Archives mensuelles : septembre 2013

« Roubaix People », ou la Fête des Associations 2013

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« Roubaix Ville-Monde », nous vante l’Office de Tourisme dans une de ses visites phares. Et c’est très exactement ce qu’on avait en tête ce samedi 28 septembre en déambulant dans les allées de la salle Watremez pour la Fête des Associations, organisée comme il se doit par la Maison des Associations.

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Ville-Monde, d’abord au sens propre, avec toutes les associations regroupant une communauté ou les amoureux d’un pays, d’une région : de la guitare sur le stand andalou, des produits italiens, des objets du Nicaragua, de la culture sur le stand berbère, plus revendicatif sur les associations de solidarité avec la Palestine…

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Ville-Monde politique, où l’engagement peut se conjuguer auprès du MRAP, d’ATTAC, ou d’Amnesty International.

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Ville-Monde du sport, avec d’impressionnantes démonstrations de Parkour, ou à l’inverse le calme et la sérénité du Qi-Gong, ou le kitschissime club de Twirling Baton, bien nommé « Les Gremlins »

 

Du purement local aussi, avec les Comités de Quartier, les Centres sociaux, les Amis du Parc Barbieux, il ne manque pas à Roubaix de causes à défendre ou de quartiers à animer…2013-09-28 12.28.09

Et du divers, qui fait tout le sel de la vie associative, comme Radio Boomerang installé dans la salle, comme le club Linux pour les fans de logiciels libre, ou encore la Maison de l’eau et de la pêche car on pêche aussi à Roubaix.

Une belle image de la diversité de la Ville et de la vivacité de sa vie associative.

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Evacuation du camp Rom du Galon d’Eau : 5 leçons locales

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Il n’y a guère plus épineux comme sujet actuellement que celui des Roms, en particulier à Roubaix. Qui plus est le jour même de l’évacuation par la police du camp du Galon d’Eau. Essayons néanmoins d’être constructif et d’en tirer quelques leçons au niveau local, sans rentrer dans les débats actuels au niveau national qui ne nous concernent guère :

1. Oui, la violence de ces camps est intolérable

Que ce soit pour ceux qui y habitent à cause de l’insalubrité, à cause des phénomènes mafieux qu’ils génèrent; pour ceux qui en sont les voisins à cause de la proximité de ce qui est un bidonville, il n’était pas possible de laisser ces camps s’installer durablement dans le centre-ville de Roubaix.

On pourrait d’ailleurs rendre hommage aux riverains, qui, même ulcérés par cette cohabitation forcée, n’en sont pas arrivés aux extrémités que d’autres villes ont connu (incendies, coup de feu…).

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2. Oui, la Mairie a bien trop attendu pour le faire

Pierre Dubois a laissé s’installer ces camps il y a maintenant près de 18 mois; il en avait promis le démantèlement pour l’été 2012, on voit ce qu’il en a été. Est-ce par complaisance envers Martine Aubry sur ce dossier, pour ménager son aile gauche, par incapacité à mobiliser la force publique, ou par peur des risques de dérapages ?

3. Oui, le déménagement du camp rue d’Avelghem était une mauvaise idée

Qui partait certes d’une bonne intention sur la possible intégration d’une partie des habitants du Galon d’Eau. Mais l’exécution ressemblait plus à un “coup de plumeau” du camp d’un endroit à un autre, plus discret; avec une grosse consommation de moyens publics, et dans un contexte de franche hostilité d’un voisinage déjà échaudé, l’annulation du projet est vite devenue incontournable, et les “raisons techniques” invoquées prêtent à sourire.

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4. Non, l’évacuation n’est pas une solution miracle

Elle ne fait que déplacer le problème, elle ne dissuade pas vraiment les personnes en question de rester sur le territoire français, et ces évacuations sont par leur nature même au moins symboliquement violentes.

Mais à l’inverse, la politique d’accueil inconditionnel, d’intégration, de traitement social prônée par certains est certes généreuse et pleine de bons sentiments, mais manque vraiment de réalisme, et ne pourrait être que difficilement comprise dans une France en crise économique profonde, qui plus est dans une ville qui souffre déjà de sa qualité de “plus pauvre de France”.

