De retour dans « mon » bureau 112 après un léger changement pour les municipales, il était logique que ces Chroniques reprennent aussi.
Le temps passe vite, et l’objet qui était la star de mon dernier post, la trottinette, n’est déjà plus si nouveau ni si utilisé. Un seul électeur est venu en trottinette pendant la journée.
En revanche, le bureau de vote – et les électeurs – se sont musclés d’un point de vue sanitaire. Les masques ne posent plus question, le distributeur de gel hydro-alcoolique est utilisé spontanément, les styles sont désinfectés, ou amenés directement par les électeurs. Evidemment, la règle des 3 électeurs en simultané dans le bureau, pour 2 élections, a fait que parfois, une petite file d’attente s’est constituée à l’extérieur, de 4 à ou 5 personnes. On s’étonne quand même d’avoir entendu certains électeurs râler à ce sujet, alors qu’il faisait bon dehors et qu’il s’agissait au pire de quelques minutes d’attente…
On a fait pas mal d’éducation civique aussi ce 20 juin, que ce soit pour rappeler à certains électeurs parfois perplexes le rôle respectif des départements et des régions par rapport à la commune; ou pour les plus primo-votants ce qu’il convenait de faire avec ces drôles de feuilles de papier (réponse : choisir celle qui vous plaît, la plier en 4) et cette enveloppe (mettre la feuille de papier pliée dedans).
C’est à ce genre de détails qu’on voit aussi les progrès qu’on réalise, mais cette fois la ville, qui distribue des sandwiches aux membres du bureau de vote, a cette fois aussi organisé une collecte des sandwiches non consommés dans l’après-midi, pour pouvoir les redistribuer. Excellente initiative !
Ça y est, après une courte année de pause, je suis de retour à l’école Lavoisier pour présider le bureau 112.
Comme il se doit pour l’élection phare de la vie politique française, les électeurs sont aussi de retour en masse au bureau, et on ne chôme pas pour enregistrer près de 750 votes pendant les 11 heures d’ouverture de la journée. Cependant, avec du recul, ce n’est pas si extraordinaire que cela, cela représente quand même 40% d’abstention , et surtout c’est moins qu’en 2017 sur ce bureau (comme on se le rappelait ici), ce qui est un poil décevant à la fin de la journée.
image Outremer – La 1ère
D’autant que, 2ème enseignement de la journée, il y a un réel effort de mobilisation, et l’on voit venir de nombreux électeurs qui votent pour la première fois. Ce n’est certes pas surprenant, je l’ai déjà noté ici et là – et c’est tant mieux d’ailleurs, les électeurs qui sont “à vie” votant ou abstentionnistes sont une minorité, la plupart oscillent entre les 2 selon les élections, les candidats, leur vie du moment.
Mais cette fois-ci, c’était non seulement l’acte de vote à l’intérieur du bureau qu’il a fallu expliquer à certains, mais la notion même de bureau de vote, d’inscription préalable sur les listes, à des électeurs qui pensaient qu’un bureau de vote était une sorte de drive auquel on pouvait aller à volonté pour voter. On peut y voir sans peine les effets d’une surmobilisation d’électeurs abstentionnistes très éloignés du vote, et dont certains découvraient tout du vote.
Dans le bureau 112, la plupart de ces “nouveaux” électeurs étaient jeunes, mais il est toujours perturbant de voir un quadragénaire ou quinquagénaire arriver au bureau de vote et découvrir ce qui s’y passe. Perturbant, mais aussi assez satisfaisant pour le président du bureau et ses assesseurs, qui se disent que c’est peut-être la première de nombreuses fois, et qu’on a ainsi raccroché un électeur à la vie démocratique du pays.
Autre phénomène très présent pour ce premier tour, qui traduit un autre aspect de l’abstention : les électeurs bel et bien inscrits, qui connaissaient tout à fait les procédures, mais qui ne se souvenaient plus dans quels bureaux ils étaient inscrits, et qui passaient nous voir pour le savoir. Réelle amélioration pour leur répondre : le site “Interroger votre situation électorale” du ministère de l’intérieur qui permet de tout simplement de savoir si l’on est inscrit et si oui dans quel bureau l’on vote, et que j’ai utilisé de nombreuses fois ce dimanche.
