Archives mensuelles : juin 2014

Il était une fois un Jardin de Traverse

IMG_20140628_141139Avez-vous déjà entendu parler des jardins partagés ? Moins nombreux, moins connus que les parcs et squares, ils sont pourtant le fleuron des espaces verts. Celui que j’ai découvert et pour lequel j’ai eu un coup de cœur est le Jardin de Traverse. Il n’y a aucun endroit semblable, ni comparable. Et ça tombe bien, il est juste au bout de ma rue !
Ce jardin n’est pas arrivé par le fruit du hasard. Il est né d’une belle histoire d’amour, une histoire qui commence comme dans un conte de fée…

Il était une fois un petit lopin de terre perdu dans une forêt de briques rouges au fond du quartier de l’Épeule, le long de la voie ferrée. Argileuse et polluée, sa terre était incultivable en raison d’un trouble passé industriel. Des usines se sont enchainées durant plusieurs décenniesdont la dernière fut Coussement où l’on fabriquait des chaudières ; un coup fatal qui a rendu sa terre quasiment stérile. Abandonné dans la grisaille citadine du quartier, ce lopin était devenu une friche, oubliée de tous.

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Anne-Sophie, l’amoureuse de la nature

Dans le même temps, Anne-Sophie, qui vivait non loin de là, cherchait un sens à sa vie. Elle se lassait de la grisaille de la ville, elle s’ennuyait dans son travail d’animatrice en art plastique. Elle avait besoin de se (re)poser. Elle cherchait du temps pour dorloter son nouvel enfant, tout en mettant à profit sa passion pour le jardinage. L’idée d’un jardin bio pour tous a commencé à germer dans sa tête. Elle devait trouver un endroit idéal pour construire son jardin d’Eden.

Un jour, elle tombe par hasard sur ce fameux petit lopin de terre perdu dans une forêt de briques rouges au fond du quartier de l’Épeule, le long de la voie ferrée. Coup de foudre ! Certains y voyaient un terrain de désolation, Anne-Sophie, elle, y voyait sa terre promise. Elle avait de grandes ambitions pour ce lopin. Elle allait lui redonner vie en aménageant son jardin participatif.

Tout était à faire. Il lui fallait créer une association, convaincre la mairie, fédérer les habitants, déblayer le terrain, sélectionner des plantes… Mais rien ne l’arrêtait. Elle a même embarqué Antoine, son compagnon, dans l’aventure. Ensemble, ils ont bravé crachin et brouillard afin de mener à bien leur projet.

Le jardin vit enfin le jour en 2006. Ils l’ont baptisé le Jardin de Traverse, un magnifique jardin de 1 200 m². Le principe en est simple. À l’instar des jardins ouvriers, ici tout est solidaire ; on jardine ensemble, on récolte ensemble. C’est ça un jardin partagé ! Ce qui est à moi est à toi !


« … Un jardin extraordinaire, Loin des noirs buildings et des passages cloutés. Y avait un bal que donnaient des primevères. Dans un coin de verdure, les petites grenouilles chantaient… »
nous chantait Charles Trénet, il y a bien longtemps et il avait bien raison ! Ce havre de paix est un jardin extraordinaire, où la faune et la flore vivent en symbiose, où la vie s’écoule paisiblement sans notion du temps aucune. Je dirais même que c’est féérique ! Anne-Sophie est toujours présente et elle continue de partager sa passion et ses connaissances des plantes. Et en plus elle fait de bons gâteaux ! #jdcjdr

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Grâce à ces aficionados du jardinage, on peut (re)découvrir des légumes d’autrefois, des légumes boudés par le commerce ; les fleurs et autres plantes aromatiques y poussent à foison pour le plaisir de nos yeux et de nos assiettes. Ici tout est bio, tout est naturel ! On  récupère, on recycle et on réutilise puis re-récupère, re-recycle et re-réutilise… Du « zéro déchet » avant l’heure !Plus qu’un jardin, c’est aussi un lieu de contemplation où les amoureux de la nature de tous horizons viennent pour se rencontrer, discuter ou philosopher. Il n’est pas rare de voir des artistes venir exposer leurs œuvres. Fabien Swyngedauw a même peint toute une série de niche à oiseaux. À découvrir absolument !

Ce jardin a des vertus thérapeutiques. C’est indéniable ! Qu’on soit heureux ou malheureux, qu’on ait une bonne ou une mauvaise nouvelle, on trouvera toujours une oreille attentive pour nous réconforter. On ne reverra peut-être jamais cette personne mais peu importe, c’est ce qui fait tout le charme de ces rencontres. On vit un moment présent et on chérit ce moment.C’est la partie que je préfère en fait. Le jardinage et moi, ça fait deux ! Avec les beaux jours, des pique-niques s’improvisent régulièrement. Tout se passe à la bonne franquette. Vous arrive-t-il souvent de manger avec des inconnus et de bavarder avec eux comme de vieilles connaissances ? Ici, cela n’a rien d’extraordinaire !

Vendredi dernier, j’ai ainsi eu le plaisir de déjeuner avec Danièle, l’institutrice à la retraite, son fils Ivan, le prof de kung-fu, Marie-Christine, ma collègue, Christophe, le photographe attitré, Anne-Sophie, que vous connaissez, Moncef, le Monsieur philosophe, Christelle, l’amoureuse active des lieux et Virginie, la vendeuse du marché bio RéAGIR. Je leur ai fait partager mes idées, ils m’ont fait goûter leurs plats. Ça se passe comme ça au Jardin de Traverse ! J’ai ri, j’ai discuté, j’ai fait connaissance. Merci à vous tous de m’avoir fait passé un merveilleux moment. Merci pour mon retard au boulot !