5. Oui, une voie médiane est possible

  • Eviter autant que faire se peut la reconstitution de nouveaux campements, qui sont intolérables pour les habitants, et qui ne favorisent absolument pas l’accueil des populations.
  • Permettre à ceux qui en montrent une réelle volonté (scolarisation des enfants, pas de mendicité ni de délits, démarches d’intégration) de bénéficier des dispositifs existants pour tous les roubaisiens (aide sociale, logement, scolarisation adaptée…)
  • Etre intransigeant sur les questions de sécurité et de délinquance

 

photos : Nord Eclair

lien article : http://www.nordeclair.fr/info-locale/roubaix-le-camp-de-roms-du-galon-d-eau-evacue-vingt-ia50b0n281131

BBC world s’est aussi intéressée au sujet : http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-24296405

A la braderie de la médiathèque de Roubaix

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Affluence inhabituelle hier matin devant la médiathèque de Roubaix un peu avant 10h…Soif de culture, faim de lecture, appétit pour la musique, besoin de lire les périodiques ? Oui et non à la fois : car c’était la maintenant traditionnelle braderie de la médiathèque.

On rappelle le principe : comme toutes les médiathèques de France et du monde, celle de Roubaix pratique ce qu’on appelle joliment le « désherbage » de ses collections, c’est-à-dire que régulièrement, les exemplaires trop usés et abîmés d’une part, trop peu empruntés d’autre part, ou tout simplement obsolètes ou ne correspondant plus à la politique d’achat et de prêt sont enlevés des rayons.

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Cela permet bien sûr de gérer les contraintes d’espace et d’exposition au public, et de présenter des collections qui sont en permanence ajustées et adaptées à la demande. A Roubaix, les documents « désherbés » sont donc vendus au public lors de ces braderies. Et le nom de braderie est bien mérité : 1 € le livre, 1 € le CD ou le vynil, 0.50 € le livre de poche et 0.10 € la revue (qui veut un Diapason de 2001?).

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Et ça marche du feu de Dieu : l’atrium du rez-de-chaussée était noir de monde en début de matinée; les présentoirs sont réapprovisionnés en cours de journée; on est d’ailleurs impressionnés par le quantité de documents que cela représente; et l’on se rend compte de l’ampleur de la politique d’achats.

Ce qui a l’air de marcher le mieux : les « beaux livres », où la table a été dévalisée en quelques minutes; les casiers de musique (CD et vynils), les dictionnaires divers (pourtant fort anciens…).

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Au chapitre des curiosités, le rayon « livres à gros caractères », les livres en langues étrangères (je ne pensais pas que les collections de la Médiathèque étaient si fournies en livres en anglais, allemand, italien…), les livres audios (on oublie souvent cette partie si intéressante de l’offre), des documentaires jeunesse à foison…

Qui a dit que les roubaisiens ne lisaient pas ? Un beau succès public pour une belle initiative de la Médiathèque en tout cas !

 

Villa Cavrois : un diamant sort de sa gangue

C’est peu dire que la visite de la Ville Cavrois, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine et pour 15 jours seulement, m’a impressionnée.

On est stupéfait de la beauté du bâtiment, de l’ampleur du travail de rénovation déjà effectué, et aussi de la tâche restant à accomplir. On comprend mieux pourquoi l’ouverture définitive au public n’aura lieu qu’en 2015, à peine 1/3 des surfaces étant rénovées.

Croix deviendra alors à coup sûr un haut lieu du tourisme architectural et de l’architecture moderne. La villa de Mallet-Stevens est remarquable non seulement dans son aspect extérieur, ce que l’on savait si l’on s’était promené aux alentours, mais aussi dans ses aménagements intérieurs, pensés comme un programme total et cohérent, et ses extérieurs (jardin, piscine, entrée…).

En résumé : dépêchez-vous de la visiter (l’entrée est gratuite) jusqu’au 29 septembre; après il faudra attendre 2 ans pour pouvoir y retourner!

 

 

 

Roubaix : où sont les drives ?

lp drive

Les drives, c’est de loin le segment le plus dynamique de la distribution de ces dernières années. A cela de très bonnes raisons : une législation beaucoup plus souple et en cours de rigidification, ce qui accélère le mouvement; la maturité des techniques web qui en sont le corollaire indispensable, la saturation ou le ras-le-bol des clients vis à vis des hypers gigantesques, et la possibilité d’ouvrir d’aller chercher quelques points de marché à la barbe de ses concurrents en s’installant au rond point d’à côté.

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Quelques ordres de grandeur, pour bien montrer qu’il ne s’agit pas d’un épiphénomène bobo ou limité aux zones de chalandises CSP+, mais bien d’un mouvement de fond à l’échelle nationale : au 1er septembre 2013, Drive Insights recensait 2159 implantations, dont 66 sur les seuls mois de juillet et août (détails sur http://www.olivierdauvers.fr/2013/09/06/drive-qui-a-ete-le-plus-actif-cet-ete/).