Derrière, on devine un intérêt diffus pour la politique, une participation très intermittente aux élections, une sorte de “vote à la carte”, et après tout pourquoi pas, on n’est pas obligé d’être passionné et d’avoir une opinion sur les européennes ou les départementales; et le vote n’est pas obligatoire en France.
Cela dit, cet aspect administratif et technocratique de l’inscription préalable sur les listes électorales ( mais aussi de signaler le déménagement ) devient de plus en plus difficilement justifiable, sans parler de la radiation qui étonne toujours quand on l’explique à quelqu’un; et ce à l’heure où l’on dispose d’identifiant France Connect, où les impôts sont prélevés à la source sur le bulletin de salaire, on se demande vraiment si tout cela n’est pas inutilement compliqué et n’éloigne pas du vote un pan entier de nos concitoyens. La tribune de Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen, “L’inscription sur les listes électorales est une procédure d’un autre temps”, parue dans Le Monde le 1er mars 2022, résonne spécialement juste à mes oreilles…
(intervention au Conseil de la Métropole Européenne de Lille du 13 décembre 2019)
Bis repetita placent. Les choses répétées 2 fois plaisent.
Nous nous retrouvons donc ce soir, comme il y a 3 ans, ou comme il y a 13 ans comme le signalait Rudy Elegeest, pour délibérer sur l’éventuelle subvention à la prochaine édition de Lille3000.
Comme il y a 3 ans, les mêmes questions se posent.
Quel est le bilan de l’édition tout juste achevée ? L’impact sur la fréquentation touristique ? L’articulation avec Hello Lille ? L’apport au rayonnement culturel de la métropole ? Le gain pour l’attractivité du territoire ? Le positionnement et les performances par rapport aux autres grandes saisons culturelles françaises, au Voyage à Nantes, à Un été au Have, à Normandie impressionniste, à la Biennale de Lyon ? Nul ne le sait vraiment. Les seuls éléments communiqués sont la fréquentation, qui, en agglomérant aux expositions du Tri Postal les Foulées de Verlinghem, la Nuit des Piscines ou même les expositions du Louvre Lens, forment un total qui ne veut pas dire grand chose. On entend même maintenant parler de « chiffres à la Lille3000 » et d’une édition « Exagerado » !
La nuit des Piscines était aux couleurs d’Eldorado cette année.
Plus sérieusement, une étude des retombées de l’événement a bien été commanditée auprès du cabinet Gece; mais sa restitution aura lieu au 1er trimestre 2020, soit bien après notre vote de ce soir. N’est-ce pas mettre la charrue avant les boeufs ?
C’est pourquoi je formule un premier voeu, comme en 2016, qu’une commission de suivi et d’évaluation soit à nouveau formée. Mais que, contrairement à 2016, cette commission de suivi soit moins une chambre d’enregistrement ou de présentation promotionnelle par Lille3000, mais un réel lieu d’échanges, de débats et de questionnements entre élus, avec l’appui des services de la métropole.
Quelles sont les performances de Lille3000 par rapport à Normandie Impressionniste, par exemple ? Nul ne le sait vraiment.
Comme il y a 3 ans, les mêmes questions se posent : pour quoi au juste allons-nous voter ? Au delà d’un slogan, « Utopia », et d’orientations pleines de mystères et d’ambivalence, quels sont les axes principaux ? Les nouveautés thématiques ? Les événements marquants ? Le périmètre concerné ? Faut-il continuer à étirer jusqu’en décembre ? Les propositions estivales d’Eldorado ont-elles rencontré leur public ? Ces questions sont d’autant plus légitimes que, divine surprise, la subvention de la MEL passerait de 2,4 M€ à 3 M€. Elles sont rares, les manifestations culturelles qui voient leur subvention augmenter de 20%; on aimerait savoir pourquoi, ce qui rend cette augmentation si impérieuse ? Cela présage-t-il d’une mise à la diète de l’ensemble des autres associations culturelles ?