ThanhNGUYEN

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INFOS PRATIQUES
ob_8dbf40_plan-01Rue du Vivier
Quartier de l’Épeule
59100 Roubaix
Mail : jardindetraverse@free.fr
Tél : 03 20 11 03 32
Web : jardindetraverse.over-blog.com

Marché Bio de l’association réAGIR tous les vendredi de 10 h à 14 h

A « La nuit de la jeunesse », tant de raisons de croire en Roubaix…

Bouquet final

Bouquet final

Le Conseil Jeunes de Roubaix organisait ce vendredi soir la 2ème « Nuit de la Jeunesse » au théâtre Pierre de Roubaix. L’attraction principale était l’humoriste Mustapha El Atrassi (qui finalement ne pourra pas faire son spectacle et sera remplacé par Kamini, dont j’ai ainsi appris qu’il avait réorienté sa carrière dans le stand up). Mais c’était aussi – et surtoutLo en ce qui me concerne – l’occasion de mettre en avant les talents de la jeunesse roubaisienne; et le moins qu’on puisse dire, c’est que j’ai été bluffé par ceux-ci.

Car c’est dans tous les domaines que le Conseil Jeunes a trouvé des talents à récompenser. On a ainsi pu voir se succéder Yassir Machelloukh, tout frais bachelier, déjà auteur de 2 ouvrages philosophiques et qui va intégrer une prépa littéraire à Fénelon à Paris; Akim, modeste et pourtant déjà champion de France de judo, ou encore Kheira Hamraoui, impressionnante de détermination, déjà en équipe de France de football féminin, et joueuse au PSG, excusez du peu.

J’ai aussi découvert 2 jeunes filles entreprenantes, qui ont ouvert leur auto-école à l’Epeule, Leila Autoécole, et qui sans aucun complexe proposent des offres innovantes, une pédagogie adaptée et des promotions fort intéressantes.

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Dans le domaine des arts et de la culture, ont été mis à l’honneur Mustapha et Alhousseyni, 2 des danseurs de la compagnie D Street, mais aussi Akim A2K, qui a un vrai talent dans le stand up, ou Rapnivore, comme son nom l’indique.

Je n’insisterai pas non plus sur le professionnalisme de la présentation, des transitions, des vidéos de la web série « On dit souvent » des jeunes du Pôle Ressources Jeunesse Deschepper, et des différentes animations.

Au sortir de cette soirée, qui avait lieu au lendemain d’une triste nuit de dégradations urbaines à la suite d’un match de foot de l’équipe d’Algérie, on ne pouvait que déplorer les tristes et absurdes amalgames que certains croyaient pouvoir faire entre roubaisiens et casseurs.

De mon point de vue, j’ai été enthousiasmé par les capacités de cette jeunesse roubaisienne. C’est peut-être ça, être « la ville la plus jeune de France », avoir en son sein une telle quantité de jeunes dont les talents ne demandent qu’à exploser. Nous comptons bien les y aider !

 

Sillons, de Brahim Bouchelaghem : lettres de noblesses de la danse hip hop

sillons2Les week-ends « Conditions extrêmes » de la Condition Publique sont sans doute les moments où s’exprime le mieux le projet singulier de ce lieu.

Pour sa dernière édition ce week-end, la Condition Publique organisait donc avec le Rotary Club de Roubaix le rendez-vous « Urban Contrast », dédié aux cultures urbaines; dont un des points d’orgue était la première représentation à Roubaix du spectacle « Sillons » de Brahim Bouchelaghem et sa compagnie Zahrbat.

C’est peu dire que les spectateurs de la Grande Salle, où se donnait le spectacle, ont été bluffés, ravis, enchantés par ce qu’ils ont vu.

Bouchelaghem et 5 autres danseurs ont alterné pendant l’heure et quart de représentation les solos, duos, trios, mouvement d’ensemble, dans un renouvellement permanent d’ambiances, d’atmosphère musicale, d’énergies physiques, de chorégraphies inventives et expressives, d’utilisations innovantes de la scénographie pourtant simple mais efficace.

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Loin d’attirer l’attention sur lui uniquement, il a aussi su mettre en avant les qualités spécifiques de ses danseurs, dont on sentait bien que les techniques n’étaient pas forcément les mêmes; dont les attitudes et les caractéristiques physiques différaient – sans doute bien plus que dans une troupe habituelle de danse contemporaine -, et qui pourtant se retrouvaient autour des chorégraphies de l’auteur.

Que ceux qui croient que la danse hip hop se résume à des tours sur la tête et des figures au sol viennent d’urgence constater à quel point la discipline a évolué; et des chorégraphes inspirés comme Bouchelaghem lui donnent de réelles lettres de noblesses. Bon, il y a aussi des tours sur la tête, avouons-le, et c’est formidable, mais on pourrait citer 10 autres moments de bravoure tout aussi impressionnants… Mais laissons le trailer vidéo parler de lui-même !

Sillons sera présenté au Festival d’Avignon lors d’une dizaine de représentations (excusez du peu) le mois prochain. Gageons que Brahim Bouchelaghem y rencontre un succès plus que mérité !

 Avertissement : La Condition Publique est soutenue financièrement par la Ville de Roubaix dont je suis l’adjoint à la Culture.