et de rencontre avec la nouvelle équipe municipale, à L’ENPJJ.

Pour la première fois, cette soirée « Welcome » avait lieu en mairie centrale , dans la salle Pierre de Roubaix, et elle a été un franc succès. Autour des stands des services municipaux, des associations et de partenaires divers, les étudiants sont venus en masse se renseigner, découvrir ce que la ville avait à offrir, mais aussi assister à des intermèdes très sympathiques de Parkour 59, des vents du Conservatoire, ou des comédiens de l’Oiseau Mouche, bref une belle palette de ce que Roubaix peut proposer.

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L’occcasion aussi de rappeler qu’avec 10000 étudiants, Roubaix est la 2ème ville étudiante du Nord Pas de Calais; et est ravie de l’être ! Si le logement étudiant est clairement sous-dimensionné et oblige nombre d’entre eux à habiter ailleurs, la situation s’améliore petit à petit, les mois prochains verront l’ouverture d’une nouvelle résidence Grand Rue (l’ancien magasin Excédence), puis en 2016 la nouvelle résidence du Crous au Campus Gare.

Mais surtout, Roubaix veut faire plus et mieux avec ses étudiants; en adaptant progressivement ses rues, ses commerces, ses animations; en les intégrant au fur et à mesure dans la vie de la ville, par exemple en continuant sur la lancée du succès des « Roubaix World Café », qui sont devenus en quelques mois un incontournable.

Nous leur souhaitons à tous de longues et fructueuses études à Roubaix !