L’oeuvre d’Elsa Tomkowiak a enchanté les visiteurs du Parc Barbieux, bel exemple d’un essaimage métropolitain à développer
Je formule donc un 2ème voeu, en me réjouissant de cet appui renforcé de la métropole à cette opération. Le budget des opérations de Lille3000 ne représente pour les 89 communes de la MEL hors Lille que 15% du total, je suggère donc que les 600 k€ supplémentaires soient principalement consacrés à l’essaimage métropolitain. Cela serait une façon concrète de répondre à un certain nombre de critiques, parfois justifiées et parfois pas, sur le lillo-centrisme de l’événement.
Le Groupe Métropole Communes Unies votera donc majoritairement pour cette délibération et donc in fine pour cette manifestation, en formulant un 3ème voeu, qui je l’espère ne restera pas une utopie : que cette 7ème édition de Lille 3000 soit toujours plus participative, qu’elle assure toujours plus de rayonnement à notre territoire, qu’elle présente toujours plus d’innovation culturelle, et rassemble toujours plus d’habitants de notre métropole et de notre région.
L’Infinite Mirror Room de Yayoi Kusama au Tri Postal, une des oeuvres les plus marquantes de cette édition Eldorado (photo plusaunord.com)
La frénésie de la présidentielle est retombée, et pour ce jour de vote, le bureau 112 a accueilli à peine 400 électeurs, contre plus de 700 pour la présidentielle. Autant dire que l’activité était moins soutenue, et qu’on s’est même parfois un peu ennuyé.
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Autre conséquence, logique (ou plutôt cause à vrai dire) : quasiment aucun nouveau électeur, presque tous ont déjà voté à au moins 1 des 2 tours de la présidentielle. Avantage : on se connait déjà un peu, on discute mieux, les contrôles d’identité sont plus rapides. Et comme c’est déjà la 5ème fois en un an et demi que je préside ce bureau, je reconnais à peu près tous les visages, et suis maintenant repéré par une bonne partie des électeurs. La politique locale, de terrain, c’est ça aussi…
on fera finalement 4 fois plus…
Cela donne aussi le temps d’échanger avec ses assesseurs, et répondre à leurs questions parfois surprenantes : peut-on récupérer des bulletins de vote non utilisés dans la poubelle ? Doit-on écrire en bleu ou noir sur les procès verbaux ? Et puis surtout, bel hommage à la participation, cette réflexion d’une assesseur : finalement, c’est pas compliquée de tenir un bureau de vote, on avait l’impression qu’il y avait plein de choses à savoir mais en fait c’est simple. Alors oui, je le confirme : c’est simple, c’est sympa, on voit du monde et on discute; vous pouvez vous adresser au service Elections pour être volontaire pour un prochain tour !
Petit plaisir Zéro déchet d’une électrice à qui l’on signale la poubelle pour les bulletins non utilisés : « oh non, ça va me faire mes listes de courses pendant 1 mois » 😉
Enfin, dans ce bureau de vote situé dans la salle de jeu d’une maternelle, c’est un régal de lire les panneaux et autres indications aux murs. Cette semaine, je vous recommande en particulier les règles de vie suivantes, valables à tous les âges à vrai dire !
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Et le vote dans tout ça ? Fort logiquement, au vu du contexte national et du vote de Roubaix au 1er tour de la présidentielle, un duo de tête LREM / France Insoumise; et pour être plus précis, la feuille de résultats :
Première émotion du président du bureau : la porte d’entrée ne s’ouvre pas, la serrure est coincée. Il est 7h30 le dimanche matin (oui, le président arrive tôt…), comment fait-on dans ces cas-là ? La solution est simple : on appelle l’astreinte des ateliers municipaux, et quelques minutes après 8h, 2 techniciens changent le canon et permettent aux électeurs d’entrer par la porte principale et non plus par la porte arrière. Un grand merci à eux, et encore désolé pour les premiers votants qui ont dû faire un léger détour dans les couloirs de l’école maternelle !
