La soupe est bonne chez Pierre Dubois…C’est sans doute ce que s’est dit Elisabeth Beaugrand, adhérente UMP, dont on annonce aujourd’hui la présence sur la liste du maire sortant, Pierre Dubois, PS.
Pourquoi un tel ralliement, assez surprenant pour celle qui a été suppléante de candidats UMP à d’autres scrutins, à celui qui est donc en quelque sorte son ennemi de toujours ? S’agit-il d’une évolution de ses convictions politiques, après tout seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ? Pas vraiment, « je reste une femme de droite », dit-elle. D’un désaccord de fond avec les représentants locaux de la droite et le candidat investi Guillaume Delbar ? Pas vraiment non plus, à part un (très) vague « pas convaincu par le discours et par l’équipe ».
La réalité est plus prosaïque : elle en a marre d’être dans l’opposition, et Pierre Dubois lui a proposé un poste. Pour le reste, c’est plutôt minimum syndical des 2 côtés. Trop content d’annoncer un ralliement, Pierre Dubois vante mollement sa personnalité et son engagement. Guère plus de détails sur la manière dont cette « femme de droite » va s’insérer dans son projet « socialiste ». Du côté d’Elisabeth Beaugrand, elle « apprécie l’homme » et « en a marre d’être dans l’opposition ». Difficile d’envisager un plus petit commun dénominateur pour être présent sur une liste.
Ce ralliement pose une vraie question sur la logique politique de Pierre Dubois dans ce scrutin. Visiblement, lui qui exclut de sa liste les camarades du PS parce qu’il n’a pas assez « confiance » en eux (même s’il s’agit de son propre 1er adjoint), ne voit aucun inconvénient à placer, à un poste éligible, une figure locale qui lui a toujours été opposée. On appréciera la logique politique.
De la même manière, lui qui n’arrive pas à rassembler ni le Front de Gauche, ni les Ecologistes, ni même son propre parti sur sa liste, se targue tout à coup de sa capacité à rassembler, obtenue principalement en proposant un poste d’adjoint(e). On a connu des rassemblements plus sincères.
Une Mairie de Quartier vaut bien un renoncement, et on comprend bien la démarche d’Elisabeth Beaugrand, guidée sans doute par une sincère envie d’agir. En revanche, du côté de Pierre Dubois, il semble bien que l’appât d’une belle « prise de guerre » ait primé sur toute considération de logique politique, de projet pour la ville ou de prise en compte de l’histoire.
Comme toujours, les Roubaisien(ne)s jugeront…