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Dans les dernières tendances, le drive élargit son univers marchand, et ne se cantonne plus aux supermarchés et hypermarchés alimentaires. On connaît ainsi sur la métropole lilloise un Biodrive, un GelDrive, et il existe des hard discounts drive (Leader Price), et la distribution spécialisée est en train de s’y mettre (d’ailleurs, les cours matériaux des GSB n’étaient-elles pas des drives avant la lettre…).

Et Roubaix dans tout ça ? Berceau de la distribution française moderne, depuis longtemps habituée aux formes de commerce contemporaines, on aurait pu s’attendre à y voir bourgeonner les drives … Or c’est tout le contraire qui se produit : il n’y a toujours pas un seul drive pour une ville de près de 100000 habitants; alors qu’ils pullulent dans les villes alentour!

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Faisons le compte : ni le Géant de centre ville, ni les supermarchés (Intermarché) de la ville ne sont passés au drive. En revanche, au voisinage, c’est l’explosion : Auchan Drive à Leers bien sûr; Chronodrive à Croix et Wasquehal, Leclerc à Hem, et même Wattrelos qui annonce, tout près de la frontière roubaisienne (au rond-point du Sartel, au sein d’un éco-village), l’ouverture d’une enseigne encore mystérieuse !

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La situation est d’autant plus étonnante que le commerce roubaisien n’est pas en forme olympique : 2 supermarchés Match ont fermé, et l’un est resté une friche commerciale pendant des années avant que l’enseigne hallal Le Triangle ne le remplace cet été. Le Géant Casino vivote (pour rester poli), les hard discounters semblent tenir le haut du pavé. Implanter une nouvelle forme de vente n’aurait sans doute pas été absurde.

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Il ne s’agit pas non plus d’un problème foncier d’emplacements disponibles : un rapide examen des implantations possibles permet d’en identifier facilement plusieurs, sans être un spécialiste de l’immobilier commercial : station service Oil du bld Gustave Delory, friche Devianne du centre-ville (derrière la Banque de France et Midas), boulevard Gambetta à proximité du KFC, imprimerie du bld Jean Jaurès, abords du rond point de l’Epeule, zone commerciale de la Cense toujours sur Delory… Avec axes de communication fréquentés, et zones de chalandise aisée; qu’on ne me dise pas qu’il n’y a pas de drive à Roubaix parce que Roubaix est pauvre, on ne parle pas d’en implanter aux 3 Ponts.

Il faut sans doute en conclure que les 2 raisons principales en sont :

. le manque d’action de la mairie sur l’identification de cette piste de développement économique, de repérage des emplacements, d’échanges avec les enseignes concernées (dont certaines ont leur siège à quelques centaines de mètres de la ville!), ainsi que de mise en avant des atouts de la ville.

. les effets de l’image de marque déplorable de la ville, dans les domaines commerciaux, fruits là aussi d’une longue histoire économique pas toujours reluisante (Roubaix 2000 et la descente aux enfers du commerce de centre-ville en témoignent), qui donnent sans doute des sueurs froides aux enseignes pas encore implantées sur Roubaix pour y venir ou pour y développer leurs activités, et qui préfèrent miser sur une périphérie qui paraît plus favorable.

A 6 mois des élections municipales, voilà un exemple concret de dossier sur lesquels on aimerait voir des prises de conscience, voire (soyons fous!) des propositions concrètes des futures listes. A bon entendeur…

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mise à jour du 26 janvier 2015

Cet article est visiblement ressorti du fond des internets et émeut quelques clients de « La Ruche Qui Dit Oui », drive de produits fermiers sur l’avenue Jean Jaurès le jeudi après midi. Quelques remarques à ce sujet :

. La Ruche n’était pas encore lancée en septembre 2013 lors de l’écriture de ce billet. C’est effectivement une proposition commerciale attractive et qui a l’air de remporter un réel succès – ce qui a fortiori renforce l’objet même de cet article…

. cependant j’ai quelques difficultés à l’associer à la notion classique de drive. On est plus pour moi sur un point d’emporté temporaire, puisque le créneau n’est que de 3 h par semaine, et qu’il n’y a pas de stocks sur place. Le service associé est donc nettement différent d’un drive ouvert 70 h par semaine. C’est néanmoins un premier pas très encourageant…

. on se reportera aussi à mon article sur l’ouverture de O’Tera à St André, sur un sujet connexe et où je cite La Ruche…