Fin d’intervention sur porte récalcitrante !
Autre émotion du jour : les assesseurs sont toujours là; le 1er tour semble ne pas les avoir dissuadé de tenir une nouvelle fois le bureau de vote, et je suis bluffé par leur jeunesse (ils passent tous les 3 le bac cette année…), leur bonne humeur, leur enthousiasme, et le sérieux avec lequel ils tiennent la fonction. S’il y a bien une raison de croire à l’avenir de Roubaix, c’est bien en faisant confiance à ces jeunes, car ils ont un potentiel incroyable. Un grand merci à Yasmina, Léonardo et Thomas; en espérant les revoir aux Législatives…
Un moment un peu troublant a aussi été cette électrice, assez âgée, qui s’est présentée une 2ème fois à peu près une demie-heure après son premier vote, en nous disant qu’elle n’avait pas voté et qu’elle ne se souvenait pas du tout être déjà venue. Nous étions fort affirmatifs, mais il a fallu lui montrer sa signature sur le cahier d’émargement pour qu’elle convienne qu’elle était déjà venue. Evidemment, nous avons essayé d’être délicat, « ça arrive à tout le monde madame d’oublier qu’on a fait quelque chose »…
Enfin, un grand bonheur pour moi en tant qu’adjoint à la Culture, ça a été de lire, dans les couloirs de l’école maternelle, le panneau suivant :
oui, à Roubaix, les écoles maternelles vont visiter le Musée La Piscine, 1er musée de France, y font de la peinture, des dessins, bref apprennent ce qu’est un musée… Rien ne pouvait me rendre plus fier. J’en suis ressorti boosté comme jamais 🙂 Et puis cette punchline finale, « ils ont laissé de l’eau pour s’en souvenir », j’adore !
Bon, au final, le bureau 112 enregistre 30 voix de moins qu’au 1er tour et se retrouve farouchement macroniste 🙂
J’avais soutenu la candidature d’Alain Juppé à la Primaire de la Droite et du Centre, et espéré jusqu’au dernier moment qu’il revienne dans la course, tellement sa stature personnelle et son projet me paraissaient plus que jamais adaptés aux enjeux de la France et à l’exigence de rassemblement, nécessaire pour gagner.
Ainsi va la vie politique, il n’en a pas été ainsi, et c’est bien François Fillon qui est candidat. Hélas, l’actualité des 3 derniers mois nous a montré que, au delà d’un projet plutôt cohérent , c’est l’homme Fillon qui avait bien des limites et des faiblesses dont nous n’avions pas connaissance auparavant, et qui m’empêchent de lui accorder mon soutien. Je considère en effet que l’élection présidentielle est, comme on le dit si souvent, « la rencontre d’un homme et d’un peuple »; et que si le projet est bien entendu fondamental, les qualités et vertus personnelles du candidat le sont encore plus.
en visite chez OVH à Roubaix
C’est pourquoi j’ai décidé d’accorder ma préférence à la candidature d’Emmanuel Macron. Son projet me convainc par son alliance de cohésion nationale, d’engagement européen, de modernisation et de renouveau économique et de souci de justice sociale. La campagne en cours a montré un homme qui sait parler aux Français de l’avenir de notre pays, et sans doute de manière bien plus vibrante et profonde qu’on ne l’aurait cru il y a quelques mois. Si je regrette son manque d’expérience politique et son absence de parcours d’élu, force est de reconnaître qu’il est devenu un candidat crédible pour tous, et sans doute le meilleur candidat face au Front National.
C’est donc sans hésitation que je voterai dès le 1er tour pour Emmanuel Macron.
Nous entrons dans la dernière ligne droite de la Primaire de la Droite et du Centre; 2 débats ont déjà eu lieu entre les 7 candidats sélectionnés, les positions sont maintenant bien connues et je crois que le temps est venu pour moi de prendre parti et de l’annoncer publiquement.
