Décidément, on ne se lasse pas de la Nuit des Arts, et cette dernière édition, le 3 décembre 2016, nous a montré à quel point on pouvait encore se laisser surprendre, émouvoir, étonner par cette manifestation tellement représentative du tissu culturel roubaisien.
L’ouverture du Delta Studio

L’installation de Manon Thirriot (photo Delta Runspace)
C’était la grande sensation de cette Nuit des Arts, et la raison pour laquelle le pot de clôture s’y situait : l’ouverture d’un nouveau lieu culturel, hybride, le Delta Studio, au 158 rue Pierre de Roubaix. Dans les bâtiments des anciennes usines Boléra, Boris Lafargue, sculpteur, a ouvert un « artist run space », où se retrouveront des studios d’artistes, des artistes en résidence, une entreprise d’encadrement, et un fort bel espace où il compte faire 3 ou 4 expositions par an.
Une belle ambition, et l’expo d’ouverture était plus que concluante, avec plusieurs artistes de renom qui formait un ensemble cohérent et convaincant.
Un lieu à suivre assurément !
Un air d’années 80 au Non-Lieu

la foule se presse au concert du Non Lieu (photo Non Lieu)
Une nouvelle fois, le concept « Small is beautiful » du Non-Lieu a fait carton plein, on avait même l’impression d’une foule encore plus nombreuse que d’habitude qui se pressait dans les espaces magnifiques de l’usine ; peut-être était-ce aussi en raison d’une programmation musicale inhabituelle en ces lieux, avec un groupe de reprise des années 80, et je dois dire que quand les premières notes de Manureva ont retenti, une envie de chanter et danser dans l’usine s’est emparée de moi J
Une Braderie de l’Art qui bouge
La Braderie de l’Art est une des institutions de la Nuit des Arts, mais loin de se reposer sur ses lauriers, elle bouge et se métamorphose chaque année. Ainsi, 70% de nouveaux exposants, une forte représentation des collectifs, et surtout l’impression d’un fort tournant vers le design et le mouvement des makers, en parfaite ligne avec l’air du temps et pas mal d’autres initiatives de la Condition Publique. N’est-ce pas sa vocation finalement de faire une synthèse du moment ?
Au fil du bain – «Ceci n’est pas un arbre de Noël » d’Isabelle Ramnou à La Piscine

des photos se reflètent dans des flaques d’eau sepia en céramique…un détail de l’oeuvre d’Isabelle Ramnou
La Piscine a fait très fort encore cette année avec sa traditionnelle commande de Noël, fort justement intitulée « ceci n’est pas un arbre de Noël ». Isabelle Ramnou, céramiste, propose une très réussi installation dans le Grand bassin, entièrement en céramique et porcelaine, bluffante de réalisme, de poésie, de nostalgie. Les maillots de bain d’époque de La Piscine sont reconstitués en porcelaine, de même que les serviettes ou une photo souvenir ; des gouttes d’eau reprennent délicatement des photos de baigneurs, des traces de pieds de quelqu’un qui s’en va, et qui commencent déjà à sécher et à s’estomper. Un beau mélange présent et passé, sur le thème du départ et de l’absence ; une œuvre qui mérite assurément qu’on se pose quelques minutes pour l’admirer en toute tranquillité
Artiste et employé municipal – au Camion

C’est en visitant la double exposition photo du Camion que j’ai appris que l’un des 2 artistes, Artefact usw, était aussi employé à la Médiathèque ! Une double compétence fort sympathique, tout comme ses photos de femmes, crues, pleines de force et de vitalité, et qui accrochent le regard avec un vrai brio. Le Camion se distinguait aussi par un concert de Christophe Marquillies, tranquille, qui a réjouit ses nombreux fans locaux !
Une muse à l’atelier de Witold Heretynski

Les photos de Danièle, les toiles de Witold
Danièle avait toujours été la muse de Witold, et un célèbre portrait sur le pignon d’un immeuble de bld du Général de Gaulle le montrait assez. Le portrait existe toujours, la muse aussi, et elle inspirait pour cette édition des photographes, en collaboration avec les Salon des Artistes Roubaisiens ; et c’était un réel étonnement de voir que le visage de Danièle pouvait donner lieu à tant de variations, d’images, de perceptions. Une belle proposition.
le XI en (r)êve

L’installation de Régis Marie
On connaissait le 11 rue du Grand Chemin précédemment comme l’atelier de Nicolas Tourte; Nord Artistes avait aussi investi le lieu, c’est maintenant la plasticienne Eve Lagarde qui l’occupe et qui a invité plusieurs artistes pour la nuit des Arts, dont Régis Marie, un habitué de la #NDA; on a adoré l’ambiance très contemporaine et familiale à la fois du lieu, on espère qu’il est parti pour longtemps !

Et c’est sans compter le 35 autres lieux qui étaient ouverts, et même des « off », comme ce Tom Tom Coffee de la place de la Gare ouvert trop récemment pour être inclus dans le programme « officiel » et qui proposait quand même une exposition de Al’pics’addict, juste pour le plaisir de participer à l’événement. Continuez comme ça !