Alain Juppé en meeting à Villeurbanne (photo La Croix)
Il est temps de prendre parti, car le lauréat de cette primaire aura de bonnes chances d’aborder l’élection présidentielle dans une position de force, et que je souhaite vivement que ce candidat me représente du mieux possible.
Il est temps de l’annoncer publiquement, car, conscient du poids modeste de ma fonction, je considère néanmoins que c’est à la fois mon devoir d’élu local de prendre part aux débats de la nation; et que cette prise de position constitue un indicateur utile pour situer mon action d’élu par rapport aux enjeux nationaux.
C’est vers Alain Juppé que se porte mon choix pour le 1er tour de ces primaires; et ce pour des raisons assez simples.
Pour la sensibilité centriste qui est la mienne, c’est clairement lui le candidat qui porte le plus haut les idées de réforme économique, de progrès social, mais surtout et avant tout de modération et de souci du consensus national; et sa belle formule de « l’identité heureuse » me ravit particulièrement.
Un des enseignements des débats de ces primaires, c’est que je ne crois pas du tout à la rupture, au « renouveau », aux mesures extrêmes, bref aux mesures simplistes qui prétendent résoudre en 6 mois les problèmes de la France depuis 30 ans. Surtout quand elles sont promues par ceux qui l’ont dirigée pendant 5 ans.
Et en particulier, réveiller les antagonismes, opposer les uns aux autres, aller toujours plus loin dans le clivage ne me semble pas souhaitable pour celui qui conduira la destinée du pays pendant 5 ans.
photo Voix du Nord
Les 20 et 27 novembre prochain, je soutiens le processus des primaires en présidant le bureau de vote du Foyer-Restaurant du Boulevard de Fourmies.
Quelle que soit leur opinion, j’invite tous ceux qui souhaitent agir pour la désignation du candidat de la droite et du centre à venir voter les 20 et 27 novembre prochaine, en rappelant que ces primaires sont ouvertes à tous ceux qui en partagent les valeurs et qu’il n’est absolument pas besoin d’être membre d’un parti. Pour connaître votre bureau de vote, une seule adresse : http://www.primaire2016.org/ou-voter/
C’est la semaine du bilan pour l’édition « Renaissance » de Lille3000, qui s’est déroulée de septembre 2015 à janvier 2016. Après une présentation aux élus de la MEL ce mercredi, un point presse ce vendredi détaillera les chiffres et les leçons de cette édition.
les totems brésiliens de la Rambla de Renaissance
Disons-le avec flair play, ou tout simplement avec honnêteté : cette édition est pour ma part un succès. La fréquentation, si elle est en retrait sur l’édition 2012, reste néanmoins tout à fait honorable au vu du contexte plus que délicat des terribles attentats du mois de novembre. De manière plus profonde, le talent d’assembleur de Lille3000, pour faire travailler ensemble des dizaines de villes de la MEL, est remarquable; et la forme participative de nombreuses manifestations (la parade d’ouverture et les Conservatoires ou écoles de musique, les opérations jardin de St So, les cafés Renaissance, le Mumo…) une vraie réussite voire une source d’inspiration pour un élu à la culture comme moi. Citons aussi certaines initiatives innovantes, comme le fablab des makers de la Maison Folie de Moulins, particulièrement inspirantes.
dans l’antre des makers…
Pour autant, Lille3000 cède comme souvent à son goût de la gonflette : à additionner les fréquentations de toutes les manifestations culturelles de la métropole, la somme totale annoncée est finalement bien virtuelle; et on a du mal à croire que la Villa Cavrois, la fête des Allumoirs à Tourcoing ou la Nuit des Arts à Roubaix aurait accueilli moins de visiteurs sans Lille3000. Mais ils sont labellisés dans le programme, donc on additionne…Ne serait-il pas plus honnête de ne parler que des manifestations « pures » Lille3000, à St Sauveur et au Tri Postal ?
De la même manière, Didier Fusillier souligne dans la presse le coût pour lui modeste de la manifestation (8 M€) par rapport au Festival d’Avignon (14 M€) ou à la Biennale de Lyon (21 M€ d’après lui). A y regarder de plus près, la comparaison n’est pas si simple, entre une manifestation qui a lieu tous les 3 ans d’un côté, tous les 2 ans pour Lyon, et pour des coûts bien moindres si l’on consulte d’autres sources (8 M€ pour l’édition 2015 de la Biennale de Lyon, soit pile poil le coût de Liille3000…). Quant au Festival d’Avignon, j’avoue ne pas trop comprendre ce qu’il y a de similaire entre un « simple » festival de théâtre et 4 mois d’événements culturels dans 77 communes.
Didier Fusillier, conseiller artistique de Lille3000
Quant à l’impact économique qui est parfois invoqué, c’est à vrai dire le grand flou. L’étude commandée est plutôt axée sur le qualitatif, avec à vrai dire d’excellents résultats; mais la commande n’était pas celle d’une évaluation des retombées économiques; et même une donnée simple comme l’évolution des nuitées sur la période n’est pas encore disponible. On laissera donc chacun gloser sur le sujet, sans vrai chiffres sur lesquels se baser. Ennuyeux.
Pour ma part, j’estime qu’une manifestation culturelle d’envergure est indispensable à la notoriété et au rayonnement de la métropole lilloise; et que Lille3000 a acquis en 11 ans et 5 éditions un savoir faire et une crédibilité irremplaçables. La forme est convaincante; la qualité des manifestations proposées est forte; et drivée par son conseiller artistique multicartes, elle arrive à surfer sur l’air du temps culturel avec un réel brio.
Pour autant, il est légitime de se poser certaines questions. La première est celle de la nécessaire évolution de la forme. Ne risque-t-on pas une certaine lassitude si la 6ème édition à venir nous propose aussi une parade d’ouverture, une rambla rue Faidherbe, des expos best of à St So et au TriPo, la labellisation de tout le reste…? Il pourrait être temps de faire bouger au moins un des paramètres. On aimerait aussi que des mouvements émergents soient mis encore plus en avant; je pense en particulier aux arts numériques et au gaming.
L’expo Séoul vite vite au Tri Postal
De la même manière, ma qualité d’élu roubaisien me force à souligner le lillocentrisme patent de la manifestation. Certes, la ville de Lille est le plus gros financeur de l’opération, soyons francs, et c’est légitime que les opérations y soient très concentrées. Mais la MEL est aussi partie prenante; et pourtant au global c’est moins de 2% du budget de l’événement qui est consacré à Roubaix, 2ème ville du territoire. La disproportion paraît énorme, surtout quand on voit comment Lille3000 met en avant dans sa communication et ses bilans des expositions ou des événements qu’elle n’a que très marginalement financées.
(le nouveau festival #XU de cultures urbaines à Roubaix a été soutenu par Lille3000)
Ce qui nous mène aussi à nous interroger sur la pertinence du territoire concerné. De la même manière que le Voyage à Nantes a évolué en Estuaire sur toutes les villes du long de la Loire, ne serait-il pas temps que Lille3000 rayonne sur tout ou partie de la région NPDCP, comme Xavier Bertrand le proposait dans son programme (« une réussite comme Lille 3000 doit être un événement à rayonnement large qui profite à toute la Région ») ? Evidemment, il ne faudrait pas que la dilution fasse perdre de l’intensité, mais il y a sans doute des pistes à creuser.
Enfin, il faudrait aussi parler sans tabou du coût, de l’efficacité de l’événement par rapport à ses semblables, de l’impact économique; bref avoir des données fiables et sans biais méthodologiques, ce qui n’est pas pour l’instant disponible du moins à ma connaissance.
Je serai bien sûr, comme je l’ai été pour cette édition, en tant qu’élu de Roubaix et conseiller métropolitain, disponible pour accompagner la réflexion des équipes de Lille3000, de la MEL et de la Région dans cette voie.
Vous avez été remerciée du Ministère de la Culture lors du dernier remaniement ministériel, fort délicatement, en 6 minutes de conversation, au cours de laquelle le Président de la République vous a expliqué qu’il avait « besoin de quelqu’un pour faire de la politique » dans ce ministère. On n’avait pas remarqué que vous faisiez autre chose…
Néanmoins, c’est ainsi que, adjoint à la Culture de Roubaix, j’en suis à « ma » 3ème ministre de la Culture en pas même 2 ans de mandat. On notera d’ailleurs qu’il semble que ce soit un ministère dévolu aux femmes; sans doute pour caser plus d’hommes dans les ministères régaliens, ou pour éviter la création de trop de Secrétariat d’Etat à l’Egalité Réelle ou l’Aide aux Victimes, toutes choses importantes certes, mais dont on se demande en quoi l’existence d’un maroquin va les aider (et alors qu’il n’y a toujours pas de Ministre de l’Enseignement Supérieur).
Mais je m’égare; et alors qu’on se demande ici ou là ce qu’il faut retenir de votre court passage au MCC, comme on l’appelle entre intimes, je voulais à mon tour vous livrer quelques remarques à ce sujet.
Noter tout d’abord que j’ai particulièrement apprécie votre passé « numérique » avant d’arriver au Ministère de la Culture; que c’était sans doute la première fois qu’une ministre avec une vraie connaissance du sujet avait été nommée; et que devant les nombreux dossiers en lien avec le numérique de ce ministère, c’était un choix plutôt heureux. On s’étonnera a posteriori qu’Audrey Azoulay, votre successeure, n’ai créé son profil Twitter qu’après sa nomination…
Fleur Pellerin, à Paris le 30 octobre 2011 – photo Nicolas Reitzaum
Votre tropisme assumé vis à vis des industries créatives, assumé à de nombreuses reprises; ainsi que l’accent que vous avez mis sur l’enseignement artistique, cela aussi était plutôt heureux; car qui ne voit qu’il est fini le temps du Ministère obnubilé par les créateurs stars, par les avis des coteries parisiennes, le mercato des opéras et des théâtres mondiaux ou les enchaînement de cocktails et vernissages…
Il paraît qu’on vous en a beaucoup voulu pour le #ModianoGate, cette prétendue faute d’avoir avoué que vous n’aviez lu aucun livre de nouveau prix Nobel français que vous receviez peu de temps après l’annonce de l’attribution. Dois-je vous avouer que j’avais pour ma part trouvé plutôt réconfortant qu’une Ministre reconnaisse et assume le fait qu’elle n’avait pas ou plus le temps de parfaire sa culture générale et son amour de la littérature, assommée de la lecture de notes et n’ayant sans doute que fort peu de temps libre ? Hélas, cette touche bienvenue de vie réelle n’est pas passée; visiblement les Français – ou les journalistes ? – s’attendent à ce qu’un Ministre de la Culture consacre quelques heures par jour à la lecture. Est-ce vraiment ça qu’on attend de lui ?
Evidemment, d’autres séquences ont été moins réussies dans votre passage rue de Valois, je pense en particulier à la gestion chaotique de la grève à Radio France, ou aux suites de l’affaire « Saal » à l’INA, où l’on aurait aimé des actions plus lisibles et plus tranchées. C’était peut-être cela faire de la politique…
Votre plus belle victoire, c’est sans doute celle dont vous ne profiterez pas; à savoir l’augmentation, sensible et réelle (+2,7%), du budget de la Culture en 2016. C’est en effet 190 M€ supplémentaires par rapport à 2015 que vous étiez allé chercher dans les arbitrages interministériels, dont on peut imaginer qu’ils n’ont pas été faciles.
Mais bon, cela n’aura servi à rien, vous saviez depuis le début qu’être ministre c’est un CDD, et la semaine dernière le CDD s’est arrêté. Avec pas mal du culot, vous ironisez sur Twitter à ce sujet, tout en vous en défendant. On aurait peut être aimé vous voir aussi facétieuse quand vous étiez encore en fonction. mais on vous saura néanmoins gré de réussir à l’être dans ces moments plus difficiles !
J’ai dansé un petit rock sur cette chanson à une soirée hier, je la dédie à mon équipe et à vous tous #maplaylisthttps://t.co/8lcvr2RbI5
Faire des choix, faire de la politique, c’est renoncer.
Nous savons et nous connaissons la désastreuse situation financière dans laquelle l’exécutif précédent a laissé le Département du Nord. Nous comprenons aussi les choix forts qui sont devant vous et que vous devez prendre rapidement pour sauvegarder l’action de la collectivité que vous présidez. Cependant nous souhaitions vous dire, au travers de cette lettre ouverte, que ces choix doivent aussi se faire en prenant en compte des critères factuels et concrets, donc être des choix de raison. C’est pourquoi nous attirons aujourd’hui votre attention sur la superbe réussite du N.A.M.E pour le Département, qui dépasse aujourd’hui largement ses frontières, et la part que prend désormais chaque année cette rencontre dans le rayonnement de notre territoire.
Nous pensons, nous élus locaux en charge de la Culture et du Développement Economique de la ville de Roubaix, qu’un tel événement qui vient de réunir plus de 12.000 personnes sur un week-end est un vecteur incroyable d’une image positive, tournée vers l’avenir, du Nord ; comme il en existe à vrai dire bien peu. Oui, peu d’événements culturels peuvent se targuer de réunir autant de monde sur deux jours, d’horizons différents et de générations différentes. Il est aujourd’hui ce que l’on fait de mieux sur la scène des musiques électroniques au nord de Paris. Il est devenu un étendard pour dire à quel point le Nord excelle, comment le Nord sait accueillir, comment le Nord sait être curieux, comment le Nord sait être à la pointe culturellement comme il l’a toujours été. Il se compare avantageusement avec Marsatac à Marseille, avec les Nuits de Fourvière à Lyon, bref avec la fine fleur du secteur des festivals électro ; et depuis 10 ans il a noué des longues histoires d’amitié et de rencontre artistique avec tous les grands noms de la musique électro mondiale qui lui sont restés fidèles.
Bien sûr, des efforts sont à faire sur différents points que nous sommes prêts à évoquer avec l’association ART POINT M, évidemment des marges de manœuvre budgétaires sont à trouver, et le N.A.M.E doit encore pouvoir évoluer, trouver d’autres partenaires, réfléchir à son format, renouveler en permanence sa programmation, être à la recherche d’un lieu d’accueil ; mais ce serait une bien mauvaise nouvelle, peu respectueuse de son histoire et de ses acteurs, que de supprimer soudainement l’aide du Département.
Car, disons-le tout de go, si le N.A.M.E venait à disparaître alors nous nous mettrions à dos beaucoup d’habitants de ce département, qui y sont légitimement attachés Et au-delà de ça, nous sommes surtout convaincu que le N.A.M.E apporte un vrai rayonnement à notre territoire, qu’il en est un des tous meilleurs emblèmes, et ce même s’il a été engendré par une autre majorité politique.
Alors oui, faire des choix, c’est renoncer ; et nous vous proposons, Monsieur le Président, de renoncer à faire le choix de la suppression pure et formelle des subventions allouées à l’Association roubaisienne ART POINT M qui organise et développe le « N.A.M.E. FESTIVAL » ; et plutôt de les aider à faire évoluer leur modèle dans les années qui viennent.
Fermement attachés à la pérennité de ce festival, nous sommes prêts à nous impliquer dans l’accompagnement de ce processus et dans la recherche d’une solution durable, qui permette au N.A.M.E de continuer à porter haut l’étendard du Nord qui l’a fait naître.
Léonard DELCOURT, adjoint au Maire de Roubaix à l’Economie, l’Emploi, l’Insertion la Formation et l’ESS
Frédéric MINARD, adjoint au Maire de Roubaix à la Culture, au Patrimoine et à l’Enseignement Supérieur